Pays Archive - Touteleurope.eu https://www.touteleurope.eu/pays/ Le site de référence sur les questions européennes Fri, 15 Mar 2024 16:40:22 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2021/03/cropped-favicon-93x93.png Pays Archive - Touteleurope.eu https://www.touteleurope.eu/pays/ 32 32 Hongrie https://www.touteleurope.eu/pays/hongrie/ Fri, 15 Mar 2024 16:40:18 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/hongrie/ Tout savoir sur la Hongrie : son régime politique et ses dirigeants, ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.

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Politique

La Hongrie (Magyarorszag) est une république parlementaire au Parlement monocaméral.

Le régime parlementaire hongrois a évolué depuis une décennie vers un système marqué par la prépondérance du Premier ministre. Le Parlement, pour le renverser, doit désigner simultanément son successeur. Le Président joue avant tout un rôle d’arbitre et le Parlement monocaméral doit partager certaines prérogatives (comme l’initiative des lois) avec l’exécutif.

Gouvernement

Le 29 mai 2010, Viktor Orbán, président du Fidesz (conservateur), est redevenu Premier ministre de la Hongrie après un premier passage à cette fonction de 1998 à 2002. Après une victoire écrasante de la coalition Fidesz - KDNP (démocrates chrétiens), il a ainsi succédé au Premier ministre indépendant Gordon Bajnai, élu un an plus tôt pour mettre en place un programme d’austérité visant à sortir le pays de la profonde crise économique qu’il traversait. Auparavant, Ferenc Gyurcsány (MSzP, parti socialiste) dirigeait le pays depuis 2004.

Décidée par le Premier ministre, la nouvelle Constitution hongroise, adoptée par le Parlement le 18 avril 2011, est entrée en vigueur le 1er janvier 2012. A travers une série de lois nationalistes concernant à la fois les domaines politiques, religieux, ou encore l’économie et les finances, le texte a fait l’objet de nombreuses critiques, tant du côté de l’opposition et de la communauté internationale que du peuple hongrois. La nomination des proches de M. Orbàn à la tête des principaux contre-pouvoirs (Cour constitutionnelle, Autorité des médias…), tout comme une politique économique étatiste (qui a pourtant montré un certain succès), a également suscité des critiques en Europe.

Viktor Orbán a été réélu une troisième fois le 6 avril 2014, avec 44,5 % des suffrages. Puis une quatrième fois le 8 avril 2018, avec 48,5 % des voix et une participation record de 69,4 %. Quant au parti d’extrême-droite Jobbik, il s’est placé en tête de l’opposition.

Le dirigeant nationaliste M. Orbán est ensuite reconduit pour un quatrième mandat consécutif suite aux résultats des élections législatives hongroises du 3 avril 2022. Son parti termine largement en tête avec 53,1 % des voix, loin devant la coalition des six partis d’opposition qui n’a récolté que 35 % des suffrages.

Chef d’Etat

Succédant à János Áder (Fidesz), président de la République de 2012 à 2022, Katalin Novák devient la première femme présidente de Hongrie le 10 mars 2022. Cette proche de Viktor Orbán est entrée en fonction le 10 mai 2022, mais a démissionné en février 2024, épinglée par un scandale suscitant l’indignation de la population hongroise. Katalin Novák a en effet accordé une grâce présidentielle en avril 2023 à un ancien responsable de foyer pour enfants, condamné pour avoir couvert les agissements pédophiles de son supérieur. Une affaire révélée au début du mois de février 2024 qui a ainsi entraîné la chute de la présidente hongroise.

Lundi 26 février 2024, le Parlement élit Tamás Sulyok à la présidence de la République. Ce juriste de 67 ans sans affiliation politique, qui dirigeait la Cour constitutionnelle depuis 2016, est officiellement devenu le chef de l’Etat hongrois le 5 mars.

Le pays et l’Union européenne

Comme tous les pays d’Europe centrale et orientale, la Hongrie a envisagé son ancrage à l’Ouest à travers le double prisme de l’OTAN et de l’Union européenne. Elle a débuté les négociations d’adhésion à l’UE le 31 mars 1998 et rejoint l’Alliance atlantique le 12 mars 1999.

La Hongrie a conclu avec succès les négociations de son adhésion à l’Union européenne lors du Conseil européen de Copenhague les 12 et 13 décembre 2002. Le référendum d’adhésion s’est tenu le 12 avril 2003 : 83,9% des suffrages ont exprimé un “oui” et confirmé le relatif soutien de la population hongroise (l’abstention a dépassé les 50%). La Hongrie a officiellement rejoint l’Union le 1er mai 2004, puis l’Espace Schengen le 21 décembre 2007.

Avec la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, la Hongrie appartient au groupe de Visegrad, un groupement chargé notamment de défendre les intérêts de ses membres dans l’UE. Elle soutient l’élargissement aux pays balkaniques, avec lesquels elle compte jouer un rôle de pivot du fait de sa position géographique.

Le pays se trouve cependant depuis fin 2011 sous le feu des critiques de l’UE : les réformes institutionnelles imposées par le gouvernement Orbàn ont suscité l’inquiétude des institutions européennes et des Etats membres, concernant notamment le fonctionnement de la justice, de la Banque centrale hongroise, ainsi que la loi sur les médias, les églises et l’autorité de protection des données. Viktor Orbàn a du intervenir à plusieurs reprises devant la Commission européenne et le Parlement européen pour justifier les mesures adoptées. Plusieurs dispositions ont également fait l’objet de procédures devant la Cour de Justice de l’Union européenne.

L’attitude du Premier ministre face à la politique migratoire de l’Union européenne est également sujette à de nombreuses controverses. Celui-ci a reproché à l’Union une politique trop “libérale” , et a souhaité mettre fin à l’immigration “à tout prix” . Un mur de 175 km de barbelés entre la Hongrie et la Serbie voisine a été érigé et, le 28 mars 2017, une loi de placement en détention systématique des demandeurs d’asile est entrée en vigueur. Cette disposition a été considérée non-conforme au droit international et a placé l’UE dans l’embarras.

Le 12 septembre 2018, le Parlement européen a finalement voté l’ouverture d’une procédure à l’encontre la Hongrie, visant à sanctionner les Etats membres qui ne respectent pas l’Etat de droit. La Pologne, sous le coup de la même procédure depuis décembre 2017, fait bloc avec la Hongrie pour éviter les sanctions, qui doivent être votées à l’unanimité des autres Etats pour être appliquées.

Le 20 mars 2019, le parti majoritaire de Viktor Orbàn, le Fidesz, a été suspendu du Parti populaire européen (PPE) en raison de positions devenues trop eurosceptiques et d’attaques contre le président de la Commission européenne de l’époque, Jean-Claude Juncker, pourtant issu du PPE. En mars 2021, les eurodéputés hongrois quittent finalement les rangs de groupe conservateur au Parlement européen. Le Premier ministre Orbàn a toutefois exclu de rejoindre le groupe d’extrême-droite Identité et démocratie (dont est membre le Rassemblement national français).

Le 16 février 2022, la Cour de justice de l’Union européenne rejette le recours de la Hongrie et de la Pologne qui avait pour but de s’opposer au mécanisme de conditionnalité du budget européen. C’est une décision qui autorise de facto la Commission européenne à suspendre le versement de fonds européens à destination des Etats qui portent atteinte à l’état de droit ou plus généralement aux valeurs fondamentales de l’Union, comme la Hongrie.

La Hongrie compte 21 députés au Parlement européen, dont 13 du Fidesz depuis 2019. Elle a assuré la présidence du Conseil de l’Union européenne de janvier à juin 2011 pour la première fois. Elle l’assurera pour la deuxième fois de juillet à décembre 2024.

Le Hongrois Olivér Várhelyi est commissaire à la Politique de voisinage et à l’Elargissement. Le premier candidat László Trócsányi, juriste et député européen, avait été rejeté fin 2019 par le Parlement pour conflits d’intérêts.

Géographie

Située au centre de l’Europe dans le bassin des Carpates, la Hongrie est délimitée au nord par la Slovaquie, à l’est par l’Ukraine et la Roumanie, au sud par la Croatie et la Slovénie, à l’ouest par l’Autriche. C’est un pays de plaines : les 2/3 du pays sont composés de plaines et de régions vallonnées. 7,6% de la superficie nationale sont protégés.

Les principaux fleuves sont le Danube et la Tisza. La Hongrie compte quelques 1200 lacs naturels et artificiels dont le lac Balaton, qui est le plus grand lac d’Europe (595 km²). On l’appelle “la mer intérieure hongroise” .

La Hongrie est par ailleurs un pays très riche en eaux thermales. Ces eaux naturelles et médicinales contiennent, en raison des activités volcaniques passées, de très nombreuses substances minérales. Le climat est tempéré, le pays se situe au carrefour de trois zones climatiques : méditerranéenne, continentale et atlantique.

Economie

Economiquement, la Hongrie a souvent été considérée comme un “bon élève” de l’Union européenne. Elle a eu l’occasion de s’ouvrir à l’économie de marché dès 1968, lorsqu’elle a obtenu de l’Union soviétique de rompre partiellement avec l’économie dirigée.

Avant la crise économique, la Hongrie était la troisième puissance économique d’Europe centrale après la Pologne et la République tchèque. Elle y était aussi l’économie la plus ouverte, avec un nombre important de secteurs liés à l’Europe de l’ouest par le commerce et l’investissement.

Au cours des années 1990, le pays a mené une politique active de privatisation. Les investissements directs étrangers (IDE), qui représentaient un tiers du PIB en 2002, ont joué un rôle important dans la croissance économique du pays. En 2007, les entrées nettes d’IDE représentaient effectivement 50,7 % du PIB (pour une moyenne européenne de 9,5 %), mais elles ont considérablement ralenti après la crise.

