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Histoire de l’Union européenne : 1945-1956, les débuts de la construction européenne

Le drame de la Seconde Guerre mondiale a montré la nécessité d’une Europe unie. L’après-guerre est donc le moment des concertations, du dialogue et de la fondation des nouvelles alliances et institutions. L’OECE, l’Otan, le Conseil d’Europe, puis la CECA voient le jour avant 1952. Avec l’entente retrouvée entre France et Allemagne, l’Europe unie commence son chemin.

Traité de Paris
Signature du traité de Paris instaurant la CECA, le 18 avril 1951. De gauche à droite : Paul Van Zeeland, Joseph Bech, Carlo Sforza, Robert Schuman, Konrad Adenauer, Dirk Uipko Stikker. Crédits : European Communities, 1992 / EC - Audiovisual Service 

7-10 mai 1948 : congrès de La Haye

Animés par la volonté de promouvoir l’unification du continent, différents mouvements d’opinion proeuropéens se réunissent à La Haye en présence de personnalités politiques et sous la présidence d’honneur de Winston Churchill (en 1946, l’ancien Premier ministre britannique avait prononcé un vibrant plaidoyer en faveur des Etats-Unis d’Europe). De ce congrès naîtra, le 25 octobre à Bruxelles, le Mouvement Européen, un courant d’opinion qui fournira à l’idée européenne de nombreux serviteurs.

16 avril 1948 : création de l’OECE

Trois ans après la fin de la guerre en Europe, les Etats-Unis décident d’accorder aux pays qui le souhaitent une aide massive destinée à financer leur reconstruction : c’est le Plan Marshall. L’Organisation européenne de coopération économique, qui siège à Paris, prend en charge la distribution de l’aide américaine. En 1961, elle prend le nom d’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Elargie à l’échelle du monde développé, l’OCDE compte aujourd’hui 37 membres.

4 avril 1949 : naissance de l’Otan

Par le traité de Bruxelles signé en mars 1948, les Etats-Unis se portaient garants de la sécurité de la France, de la Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. Un an plus tard, cinq autres pays européens rejoignent les “Cinq” de Bruxelles pour former l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, une alliance militaire contre la menace soviétique. La RFA y adhèrera en 1955, suite à l’échec de la Communauté européenne de défense (CED). L’Otan compte aujourd’hui 30 membres répartis entre l’Europe et l’Amérique du Nord.

5 mai 1949 : création du Conseil de l’Europe

Dans la foulée du Congrès de La Haye, les gouvernements européens créent le Conseil de l’Europe, à l’origine, un an plus tard, de la Convention européenne des droits de l’homme et de la Cour du même nom. Basé à Strasbourg, le Conseil de l’Europe est responsable d’une œuvre juridique considérable, notamment sur le plan des droits de l’homme. Mais il joue un rôle modeste dans l’unification du continent : le Conseil trouve ses limites dans son mode de fonctionnement, la nécessité d’un accord entre tous ses membres étant source de blocages.

9 mai 1950 : déclaration Schuman

Le 9 mai 1950, le ministre des Affaires étrangères français Robert Schuman rend publique, dans le discours du Salon de l’horloge au Quai d’Orsay, l’idée de Jean Monnet d’unifier les productions de charbon et d’acier sous une Haute Autorité supranationale. En mutualisant les ressources nécessaires à l’armement, le plan Schuman vise à empêcher une nouvelle guerre entre la France et l’Allemagne. C’est un moyen pour l’Allemagne de l’Ouest dirigée par Konrad Adenauer de s’ancrer dans le camp occidental.

18 avril 1951 : signature du Traité de Paris instituant la CECA

Née de la déclaration Schuman, la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) réunit l’Allemagne, l’Italie, la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. En mettant en commun leur production de charbon et d’acier, la France et l’Allemagne substituent la solidarité d’intérêts à la rivalité et à la rancœur, cinq ans seulement après la fin de la guerre. Autre innovation de la CECA : l’organisation opte pour un mode de gestion supranational, qui rompt avec les expériences intergouvernementales menées jusqu’alors.

30 août 1954 : la France rejette la CED

L’Assemblée nationale française refuse la ratification du traité sur la Communauté européenne de défense, signé le 27 mai 1952 à l’initiative de René Pleven et du gouvernement français. La CED ne verra jamais le jour. Bâtie sur le modèle de la CECA, cette organisation visait au réarmement de l’Europe, Allemagne comprise, sous commandement commun. L’atténuation momentanée de la Guerre froide et la sensibilité de l’opinion au réarmement allemand éclairent ce refus, qui explique pourquoi l’Europe militaire s’est surtout construite sous l’égide de l’Otan.

Juin 1955 : conférence de Messine

Tirant la leçon de l’échec de la CED, les gouvernements des six pays membres de la CECA décident de poursuivre l’intégration européenne dans le domaine économique. Ils confient à un comité présidé par Paul-Henri Spaak le soin d’étudier la possibilité de créer un marché commun européen. La relance de la construction européenne décidée à Messine (Italie) aboutira deux ans plus tard à la signature des traités de Rome.

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