En léger déclin après la chute du communisme, l’industrie hongroise s’est redressée par la suite, lorsque le pays est devenu un maillon essentiel dans la chaîne de production européenne grâce au faible coût de sa main d’œuvre. Celui-ci a ensuite été particulièrement touché par la crise économique et financière, alors qu’il était déjà confronté à une hausse de ses déficits publics retardant son entrée dans la zone euro, initialement prévue pour 2010. En 2008, le pays a bénéficié d’un plan d’aide de 20 milliards d’euros du Fonds monétaire international (FMI), de l’Union européenne et de la Banque mondiale. Suite à un contentieux avec l’UE sur l’indépendance de la banque centrale hongroise, Viktor Orbàn a ensuite pris la décision de se passer de l’UE et du FMI pour se financer sur les marchés.

Le gouvernement a adopté une série de mesures afin de réduire le déficit et la dette publics, ce qui a permis de mettre fin à la procédure pour déficit excessif en juin 2013. En 2012, le déficit public est effectivement repassé sous les 3%. La dette publique a en revanche atteint environ 70 % du PIB en 2019. Le taux de chômage (au sens de l’OIT) a été en baisse de 2012 à 2019, où il a atteint 3,4%. Mais la situation de la population s’est détériorée avec la crise : les dépenses sociales publiques ont diminué de 3 points de PIB depuis 2009 et la part de la population en dessous du seuil de pauvreté national est passée à 14,9 % en 2014, soit une augmentation de 2,5 points depuis 2009.

La crise pandémique liée au Covid-19 a eu pour conséquence une baisse de 5 % du PIB en 2020. L’économie hongroise garde plusieurs faiblesses et vulnérabilités : l’insuffisance des investissements privés nationaux et étrangers, la spécialisation industrielle peu diversifiée, la forte dépendance aux fonds européens (environ 4 % du PIB sur la période 2014-2020) et un manque de main-d’œuvre lié à une démographie en baisse.

Pour sortir de la crise, le gouvernement a augmenté ses dépenses et la banque centrale a baissé ses taux d’intérêts. Si la croissance et le chômage ont retrouvé des niveaux d’avant-crise, cette politique, parmi les plus expansionniste d’Europe, a fortement favorisé l’inflation. En vue des élections législatives de 2022, le gouvernement a encore davantage augmenté les dépenses publiques, renforçant la tendance.

A cela se sont ajoutés une sécheresse difficile pour les exportateurs agricoles, une crise de l’énergie alors que le pays dépend fortement de la Russie et une dérégulation des prix de l’énergie jusque-là limités. De plus, les tensions avec l’UE ont nui à l’image de la monnaie nationale, le forint, qui a perdu de sa valeur et donc renchéri les importations. Résultat : l’inflation a explosé, atteignant 14,6 % en 2022, puis 17,2 % en 2023.

Source : Direction générale du Trésor , Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et FMI

Histoire

La naissance de la Hongrie

  • 35 av. J.C. - 9 après J.C. : les Romains conquièrent la Hongrie et fondent la province de Pannonie. Les magyars n’arrivent dans la plaine du Danube qu’en 896 sous la direction de leur prince Arpad.
  • 1000 : le prince magyar Etienne est couronné roi chrétien de Hongrie. C’est la naissance officielle de la nation hongroise.
  • 1458-1490 : le règne de Mathias Corvin, qui conquiert la Moravie et la Silésie, marque une période brillante du Royaume de Hongrie.

Le temps des divisions

  • 1541 : après la prise de Budapest par les Ottomans, la Hongrie est divisée en trois : la partie occidentale revient aux Habsbourg, le centre et la partie orientale tombent sous la coupe des Turcs.
  • 1703-1711 : Ferenc Rakoczi prend la tête d’une insurrection hongroise contre les Habsbourg et la paix de Szatmar reconnaît une large autonomie au royaume de Hongrie au sein de la monarchie danubienne.
  • 1848-1849 : les nationalistes hongrois se soulèvent contre Vienne, une insurrection rapidement écrasée par les autorités impériales avec l’appui de l’armée russe. En 1867, la Hongrie recouvre une certaine forme de souveraineté, lorsque l’Empire unitaire et centralisé se transforme en double monarchie austro-hongroise.
  • 4 juin 1920 : par le Traité de Trianon, la Hongrie perd les deux tiers de son territoire. Cinq millions de Hongrois se retrouvent en dehors du territoire national (ce qui, aujourd’hui encore, constitue une source de tension avec les pays voisins).
  • 1920-1944 : l’amiral Horthy, ultraconservateur, dirige le pays après la répression sanglante de la république communiste de Bela Kun. Il fait le choix de l’alliance avec l’Allemagne nazie favorable à la révision des traités de paix.

La période soviétique

  • 1945 : la Hongrie est occupée par l’Armée rouge et bascule sous tutelle soviétique. En 1956, le soulèvement démocratique de Budapest est brutalement écrasé par les troupes soviétiques.
  • 1989 : la Hongrie proclame la IIIème République le 23 octobre. C’est la fin de l’ère soviétique. Quelques mois auparavant, la décision d’ouvrir les frontières hongroises aux milliers d’Allemands de l’Est fut à l’origine de l’effondrement du rideau de fer et du mur de Berlin.
  • 2004 : la Hongrie adhère à l’Union européenne

Drapeau et hymne

Composé de trois bandes horizontales rouge-blanc-vert, le drapeau hongrois apparaît pour la première fois en 1848, lorsque la vague des “Printemps des peuples” déferle sur l’Europe. Cette disposition est inspirée des drapeaux tricolores, très populaires par leur évocation de la Révolution française. Le rouge rappelle les bannières des tribus du roi Arpad, qui a installé les Magyars au cœur de la plaine de Pannonie ; le blanc est la couleur du roi Étienne, qui assure l’indépendance du royaume, et sera canonisé en 1083 ; le vert appartient aux armoiries royales, en particulier depuis Mathias Corvin au XVe siècle.

L’Hymne (Hymnusz) est issu d’un poème écrit par Ferenc Kölcsey qui rappelle l’histoire du peuple. Il fait référence à Arpad, chef au IXe siècle des tribus magyares originaires de l’Oural, au roi et héros national Mathias Corvin ou encore aux envahisseurs turcs et mongols. Mis en musique par la figure du romantisme Ferenc Erkel en 1823, il exprime le besoin de calme et de sérénité après un passé de tempêtes et de dominations successives.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

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Slovaquie https://www.touteleurope.eu/pays/slovaquie/ Fri, 15 Mar 2024 16:38:04 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/slovaquie/ Tout savoir sur la Slovaquie : ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.

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Politique

Indépendante depuis le 1er janvier 1993, la Slovaquie (Slovenská republika) est une république parlementaire. Le Conseil national (Parlement monocaméral) est composé de 150 députés élus pour 4 ans à la proportionnelle avec un seuil de 5 % des voix.

Gouvernement

Après sa victoire aux élections du 30 septembre 2023, Robert Fico a été nommé Premier ministre le 25 octobre. Ancien chef du gouvernement de 2012 à 2018 et du parti populiste de centre gauche Smer, il dirige désormais une coalition avec le parti de centre gauche Hlas-SD et le parti d’extrême droite prorusse SNS.

Les précédents gouvernements

Le précédent gouvernement était dirigé par Ľudovít Ódor, qui a assuré un intérim du 15 mai au 25 octobre 2023. Il remplaçait Eduard Heger, arrivé au pouvoir en avril 2021, à la tête d’une coalition pro-européenne. Ce dernier a été renversé le 15 décembre 2022 après le vote d’une motion de censure au Parlement. Plusieurs partis s’étaient notamment opposés à la présence dans le cabinet sortant du ministre des Finances Igor Matovič, ancien Premier ministre.

A l’issue des élections générales en février 2020, le parti de centre droit OLaNO (“gens ordinaires et personnalités indépendantes” - centre droit), mené par Igor Matovič, avait formé un gouvernement de coalition. Celui-ci réunissait Sme Rodina (droite), SaS (libéral) et ZĽ (centre droit). Sa campagne s’était axée sur la lutte anticorruption, visant tout particulièrement le parti Smer (centre gauche) au pouvoir. Un an après, le 28 mars 2021, Igor Matovič a annoncé sa démission après une vague de critiques sur sa gestion de la crise sanitaire du Covid-19, et notamment sur l’achat de vaccins russes Spoutnik V à l’insu des membres de sa coalition.

De 2006 à 2010 puis de 2012 à 2020, le Smer (centre gauche) avait dominé la politique slovaque. Dernier chef du gouvernement issu du parti, Peter Pellegrini avait succédé à Robert Fico en 2018. Ce dernier avait démissionné à la suite de l’assassinat du journaliste Ján Kuciak, qui enquêtait sur des liens entre la mafia calabraise et le pouvoir slovaque.

Chef d’Etat

Elu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelables une fois, le président de la République de Slovaquie assure une fonction principalement honorifique. Il est commandant en chef des armées, désigne le chef du gouvernement et procède à un certain nombre de nominations.

La libérale Zuzana Čaputová, membre du parti social-libéral “Slovaquie progressiste”, avocate engagée dans la lutte pour l’environnement et contre la corruption, a été élue le 31 mars 2019 à la présidence de la République avec 53,8 % des voix. Elle a succédé à Andrej Kiska, en fonction depuis le 15 juin 2014.

Le pays et l’Union européenne

La Slovaquie s’est engagée sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne en 1993, peu de temps après son indépendance. Elle a rejoint à cet effet le groupe de Visegrád créé à l’origine pour se préparer à l’intégration européenne, puis a déposé sa candidature à l’UE le 27 juin 1995. Le 15 juillet 1997, la Commission a émis un premier avis positif sur la candidature slovaque.

Pendant plusieurs années cependant, cette candidature a patiné. Malgré des progrès économiques, l’instabilité politique et l’insuffisance démocratique ont freiné le processus. Les élections législatives de 1998 ont marqué un tournant, permettant au pays d’entamer les négociations d’adhésion lors du sommet d’Helsinki en 1999. En 2002, celui de Copenhague a fixé la date de l’adhésion de la Slovaquie à l’Union européenne et marqué par la même occasion la fin des négociations.

Le 16 mai 2003, les Slovaques ont connu un record d’ “euro-enthousiasme” avec 92,46 % de “oui” au référendum organisé sur l’adhésion à l’Union (avec une participation de 52,15 %). Le pays est entré dans l’UE le 1er mai 2004.

Cet enthousiasme pro-européen ne s’est pas démenti avec son adhésion à l’espace Schengen en décembre 2007 et l’adoption de l’euro le 1er janvier 2009.

La Slovaquie compte 14 députés au Parlement européen. Le Slovaque Maroš Šefčovič, déjà commissaire européen de 2014 à 2019, est aujourd’hui vice-président de la Commission européenne chargé des Relations interinstitutionnelles et de la Prospective. Le pays a assuré pour la première fois la présidence du Conseil de l’UE lors du deuxième semestre 2016.

Géographie

La Slovaquie a des frontières communes avec la République tchèque, la Hongrie, l’Autriche, la Pologne et l’Ukraine. Pour certains géographes, le centre de l’Europe se trouve dans la région centrale du pays.

Le paysage slovaque est très contrasté dans son relief. La chaîne de montagnes des Carpates s’étendent sur la majorité de la moitié nord du pays. Les plaines se trouvent au sud-ouest et au sud-est.

Le territoire slovaque est traversé par le plus grand fleuve d’Europe, le Danube, sur lequel se trouve la capitale Bratislava.

Tourisme

Joyau de l’Europe centrale, la Slovaquie offre une combinaison parfaite de paysages naturels époustouflants, d’histoire et de culture traditionnelle.

L’une des principales attractions du pays est le château de Spiš, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce château médiéval aujourd’hui en ruines est l’un des plus grands d’Europe et offre une vue panoramique sur la région environnante. La grotte de glace de Dobšiná, également classée à l’UNESCO, est un trésor naturel à ne pas manquer. Au terme d’une balade à pied, elle offre un beau spectacle à l’atmosphère féerique.

La capitale, Bratislava, est une ville pleine de charme. Admirez son architecture unique, mélange de son passé communiste et de ruelles plus anciennes. Ne manquez pas de goûter à la cuisine slovaque, qui comprend des plats traditionnels tels que les halušky, des pâtes de pommes de terre servies avec du fromage.

Pour les amateurs de nature, les montagnes des Tatras offrent d’incroyables opportunités de randonnées. Avec des sommets majestueux, des lacs glaciaires et des panoramas à couper le souffle, ce paradis montagneux est un joyau naturel. Le parc national de Slovenský Raj vous émerveillera avec ses canyons profonds, ses cascades spectaculaires et ses longs sentiers de randonnée.

La Slovaquie abrite des musées fascinants, tels que le musée du village slovaque à Martin, qui présente en plein air la culture et les traditions du pays. Enfin, pour une touche de détente, les stations thermales de Piešťany sont réputées pour leurs eaux curatives.

Economie

Les réformes entreprises à la fin des années 1990 ont permis de redresser l’économie, de diminuer le poids de l’agriculture (largement privatisée) et de faire émerger un secteur des services dynamique. Le secteur agricole est ainsi relativement peu présent en Slovaquie tandis que le secteur tertiaire représentait 59 % du PIB en 2022. Le secteur secondaire privilégie quant à lui l’électronique ou l’ingénierie.

La Slovaquie réalise près de 80 % de ses exportations et de ses importations avec l’Union européenne, l’Allemagne étant son premier partenaire, avec qui le pays réalise plus de 17 % de ses échanges commerciaux en 2022. Le secteur automobile y est très présent. Plusieurs groupes ont ainsi installé des usines dans le pays comme PSA, Volkswagen, Kia ou encore Jaguar Land Rover. Les véhicules automobiles représentaient 42 % des exportations et 50% de la production industrielle en 2022. Outre l’Allemagne, ses principaux clients et fournisseurs sont la République tchèque, la Hongrie, la Pologne et l’Autriche.

Dans les années 2000, le pays a connu une forte croissance économique, qui a atteint 10,8 % en 2007 avant de s’écrouler à -5,4 % en 2009 avec la crise financière. Dès 2010, la croissance repart à la hausse, avant de connaître un coup d’arrêt en 2020 lors de la pandémie du Covid-19 (-3,3 %). Après un rebond en 2021 (4,8 %) et 2022 (1,8 %), le PIB a continué de progresser de 1,1 % en 2023.

Le PIB par habitant lui, est resté très inférieur à la moyenne européenne en 2019. Des mesures de réduction des dépenses publiques, telles que la réforme des retraites de 2013, ont été relativement impopulaires. En contrepartie, le gouvernement a cherché à améliorer les standards sociaux via une augmentation du salaire minimum en 2014.

En 2020, la Slovaquie a été fortement touchée par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Les entreprises du secteur manufacturier, très important dans le pays, ont notamment dû fermer leurs portes pendant plusieurs mois en raison des mesures de lutte contre le virus, faisant à terme grimper le taux de chômage dans le pays à 7 % en novembre 2020 contre 5,7 % un an auparavant. Le système de santé du pays a été submergé au cours de la troisième vague, hissant le pays, au début de l’année 2022, au quatrième rang européen des plus forts taux de mortalité.

Le déficit public avait connu une importante diminution depuis 2009 (de 8,1 % à 1,2 % en 2019) et était resté sous la barre des 3 % depuis 2013. Malgré une décrue amorcée en 2022 après un pic à 5,4 % en 2020, il a atteint à la fin de l’année 2023 un niveau qui n’avait plus été enregistré depuis la crise de 2008 à savoir 7 %. Dans le même temps, la dette publique a connu une forte augmentation entre 2008 et 2014 puisqu’elle est passée de 28,2 % à 54,7 % du PIB, mais reste néanmoins inférieure au plafond européen. En 2023, elle est légèrement inférieure à 60 % du PIB, ce ratio ayant continué à augmenter durant la pandémie.

Source : Chambre de commerce franco-slovaque, DG Trésor, Eurostat, Banque mondiale.

Education

En Slovaquie, l’école est obligatoire de 6 à 16 ans. La langue d’étude officielle est le slovaque, mais très vite, les étudiants slovaques apprennent deux autres langues : l’anglais et souvent le russe. Des langues minoritaires sont également utilisées dans certaines régions (hongrois, ukrainien, allemand…).

L’enseignement primaire est divisé en deux cycles : de 6 à 10 ans, puis de 10 à 15 ans. À la fin de l’enseignement primaire, les étudiants rejoignent l’enseignement secondaire, qui se présente sous plusieurs formes. Il est possible d’intégrer un gymnáziá, établissement secondaire général préparant à l’entrée dans une université. Il est aussi possible de rentrer dans une école secondaire professionnelle ou encore d’intégrer un centre de formation d’apprentis. Celle-ci dure trois années.

Ensuite, les étudiants peuvent intégrer les universités. La Slovaquie fait partie du processus de Bologne, et il est donc possible d’obtenir une licence en trois ou quatre années, un master en un ou deux ans, et un doctorat en trois ans ou plus. La Slovaquie possède 21 établissements d’enseignement public supérieur, où la majorité des cours sont dispensés en slovaque. Il existe néanmoins, dans les plus grosses universités slovaques, des cours dans d’autres langues (surtout l’anglais).

Beaucoup d’étudiants européens effectuent leur Erasmus en Slovaquie, notamment car le coût de la vie y est relativement faible. En moyenne, celui-ci est 32 % moins important qu’en France. Il faut prévoir environ 500 euros pour avoir un studio meublé à Bratislava. Néanmoins, la demande est supérieure à l’offre dans la capitale. Dans les autres villes, les disponibilités sont plus importantes, et les coûts bien moins élevés.

Histoire

  • VIème siècle : la Slovaquie constitue pendant onze siècles une province du royaume de Hongrie.
  • 1918 : Slovaques et Tchèques deviennent indépendants de l’Empire d’Autriche-Hongrie et forment un nouvel Etat démocratique : la Tchécoslovaquie. En 1920, après la signature du Traité de Trianon, l’Etat voit ses frontières délimitées au cœur de l’Europe. Prospère durant l’entre-deux-guerres, il est le foyer de 15 millions de personnes. Tomáš Masaryk, très populaire en raison de son combat pour l’indépendance, est le président de la République entre 1918 et 1935.
  • 1938 : Accords de Munich. La Tchécoslovaquie est envahie par l’Allemagne nazie. L’Armée rouge occupe le pays à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
  • 1948 : “Coup de Prague” : avec le soutien de l’Union soviétique, la Troisième République est remplacée par un régime communiste.
  • 1968 : lors du “Printemps de Prague”, le pays devient une république fédérale.
  • 1991 : création avec la Hongrie et la Pologne du groupe de Visegrád.
  • 1993 : la “Révolution de Velours” met fin au pouvoir des communistes. Peu après, la Tchécoslovaquie est dissoute sans heurts : c’est le “divorce de velours”.
  • 2004 : adhésion à l’Union européenne.
  • 2007 : entrée dans l’espace Schengen.
  • 2009 : adoption de l’euro.

Drapeau et hymne

Le drapeau slovaque arbore les mêmes couleurs blanc-bleu-rouge caractéristiques de la région ; elles font référence au panslavisme, mouvement romantique par lequel les Slaves étaient destinés à fonder une communauté unie. Sa particularité réside dans le blason qui l’orne, mis en place en 1993 lors de la scission avec la République tchèque, le différenciant ainsi des drapeaux de ses pays voisins. La croix blanche patriarcale est posée sur les trois sommets mythiques du pays, les monts Tatra, Fatra et Matra.

L’hymne slovaque, intitulé “nad Tatrou sa blyska” (“au-dessus des monts Tatras brille l’éclair”), est un chant folklorique composé et écrit en 1844 par Janko Matuska, officiellement adopté en 1993. Son texte encense le peuple slave et la beauté du paysage slovaque, avec ses montagnes.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

Personnalités

La Slovaquie a donné naissance à des personnalités talentueuses dans divers domaines, dont la peinture, la musique, et le cyclisme.

Albín Brunovský (1935-1997) est un peintre, graphiste et illustrateur slovaque. Ses œuvres telles que “La rencontre des numismates” et “Une dame au chapeau” reflètent son style unique et son sens de l’esthétique.

Dans le monde de la musique, Eugen Suchoň (1908-1993) est une figure marquante du pays. Compositeur et pédagogue, il a contribué à fonder un style musical national slovaque. Ses compositions emblématiques, telles que “Svätopluk” et “Krútňava”, ont été applaudies pour leur originalité et leur profondeur artistique.

Plus récemment, l’avocate Zuzana Števulová s’est fait connaître avec sa défense des migrants et des réfugiés en Europe. En 2016, elle reçoit le Prix international de la femme de courage décerné par l’administration américaine, à seulement 32 ans.

Le sport slovaque compte également des talents exceptionnels. Née en 1995, Petra Vlhová, skieuse alpine de renom, a remporté des succès notables en devenant la championne du slalom aux Jeux olympiques de Pékin et en terminant en tête du classement général de la Coupe du monde lors de la saison 2020-2021.

Peter Sagan brille quant à lui dans le cyclisme. Coureur cycliste légendaire né en 1990, il est considéré comme l’un des meilleurs sprinteurs de tous les temps. Sa carrière est marquée par trois titres consécutifs de Champion du monde sur route en 2015, 2016 et 2017.

Enfin, en football, Marek Hamšík est une véritable légende. Ayant joué la majeure partie de sa carrière au Napoli, il est surtout devenu le joueur le plus capé et le meilleur buteur de l’équipe nationale slovaque. Il est né en 1987.

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Pays-Bas https://www.touteleurope.eu/pays/pays-bas/ Thu, 14 Mar 2024 15:41:03 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/pays-bas/ Tout savoir sur les Pays-Bas : leurs relations avec l'Union européenne, leur géographie, leur économie, leur histoire, leur drapeau et leur hymne.

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Politique

Les Pays-Bas (Nederland) sont une monarchie parlementaire de longue tradition. Dans ce système bicaméral, l’élection à la proportionnelle intégrale et pour quatre ans de la deuxième chambre, qui est le cœur de la politique gouvernementale, aboutit très fréquemment à la formation de gouvernements de coalition.

Gouvernement

Le 14 octobre 2010, Mark Rutte (Parti populaire pour la liberté et la démocratie, VVD) est devenu pour la première fois Ministre-président (Premier ministre). Homme politique de centre-droit, il a été réélu en 2012, puis en 2017 et en 2021. Après 13 ans au pouvoir (un record), Mark Rutte a démissionné et annoncé quitter la vie politique néerlandaise le 7 juillet 2023.

Les élections législatives anticipées ont vu la victoire du Parti de la libérté (PVV), un parti d’extrême droite mené par Geert Wilders. Avec 37 sièges sur 150 au sein de la seconde chambre des Etats généraux, il souhaite former une coalition avec les partis de centre droit. Reste à savoir si ces derniers souhaitent entamer des pourparlers. 

Comme d’autres pays membres de l’UE, les Pays-Bas ont été confrontés ces dernières années à la percée électorale de mouvements populistes d’extrême droite.

Parmi eux, le parti de Pim Fortuyn en 2002 ou encore le Parti de la liberté (PVV) dirigé par Geert Wilders. Cet ancien membre du Parti libéral (VVD) a connu une ascension rapide aux Pays-Bas après la création de sa propre formation politique en 2006. Dès les élections législatives de 2010, provoquées par la démission anticipée du gouvernement en place, son parti a confirmé sa percée dans le paysage politique néerlandais en remportant 15,5 % des voix et 24 sièges. Après avoir connu un net recul en 2021 (11 % des voix pour 17 sièges), il a remporté les élections législatives en novembre 2023.

Chef d’Etat

Après l’abdication de Beatrix I, son fils Willem-Alexander a été intronisé roi le 30 avril 2013, à l’âge de 46 ans.

Le pays et l’Union européenne

Les Pays-Bas sont l’un des six membres fondateurs de l’Union européenne. Ce statut ne les empêche pas d’avoir adopté dès le début de la construction européenne une position souvent qualifiée de “pragmatique” .

Le pays est très attaché à la défense des intérêts des “petits” pays au sein de l’Union européenne. Il promeut en outre une Europe libérale, dans laquelle l’approfondissement et la stabilisation du marché commun sont des priorités.

Les Pays-Bas accueillent plusieurs institutions européennes, notamment à La Haye, qui est devenue au cours du XXe siècle la capitale mondiale du droit. On y retrouve ainsi Europol et Eurojust.

Les Pays-Bas ont participé à toutes les étapes de la construction européenne. Ils sont ainsi membres de la zone euro et de l’espace Schengen. En 2005 toutefois, le Traité constitutionnel a subi un rejet massif avec 61,6 % de “non” au référendum, associé à une très forte participation. La percée de cet euroscepticisme a été confirmé par la montée du parti populiste d’extrême droite et anti-européen, le PVV.

Les Pays-Bas élisent 29 députés au Parlement européen. Déjà vice-président de la Commission européenne de 2014 à 2019, le Néerlandais Frans Timmermans a poursuivi comme vice-président exécutif en charge du Green deal européen et de la lutte contre le changement climatique jusqu’au 22 août 2023, date à laquelle il a démissionné de son poste. Le “père du Pacte vert” s’est en effet tourné vers la politique nationale, pour prendre la tête d’une coalition de gauche à l’occasion des législatives néerlandaises. Chaque Etat membre disposant d’un commissaire de sa nationalité, La Haye a proposé le ministre des Affaires étrangères Wopke Hoekstra pour le poste. Après avoir été approuvé par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen puis par le Parlement européen, le nouveau commissaire néerlandais à l’Action pour le climat est entré en fonction le 9 octobre. Le pays a exercé la présidence du Conseil de l’UE à 12 reprises, la dernière fois lors du premier semestre 2016.

Histoire

La naissance des Pays-Bas

  • Ier-IIe siècles : les aires correspondant aux Pays-Bas actuels sont romanisées et administrées sous le nom de province de Germanie inférieure.
  • 1384-1543 : les 17 provinces des Pays-Bas sont lentement unifiées sous l’autorité de la maison de Bourgogne puis des Habsbourg.
  • 1566-1568 : sous l’influence d’oppositions politiques et religieuses, avec la conversion au calvinisme d’une grande partie de la noblesse et de la bourgeoisie commerçante des Pays-Bas du Nord en plein essor, les élites se soulèvent contre le pouvoir des Habsbourg d’Espagne. La “révolte des Gueux” marque le début de la guerre de Quatre-Vingts Ans.
  • 1579 : les efforts des Etats généraux ne parviennent pas à empêcher la séparation des provinces méridionales, restées attachées au catholicisme, et des sept provinces du nord, calvinistes, réunies sous l’égide de l’Union d’Utrecht.

Le “Siècle d’Or”

  • 1602 : la fondation de la Compagnie des Indes Orientales initie une période d’essor commercial et politique très rapide qui propulse les Provinces Unies au premier rang des puissances européennes et les amène à se constituer un vaste empire colonial, dont les pièces maîtresses sont Sumatra et Bornéo.
  • 1648 : les traités de Westphalie entérinent l’indépendance des Provinces Unies et ils sont suivis d’une période particulièrement brillante, désignée comme “Siècle d’Or”, jusqu’à la très coûteuse guerre contre la France de 1672 à 1679.

La période française

  • 1794-1795 : la conquête des Pays-Bas au lendemain de la bataille de Fleurus provoque la création de la République batave, sur le modèle du Directoire français. Le pays reste un protectorat français jusqu’à la défaite de Napoléon.
  • 1814 : le retrait des troupes françaises et les Traités de Vienne confirment le Royaume des Pays-Bas, incluant les provinces méridionales. Celles-ci se séparent en 1830 pour former le Royaume de Belgique.

Le XXe siècle : la Seconde Guerre mondiale et la construction européenne

  • 1940 : l’invasion de la Wehrmacht allemande place les Pays-Bas sous la férule du commissaire du Reich Seyss-Inquart. Plus de 100 000 des 140 000 Juifs des Pays-Bas périssent au cours de la Shoah.
  • 1950-1957 : les Pays-Bas s’associent et promeuvent tous les projets successifs d’union politique et économique des Etats européens. Ils sont parmi les six pays signataires de la CECA et du Traité de Rome de 1957.

Géographie

Avec 17,48 millions d’habitants sur un territoire de 37 368 km², les Pays-Bas se caractérisent avant tout par leur très forte densité (près de 400 habitants au km2), qui en fait la zone la plus densément peuplée d’Europe. La population est en outre très largement urbanisée et elle se concentre tout particulièrement dans le quadrilatère restreint formé par les villes d’Amsterdam, Rotterdam, Utrecht et La Haye.

Le destin des Pays-Bas est fortement marqué par son contact avec la mer du Nord, sur quelques 800 km de côtes, qui constituent un fragment important du Northern Range aux fonctions d’interface économique et commerciale de dimensions mondiales. La large embouchure du Rhin assure aux Pays-Bas le rôle de débouché de l’axe rhénan, assumé en particulier par Rotterdam, le plus grand port du monde. Si la mer fut la source de la richesse hollandaise, elle marqua aussi une menace et une limite, dont témoignent les importants travaux d’endiguement et la poldérisation de 6 500 km², gagnés sur la mer.

Les terres basses (pour une partie situées en dessous du niveau de la mer) et humides, le climat océanique dominant sur le territoire ont été de longue date favorables à des mises en culture intensives.

Tourisme

Le tourisme aux Pays-Bas offre une variété d’expériences, allant de la beauté des canaux d’Amsterdam à la richesse culturelle de musées renommés, le tout dans un cadre sublime mêlant histoire, art et nature.

La capitale, Amsterdam, est un incontournable. Vous pouvez commencer par visiter la maison d’Anne Frank, un lieu emblématique de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, embarquez pour une croisière sur les canaux d’Amsterdam, qui vous permettra de découvrir la ville et son architecture au fil de l’eau. Les amateurs d’art ne manqueront pas de visiter des musées tels que le Rijksmuseum, abritant des chefs-d’œuvre de peintres hollandais, le Musée Van Gogh, consacré à la vie et à l’œuvre de Vincent Van Gogh, ou encore le musée NEMO, qui offre une approche ludique et interactive de la science. Amsterdam est également réputée pour l’atmosphère unique de son quartier rouge. De plus, la capitale néerlandaise est la ville du vélo par excellence, vous pouvez donc y louer un vélo pour traverser la ville ou explorer les environs.

En dehors d’Amsterdam, il y a de nombreuses autres sites touristiques à explorer, comme le village de Zaanse Schans, avec ses moulins à vent traditionnels, qui vous transportera dans le passé pittoresque des Pays-Bas. Le Château de Haar, en banlieue d’Utrecht, a aussi de quoi impressionner avec son architecture spectaculaire et ses jardins magnifiques.

Enfin, Rotterdam et La Haye sont deux autres villes néerlandaises qui méritent une visite. Rotterdam se distingue par son architecture moderne, notamment le pont Erasmus et la Markthal, un marché couvert aux allures futuristes. La Haye, quant à elle, abrite le siège du gouvernement néerlandais ainsi que de nombreux musées et galeries d’art.

Economie

Les Pays-Bas sont l’un des pays les plus riches de l’Union européenne, le PIB par habitant y étant également parmi les plus élevés.

Les Pays-Bas sont la principale porte d’entrée commerciale de l’Europe grâce à leur situation géographique. Le port de Rotterdam est ainsi la première place portuaire européenne et la dixième du monde. Plus de la moitié du PIB est générée par le commerce international, dans une économie tournée vers l’exportation pour plus de 40 % de sa production, notamment concernant les produits chimiques, les médicaments ou encore le matériel informatique. L’agriculture prend une place importante de ces échanges : malgré sa surface restreinte, le pays est le deuxième exportateur agricole mondial. L’Allemagne est le principal partenaire commercial des Pays-Bas, représentant 20 % de ses exportations et 15 % de ses importations en 2021.

Les industries de transformation, le textile et la confection ont reculé au profit de l’agroalimentaire, de la chimie fine et des constructions mécaniques, électriques et électroniques. 75 % des emplois appartiennent au secteur des services, et particulièrement 23 % à l’activité touristique. L’économie néerlandaise peut s’appuyer sur un grand nombre de géants industriels fortement internationalisés, tels que Unilever, Philips ou Royal Dutch Shell. Les efforts d’aménagement du territoire des années 1950 en faveur de la décentralisation industrielle ont connu de réels succès. Les Pays-Bas abritent de puissantes multinationales, ce qui est également en partie lié à des conditions fiscales particulièrement avantageuses.

La solidité de la structure économique nationale est aussi liée à l’efficacité du modèle économique hollandais au cours du dernier demi-siècle, connu comme “économie de consensus”. Ce modèle se base sur des négociations collectives et un dialogue social très développé, bénéficiant d’un soutien institutionnel.

Sources : Coface, FMI

Education

L’école est obligatoire de 5 à 18 ans aux Pays-Bas. L’école primaire démarre à l’âge de 4 ans, et dure huit années. Les cours sont en néerlandais, et bien que les cours de français soient obligatoires, son enseignement est de plus en plus discuté. Quant à l’anglais, les élèves l’apprennent dès 10/11 ans.

Au mois de février de la 8e année scolaire, les Néerlandais ont la possibilité d’effectuer un test, le “Cito”, afin de savoir quel type d’enseignement ils devraient suivre. Il faut noter que le test n’est pas obligatoire, et que les recommandations énoncées ne sont pas contraignantes. Après cet examen, les étudiants peuvent choisir trois parcours différents pour leur enseignement secondaire. Le VMBO, d’une durée de quatre ans, combine apprentissage théorique et apprentissage professionnel. Environ 60 % des élèves choisissent cette voie. Il y a également le parcours HAVO, d’une durée de cinq années, qui est général, et le parcours VWO, pour six ans. Seuls les parcours HAVO et VWO permettent l’accès à l’université.

Les Pays-Bas font partie du processus de Bologne. L’enseignement supérieur se compose du WO (enseignement universitaire), et du HBO (enseignement supérieur professionnel). Les étudiants de l’UE peuvent venir étudier aux Pays-Bas, grâce au programme Erasmus+.

Pour un étudiant, le coût de la vie aux Pays-Bas est élevé. Il est difficile de trouver un logement, et il faut souvent compter entre 500 et 1 000 euros par mois pour louer un studio, un prix parfois plus cher à Amsterdam. Pour une chambre dans une résidence universitaire, il faut compter entre 350 et 600 euros par mois.

Hymne et drapeau

Créé vers 1572, le drapeau hollandais est adopté en 1937. Guillaume de Nassau, prince d’Orange, établit ses couleurs afin de proclamer la souveraineté des régions du nord. Le bleu, blanc et orange représentent les provinces dont il fut gouverneur. Pour des raisons incertaines, l’orange est remplacé par le rouge au XVIIe siècle. Le drapeau néerlandais est similaire à celui du Luxembourg. La seule différence étant le ton de bleu : bleu ciel pour le drapeau luxembourgeois et bleu outre-mer pour le drapeau des Pays-Bas.

Composé par Adriaan Valerius, l’hymne néerlandais rend hommage à Guillaume de Nassau, descendant allemand de la branche ottonienne des Nassau, prince d’Orange et instigateur des révoltes des Pays-Bas du Nord, qui mèneront plus tard à la Guerre des Quatre-Vingts Ans puis à l’indépendance reconnue des Provinces unies. Resté très populaire, le chant Het Wilhelmus est adopté comme hymne national officiel en 1932. Depuis cette date, on chante habituellement le premier couplet.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

Personnalités

Les Pays-Bas ont vu naître des personnalités emblématiques du monde de l’art, du sport ou de la musique.

En peinture, Vincent van Gogh (1853-1890) est un artiste incontournable du mouvement postimpressionniste. Ses œuvres emblématiques, telles que La Nuit étoilée et Les Tournesols, continuent de captiver et d’inspirer les amateurs d’art du monde entier. Deux siècles auparavant, le territoire hollandais a vu naître Rembrandt van Rijn (1606-1669). Maître du baroque néerlandais, il a laissé derrière lui des chefs-d’œuvre tels que La Ronde de nuit et La Leçon d’anatomie du docteur Nicolaes Tulp.

Dans le domaine du sport, Johan Cruyff (1947-2016) est une légende du football. Considéré comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, il a joué un rôle clé dans l’équipe de football du FC Barcelone dans les années 1970. En tant qu’entraîneur, il a également influencé de nombreux joueurs et stratégies, laissant un héritage durable dans le monde du ballon rond.

En musique, André Hazes (1951-2004) reste une figure emblématique de la chanson néerlandaise. Célèbre pour ses chansons populaires telles que “Zij Gelooft in Mij” (“Elle croit en moi”) et “Bloed, Zweet en Tranen” (“Du sang, de la sueur et des larmes”), il a conquis le cœur du public avec sa voix puissante et émouvante.

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Finlande https://www.touteleurope.eu/pays/finlande/ Thu, 07 Mar 2024 15:47:24 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/finlande/ Tout savoir sur la Finlande : ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.

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Politique

La Finlande (Suomi en finnois, Finland en suédois) est une république démocratique. Son système politique est à mi-chemin entre le parlementarisme et le régime semi-présidentiel, le Président possédant encore certains pouvoirs, notamment en matière d’affaires étrangères.

Le Premier ministre est nommé par le président finlandais, puis élu par le parlement monocaméral, l’Eduskunta.

L’actuel Premier ministre est le conservateur Petteri Orpo. Sa formation politique, le Parti de la coalition nationale, est arrivée en tête des élections législatives d’avril 2023. Il a ensuite formé une coalition avec le Parti des Finlandais (extrême droite) arrivé deuxième, ainsi que deux autres petits partis.

Le nouveau gouvernement dispose ainsi de 109 sièges sur les 200 que compte le parlement finlandais. Parmi les priorités annoncées par l’équipe gouvernementale de Petteri Orpo, en fonction depuis juin 2023, figurent le durcissement de la politique migratoire et la refonte du système de prestations sociales.

Les anciens Premiers ministres et Présidents de la République

En juin 2019, Antti Rinne accédait au pouvoir grâce à la victoire des sociaux-démocrates (S&D) aux élections législatives (une première depuis 1999). Le 3 décembre 2019, échouant à clarifier la position du gouvernement sur une réforme polémique de la Poste, il démissionnait à la suite de la défection du Parti du centre de la coalition avec la Ligue verte, l’Alliance de gauche et le Parti du peuple suédois en Finlande. 

En décembre 2019, c’est Sanna Marin (Parti social-démocrate - S&D) qui devenait à 34 ans la plus jeune Première ministre de l’histoire du pays. Lors des élections législatives d’avril 2023, elle n’est arrivée qu’en troisième position, l’obligeant à quitter le pouvoir.

En mars 2012, le conservateur Sauli Niinistö (Parti de la coalition nationale - PPE) devenait président de la République après avoir obtenu 65,5 % des voix lors de l’élection présidentielle. Après six ans de mandat, il a été reconduit à la tête de l’Etat en 2018 en s’imposant au premier tour de l’élection présidentielle avec 62,7 % des suffrages, loin devant son principal concurrent, l’écologiste Pekka Haavisto (Ligue verte - Verts/ALE), qui n’a recueilli que 12,4 % des votes. Ne pouvant pas servir durant plus de deux mandats successifs, Sauli Niinistö ne s’est pas représenté à l’élection présidentielle de 2024.

Le Président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de six ans. Le conservateur pro-européen et atlantiste Alexander Stubb (Parti de la coalition nationale - PPE) a remporté l’élection présidentielle de 2024 avec 51,6 % des voix. Il a devancé au second tour son concurrent écologiste, Pekka Haavisto (Ligue verte - Verts/ALE), candidat malheureux déjà battu à deux reprises en 2012 et 2018.

À 55 ans, cet ancien Premier ministre (2014-2015) et chef de la diplomatie finlandaise, spécialiste des relations internationales, revient aux responsabilités politiques officielles, sept années après les avoir quittées. Entre-temps, il a occupé la vice-présidence de la Banque européenne d’investissement de 2017 à 2020. Alexander Stubb est officiellement entré en fonction comme Président de la République de Finlande le 1er mars 2024.

Le pays et l’UE

L’engagement de neutralité pris par la Finlande au lendemain de la Seconde Guerre mondiale l’a longtemps tenue éloignée de la construction européenne. En 1961, elle devient membre associé de l’AELE, zone de libre-échange sans ambition politique conçue par les Britanniques comme une organisation “rivale” de la CEE.

La chute du bloc soviétique ouvre la voie à une adhésion finlandaise. Le 18 mars 1992, Helsinki présente sa demande officielle d’adhésion aux Communautés européennes. Le référendum consultatif sur cette adhésion, organisé en octobre 1994, accorde 56,9 % des suffrages au “oui” . Les négociations, qui s’ouvrent en 1993, sont difficiles. En effet la Finlande, à l’instar de l’Autriche et de la Suède, demande des dérogations dans certains domaines, tels que l’agriculture, les aides régionales, la participation au budget communautaire et la fixation des quotas de pêche. Après des discussions houleuses sur la date de son adhésion, l’Etat devient membre de l’Union européenne en 1995, en même temps que l’Autriche et la Suède.

Historiquement neutre, la Finlande change d’approche en matière de défense après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le 18 mai 2022, la Finlande dépose, conjointement à la Suède, sa demande d’adhésion à l’Otan. Après plus de dix mois de procédure entre les pays membre de l’Organisation transatlantique, la Finlande devient le 31e Etat membre de l’Alliance le 4 avril 2023. Un atout stratégique pour l’organisation qui gagne plus de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie, à l’Est de la Finlande.

La Finlande est représentée par 13 députés au Parlement européen. La commissaire européenne finlandaise est actuellement Jutta Urpilainen, commissaire aux Partenariats internationaux. Le pays a exercé la présidence tournante du Conseil de l’UE à trois reprises : 1999, 2006 et 2019.

Géographie

Située sur la côte baltique, la Finlande est le pays le plus septentrional des pays de l’Union européenne. Elle possède à l’est une longue frontière commune avec la Russie, au nord avec la Norvège et la Suède. Ses côtes sur le golfe de Botnie font face à la Suède, tandis que ses côtes sur le golfe de Finlande regardent vers l’Estonie. Tallinn, Helsinki et Stockholm constituent un triangle dynamique de capitales d’Etats membres sur la Baltique.

Cinquième plus grand pays européen en termes de superficie (340 000 km²), la Finlande a une faible densité de population. Elle ne compte que 5, 5 millions d’habitants, autant que le Danemark. La population se concentre très largement sur la façade maritime méridionale. Le pays compte deux langues officielles : le finnois (parlé par plus de 90 % de la population) et le suédois.

Recouverte de forêts à 70 %, la Finlande est dotée d’un paysage vallonné sur lequel se découpe un vaste ensemble lacustre formé de plus de 60 000 lacs, d’où son surnom de pays aux mille lacs. En raison de sa superficie et de sa latitude élevée, le pays jouit d’un climat très variable. Les saisons sont très marquées. Au nord, l’hiver est froid et enneigé, mais le manteau neigeux ne persiste pas longtemps dans la partie méridionale ou littorale du pays. L’été est généralement ensoleillé et doux grâce au Gulf Stream.

Education

Le parcours scolaire finlandais est divisé en trois cycles : l’enseignement primaire (de 1 à 6 ans), le scolaire (de 7 à 16 ans), et le secondaire (équivalent du lycée, de 17 à 19 ans, qui peut être général ou professionnel). Seul l’enseignement général est obligatoire. Le système finlandais est reconnu mondialement pour sa qualité, figurant dans le Top 10 du classement PISA depuis sa création, en sciences et en lecture. Une aide individuelle est d’ailleurs apportée à tous les élèves en difficulté. 

La Finlande accorde près de 10 % de son budget à l’éducation. L’école est ainsi gratuite, de même que les repas, le matériel scolaire des élèves, et même dans certains cas les transports. Les établissements disposant d’une liberté d’enseignement et de programmation. 

L’enseignement supérieur en Finlande peut s’effectuer dans des universités (cursus académique) ou dans des Écoles supérieures de sciences appliquées (cursus plus professionnel). Les études sont en majorité gratuites. L’organisation des cursus tient compte du processus de Bologne, avec trois ans de licence (kandidaatti), deux ans de master, et la possibilité de faire un doctorat.

La Finlande participe au programme Erasmus+. En addition de la bourse allouée par Erasmus+, les étudiants ont la possibilité de faire une demande de bourse auprès du Gouvernement finnois sur EDUFI. Le coût de la vie pour un étudiant est en moyenne supérieur à la France, avoisinant les 1000 euros par mois. 

Economie

L’économie finlandaise était jusqu’à la crise de 2008 l’une des plus performantes de la zone euro. Les secteurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), ainsi que du bois et du papier, constituaient les principaux moteurs de la croissance. Le secteur industriel emploie toujours 20 % de la population active, notamment dans le secteur de l’industrie forestière qui permet au pays de proposer à l’exportation une gamme importante de produits dans ce domaine. Les exportations occupent d’ailleurs une place importante dans l’économie finlandaise, représentant 41 % du PIB en 2023. Celle-ci est en effet très dépendante de ses échanges extérieurs. En 2022, le pays réalise un peu moins de 16 % de ses échanges commerciaux avec les pays membres de l’UE, dont environ un quart pour les seules Suède et Allemagne.

Dans les années 90, la Finlande a connu un essor spectaculaire du secteur des NTIC, symbolisé par le géant de la téléphonie mobile Nokia, alors première et emblématique entreprise du pays. L’importance de ce secteur a donné à l’industrie un poids étonnamment élevé dans l’économie pour un pays développé, mais l’a rendu également plus sensible aux aléas du marché mondial.

Le pays a été touché de plein fouet par la crise de 2008 puisque l’économie finlandaise a subi deux phases de récessions : en 2009 (-8,3 %) et entre 2012 et 2014 dans une moindre mesure. De 2015 à 2022, à l’exception de l’année 2020 marquée par le début de la pandémie du Covid-19, la croissance du PIB était positive et le PIB par habitant, qui avait fortement baissé après 2015, a recommencé à croître légèrement, le pays se situant toujours au-dessus de la moyenne européenne. La tendance s’est toutefois brusquement interrompue en 2023, le PIB ayant enregistré une baisse de 1% par rapport à l’année précédente.  

En 2020, l’économie du pays est moins touchée que celle de ses voisins européens par la pandémie de Covid-19. Son PIB a perdu un peu plus de 2 % cette année là, avant de remonter l’année suivante.

Sources : Eurostat, OCDE, Direction générale du Trésor.

Tourisme

Visiter la Finlande implique souvent de se rendre à Helsinki. Flâner sur les places du Sénat et du marché, ou bien découvrir la cathédrale d’Ouspenki, la cathédrale luthérienne et le célèbre monument Sibellus sont les activités préconisées dans la capitale. Le Musée des Beaux-Arts propose la plus grande collection d’art classique finlandais, mais l’aspect plus traditionnel du Musée en plein air de Seurasaari peut également séduire. 

Avec son climat nordique et subarctique, le choix de la période idéale pour se rendre en Finlande n’est pas tâche aisée. Les amateurs de panoramas enneigés privilégient l’hiver et particulièrement la période du kaamos (nuit polaire), de décembre à mars, pour observer les mythiques aurores boréales, quand d’autres préfèrent la fraicheur de l’été finlandais. 

Pour échapper à l’agitation de la ville, les territoires féériques de la Laponie sont idéaux. Participer à des activités sur la glace ou la neige ou bien loger dans un Mokki (chalet) figurent parmi les options. Pour les enfants, rendre visite à son plus célèbre habitant est d’ailleurs possible au village du père Noël. S’aventurer dans la région des grands lacs au Nord, et notamment les parcs nationaux de Koli, Oulanka ou Kilpisjärvi, ou bien dans l’une des 4000 îles de l’archipel d’Åland, permet de s’imprégner de la beauté des paysages. 

Histoire

  • 1157 : les Suédois christianisent les tribus finnoises des rives de la Baltique, tout en assurant la conquête politique, au cours de la croisade d’Eric IX.
  • 1284 : la Finlande devient un duché suédois. La domination suédoise dure près de sept siècles, durant lesquels la Finlande est une sorte de “zone tampon” entre l’occident et le monde russe. Au XVIe siècle, la Suède impose à la Finlande la conversion au luthéranisme.
  • 1710-1721 : au cours de la grande guerre du Nord, le tsar Pierre le Grand ravage la Finlande méridionale et annexe la Carélie à la Russie.
  • 1809 : la Suède cède la Finlande à la Russie, qui en fait un territoire autonome : le grand-duché russe de Finlande. Une politique de russification est menée par le tsar Alexandre III. Son successeur Nicolas II relâche la pression après la Révolution de 1905.
  • 1917 : le 6 décembre, à la suite de la Révolution russe, la Finlande proclame son indépendance. Peu après éclate une guerre civile opposant les socialistes, soutenus par l’Union soviétique, aux conservateurs, soutenus par l’Allemagne, qui finissent par l’emporter. La République est proclamée en 1919.
  • 1939 : en dépit de sa neutralité proclamée, la Finlande est envahie par l’Union soviétique. Entre 1941 et 1944, la Finlande combat les Russes aux côtés des Allemands. En 1947, vaincue, elle doit céder des territoires à l’URSS.
  • 1969-1975 : conférence d’Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe. Au cours de la Guerre froide, la Finlande observe une neutralité qui lui permet de jouer le rôle de médiatrice entre les deux blocs.
  • 1995 : adhésion à l’Union Européenne.
  • 2001 : entrée dans l’Espace Schengen.
  • 2023 : entrée dans l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan)

Personnalités

Compositeur prolifique de musique classique aux XIX et XXe siècles, Jean Sibelius a créé des symphonies et des poèmes symphoniques, souvent inspirés par la nature finlandaise. Sa pièce Finlandia est devenue un symbole national et un hymne à la liberté. 

Connus pour leur style musical unique mêlant gothique et métal, le groupe HIM et son chanteur Ville Valo ont conquis un large public international et sont devenus des ambassadeurs de la scène musicale finlandaise dans le monde entier. En 2006, c’est un autre groupe de métal finlandais, Lordi, qui remporte l’Eurovision avec son titre Hard rock hallelujah.

La Finlande s’est également distinguée dans les sports automobiles. Originaire d’Espoo, le pilote de Formule 1 Kimi Räikkönen est devenu champion du monde en 2007, sous les couleurs de Ferrari. Aujourd’hui, Valtteri Bottas s’exprime sur les circuits, poursuivant la tradition finlandaise dans la discipline. Dans les années 1980, Ari Vatanen remporte le championnat du monde des rallyes ainsi que quatre éditions du Paris-Dakar, avant de devenir député européen entre 1999 et 2009.

Le pays a également produit des talents littéraires, comme Miki Liukkonen. Jeune auteur et poète finlandais, son écriture poétique et introspective a rencontré un succès important.

Dans le domaine du design, Maija Isola a laissé une trace importante en confectionnant près de 500 motifs au cours de sa vie.

Drapeau et hymne

Le drapeau finlandais, Siniristilippu (“drapeau à la croix bleue”), a été dessiné dans sa première version par le poète finlandais Zacharias Topelius en 1870. Outre la croix inspirée du drapeau danois, le bleu symbolise les lacs et le blanc la neige. C’est en 1918, un an après l’indépendance du pays face à la Russie, que le drapeau est officiellement adopté.

L’hymne national, Maamme (“Notre pays”), a été écrit par le poète finlandais Runeberg en 1846. Il raconte la misère et le courage des Finlandais mobilisés dans l’armée du Royaume de Suède pendant la guerre contre l’Empire russe. La nature et les paysages constituent le cadre de ce récit. Il est chanté pour la première fois en 1848 par un groupe d’étudiants sur les airs de Friedrich Pacius, chef d’orchestre et compositeur d’origine allemande, et devient l’hymne national en 1917.

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Danemark https://www.touteleurope.eu/pays/danemark/ Wed, 24 Jan 2024 15:00:25 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/danemark/ Tout savoir sur le Danemark : ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.

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Politique

Le Danemark est une monarchie constitutionnelle, dotée d’un système parlementaire monocaméral. Frederik X, dont la fonction est strictement représentative et protocolaire, en est le roi. En 2024, il a succédé à sa mère, la reine Margrethe II, qui était au pouvoir depuis 1972. Fait unique en 900 ans de monarchie, la Reine a volontairement abdiqué pour éviter de transmettre le Royaume à sa mort et que son fils ne prenne le pouvoir à un âge trop avancé.

Mette Frederiksen est Première ministre depuis 2019. Son parti, La Social-Démocratie (SD), a terminé en tête des élections législatives anticipées du 1er novembre 2022, réalisant son meilleur score depuis 2001. Le scrutin devait initialement se tenir en 2023 mais le bloc de gauche au pouvoir avait perdu le soutien d’un parti allié, qui critiquait sa gestion de la crise sanitaire.

Mette Frederiksen a finalement annoncé un accord de gouvernement historique le 13 décembre 2022, six semaines après le scrutin. Pour la première fois depuis 1970, la Première ministre a formé une coalition au centre, aux côtés de la droite libérale de Venstre (V) et des Modérés (M), parti de centre-droit créé par l’ancien Premier ministre Lars Løkke Rasmussen.

En 2019, le parti social-démocrate s’était imposé devant le parti libéral du Premier ministre sortant et devant le Parti du peuple danois (PPD, extrême droite) en prônant le maintien d’une politique migratoire très restrictive.

Le parti de droite libérale Venstre, à l’époque mené par Lars Løkke Rasmussen, a dirigé le pays de 2015 à 2019. Le gouvernement bénéficiait du soutien sans participation du Parti populaire danois (DF), formation politique nationaliste ayant soutenu tous les exécutifs de droite au Danemark depuis 2001. Les positions très restrictives sur l’immigration du DF, qui dispose d’un important poids politique dans le pays (le plus souvent troisième lors des élections législatives), ont eu une influence significative sur sa politique d’accueil des migrants.

Le pays et l’UE

Le Danemark a adhéré à l’Union européenne en 1973, la même année que le Royaume Uni et l’Irlande. Bien que danoises, les îles Féroé et le Groenland n’appartiennent pas à l’Union européenne. Les premières refusent d’en faire partie en raison de la politique commune de la pêche et le second est sorti de la Communauté économique européenne en 1985 après un référendum organisé en 1982.

Le pays se montre attaché à une Europe respectueuse des spécificités nationales et n’accepte pas sans réserves les évolutions de la construction européenne. Le 2 juin 1992, les Danois ont ainsi rejeté le traité de Maastricht à une courte majorité (50,7 % de non).

Au mois de décembre suivant, le pays a obtenu, tout comme le Royaume-Uni avant lui, quelques concessions : il ne prend pas part à la zone euro, à la citoyenneté européenne, à la coopération policière et judiciaire et à la politique de défense commune. Cette crise au sein de l’Union a entraîné l’acceptation collective de l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses. Le traité modifié a été adopté le 18 mai 1993, confirmant un engagement actif mais partiel des Danois au sein de l’UE. 

En décembre 2015, la coopération entre l’UE et le Danemark en matière de police et de sécurité a été soumise à référendum, mais plus de 53 % des suffrages exprimés ont refusé cette collaboration. Le 1er juin 2022, le gouvernement danois a organisé un nouveau référendum, au sujet cette fois de l’intégration du pays à la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) - une décision motivée par le contexte de la guerre en Ukraine. Cette fois, près de 67 % des Danois ont approuvé cette intégration, revenant sur l’exception obtenue par Copenhague en 1992.

Le Danemark dispose de 14 sièges au Parlement européen. La commissaire européenne danoise est actuellement Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe préparée à l’ère numérique ainsi que commissaire à la Concurrence. Le pays a exercé à sept reprises la présidence du Conseil de l’UE, la dernière fois en 2012.

Géographie

Le Danemark est constitué d’une presqu’île (Jylland) et d’une succession d’îles de dimensions variables (Fyn, Sjaelland). Elle partage sa seule frontière terrestre avec l’Allemagne, au Sud. Le pays compte 7 400 kilomètres de côtes, et plus de 400 îles. Sa position de verrou à l’entrée de la Baltique lui donne une place commerciale stratégique entre mer du Nord et mer Baltique, avec le contrôle de l’Øresund qui sépare Copenhague de la Suède. L’ensemble du pays est plat, culminant à 173 mètres seulement et soumis à un climat frais et humide.

L’agglomération de Copenhague, avec plus d’un million d’habitants, occupe une place importante dans la répartition de la population. Près d’un Danois sur cinq y habite. Århus, Ålborg et Odense sont les trois autres villes de dimensions significatives sur le territoire danois. Le Groenland, la plus grande île du monde, et les îles Féroé appartiennent au Danemark mais bénéficient de statuts d’autonomie.

Economie

Le Danemark est l’un des pays les plus riches d’Europe en termes de PIB par habitant. Malgré les difficultés des dernières années, le pays classe ses élèves parmi les meilleurs en mathématiques au sein de l’étude annuelle PISA. La société danoise est également l’une des moins inégalitaires de l’OCDE avec un coefficient de Gini à 0,27 en 2020.

Jusqu’à une période récente, le pays avait une activité essentiellement agricole et ce secteur reste très productif et tourné vers l’exportation. En 2022, le secteur primaire représente désormais 1,2 % du PIB. L’essentiel de la richesse provient aujourd’hui des exportations de biens et services, le seul secteur des services employant près des trois quarts de la population et produisant 67,3 % de la richesse nationale (2022)

Mais les industries mécaniques, textiles et navales ne sont pas négligeables. Ces activités se concentrent dans les villes principales et en particulier dans le bassin d’emploi de la capitale. En 2022, le secteur représente 19,7 % du PIB. Disposant de réserves de pétrole et de gaz, le pays produit par ailleurs près de 55 % de son électricité grâce à l’énergie éolienne (2022). La transition énergétique danoise a d’ailleurs été particulièrement rapide. En l’an 2000, l’énergie éolienne ne représentait que 12 % de la production électrique, contre 46 % pour le charbon, aujourd’hui tombé 11 %.

Le système économique danois se caractérise par un marché du travail qui garantit des contrats relativement flexibles tout en assurant d’importants avantages sociaux aux chômeurs. Le terme pour désigner ce système, la “flexisécurité”, est d’ailleurs un néologisme d’origine danoise. Un système de formation et la promotion de la mobilité de la main d’œuvre contribuent à éviter le chômage de long terme.

En 2008, la crise des subprimes éclate aux Etats-Unis et impacte fortement l’économie danoise. Le chômage, qui était jusqu’alors de 4 %, double pour atteindre 8 % en 2010. C’est seulement à partir de 2013 que le chômage reflue. En 2019, il s’établit à 5 %. Les finances publiques connaissent une évolution similaire. Membre des pays dits “frugaux”, l’Etat danois avait avant la crise un excédent budgétaire de 5 % chaque année entre 2005 et 2007. Avec elle, ce solde est passé à -3 % en 2009 et ce n’est que près de dix ans plus tard, en 2017, que l’équilibre a été rétabli et qu’il est redevenu positif.

La crise économique liée à la pandémie de covid-19 a eu des conséquences bien moins importantes. Après une légère augmentation, le chômage a continué de baisser et a atteint 4 % tandis que l’État danois enregistrait un excédent public de 3 % (2022).

Histoire

Le royaume du Danemark : de l’apogée aux revendications nationales

  • VIIIe siècle : le Royaume viking du Danemark étend son empire sur le pourtour de la mer du Nord, conquérant l’Angleterre et la Norvège. Au cours du XIIe siècle s’installe définitivement une monarchie héréditaire soutenue par l’Eglise.
  • 1397 : l’Union de Kalmar instaure l’unification durable des royaumes scandinaves. Si la Suède ne reste attachée au Danemark que jusqu’en 1448, la Norvège demeurera dans le giron danois jusqu’en 1814. L’Islande acquise en 1380 obtient son indépendance en 1944. Le Groenland est pourvu d’un statut garantissant une très large autonomie, initié en 1979 et renforcé en 2009.
  • 1536 : le luthéranisme adopté par la dynastie devient religion d’Etat et remodèle profondément les structures politiques, culturelles et administratives du royaume.
  • 1624-1628 : la période moderne reste largement marquée par l’antagonisme entre le Danemark et la Suède, qui est la cause de guerres répétées. Au cours de la Guerre de Trente Ans, le roi Christian IV tente de développer le royaume vers l’Allemagne et vers une unification des régions protestantes, mais il est repoussé par les troupes impériales catholiques.
  • 1665 : une constitution absolutiste du royaume renforce fortement le pouvoir royal et les modalités de son exercice. Au XVIIIe siècle, la pratique de gouvernement s’inspire du despotisme éclairé, avec le ministère Struensee qui engage dans les années 1780 un certain nombre de réformes structurelles.
  • 1814 : dans le sillage des défaites napoléoniennes, la paix de Kiel aboutit à la cession de la Norvège, qui devient un royaume indépendant.
  • 1849 : à la suite des révoltes du Schleswig germanophone et de séditions dans le royaume, le Danemark adopte une constitution libérale, où l’essentiel du pouvoir est remis au Parlement (Folketing) élu.

Vers la démocratie et la construction européenne

  • 1915 : une nouvelle constitution démocratique introduit le suffrage universel, y compris féminin, ce qui place le Danemark parmi les premiers pays à l’adopter.
  • 1959 : adhésion à l’Association européenne de libre-échange, initiée par le Royaume-Uni contre le modèle politique de la Communauté économique européenne (CEE).
  • 1972 : en même temps que le Royaume-Uni et l’Irlande, le Danemark adhère à la CEE.

Drapeau et hymne

Officiellement adopté par la famille royale du Danemark en 1397, le drapeau danois (Dannebrog, “le vêtement rouge”) est le plus vieux drapeau du monde. Selon la légende, il serait apparu lors de la croisade de Valdemar II en 1219 contre les Estoniens, soit tombé du ciel soit pour représenter la tunique du prince tâchée de sang à l’exception de la bandoulière et de la ceinture. De nos jours, le Dannebrog est un symbole particulièrement fort d’attachement des Danois à leur pays.

Le Danemark a deux hymnes nationaux officiels. L’hymne royal Kong Christian stod ved højen mast (“Le roi Christian se tenait au pied du haut mât”), utilisé lors de fêtes et de commémorations de la maison royale ou en lien avec les forces danoises, rend hommage au roi Christian IV (1577-1648), à la marine et aux héros de guerre des XVIIe et XVIIIe siècles. Il a été écrit en 1779 par James Ewald, poète et dramaturge danois, la mélodie étant attribuée à Johan Ernst Hartmann. Le second hymne, Der er et yndigt land (“Il est un pays charmant”), fut écrit par le chef de file du romantisme danois Oehlenschläger en 1819. Il rend hommage à la beauté des paysages et du pays, et est le plus utilisé.

Lire l’étude de l’Institut Jacques-Delors

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Serbie https://www.touteleurope.eu/pays/serbie/ Tue, 16 Jan 2024 17:42:26 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/serbie/ Tout savoir sur la Serbie, pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne : son régime, ses politiques, ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie et son histoire.

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Politique

La constitution de l’Etat de Serbie a été promulguée le 8 novembre 2006. Elle prend acte de sa séparation avec le Monténégro, indépendant depuis le 3 juin 2006, et instaure un régime parlementaire. Le 15 mai 2007, le Parlement serbe a approuvé, plusieurs mois après les élections législatives du 21 janvier 2007, la formation d’un gouvernement.

Le 17 février 2008, le Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance. Bien que la Serbie n’ait toujours pas reconnu formellement cette indépendance, un pas important a été réalisé le 24 février 2012, avec la conclusion d’un accord de coopération régionale entre Belgrade et Pristina. Grâce à cette amélioration des relations, exigée par l’Union européenne, la Serbie a obtenu le 1er mars 2012 le statut de candidat officiel à l’adhésion à l’UE. Actuellement, 22 des 35 chapitres de négociation ont été ouverts.

Chef d’Etat

A l’élection présidentielle du 3 avril 2022, Aleksandar Vučić - admirateur de Viktor Orbán et de Vladimir Poutine - a revendiqué une nouvelle victoire écrasante, dès le premier tour, avec environ 60 % des suffrages exprimés.

Vučić exerce une forte emprise sur la république Serbe. Selon Florent Marciacq, co-directeur de l’Observatoire des Balkans, les médias serbes sont contrôlés par le pouvoir et “40 % du temps de diffusion” est consacré au chef de l’Etat, avec une couverture positive à “80 %”. De plus, son parti, le SNS, est fort de 700 000 adhérents, ce qui lui assure une certaine emprise sur la société serbe.

Lors des élections législatives d’avril 2014, ce nationaliste du Parti progressiste serbe avait été élu Premier ministre avant d’être reconduit en 2016 aux élections législatives anticipées. Il avait ensuite remporté l’élection présidentielle en 2017. Devenu un peu plus pro-européen tout en maintenant d’étroites relations avec la Russie, il a souhaité rapprocher son pays de l’Union européenne.

Gouvernement

Le 29 juin 2017, Ana Brnabić est devenue Première ministre, sous la présidence d’Aleksandar Vučić. Elle a été la première femme serbe à accéder à cette fonction. Ouvertement homosexuelle, elle est également présentée comme pro-européenne.

Initialement prévues pour 2024, les élections législatives ont été avancées de deux ans pour qu’elles se déroulent le même jour que l’élection présidentielle de 2022. Avec près de 43,4 % des voix, le Parti progressiste serbe (SNS) a remporté une large victoire le 3 avril, offrant la majorité parlementaire au président Aleksandar Vučić. 

Le 1er novembre 2023, Aleksandar Vučić, sur fond de tensions avec le Kosovo et après une tuerie dans une école, dissout le parlement. Le 17 décembre, les Serbes se rendent aux urnes et reconduisent le SNS avec plus de 40 % des voix, loin devant la liste d’opposition unie qui peine à dépasser les 20 %.

Le pays et l’UE

A l’instar de cinq autres Etats des Balkans, la Serbie a été identifiée comme candidate potentielle à l’adhésion à l’UE en 2003, lors du sommet de Thessalonique. En octobre 2004, le Conseil ouvre un processus de négociation relatif à un accord de stabilisation et d’association (ASA), qui sera finalement signé le 29 avril 2008.

Le 19 décembre 2009, l’Union européenne octroie aux citoyens serbes une exemption de visa dans l’espace Schengen pour de courts séjours. Quelques jours plus tard, la Serbie effectue une demande d’adhésion formelle à l’Union européenne. La Commission rend un avis favorable sur l’attribution de son statut de candidat par le Conseil le 12 octobre 2011, notamment grâce à la meilleure coopération du pays avec le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Le 1er mars 2012, le Conseil suit l’avis de la Commission et la Serbie obtient le statut de candidat officiel à l’adhésion à l’Union européenne.

Grâce à la normalisation des relations du pays avec le Kosovo, la Commission européenne recommande d’ouvrir les négociations d’adhésion avec le pays en 2013. Le Conseil l’approuve et la première conférence intergouvernementale de négociation a lieu en janvier 2014. Depuis, 18 des 34 chapitres ouverts à la négociation ont été ouverts. Deux d’entre eux (“science et recherche” et “éducation et culture”) ont d’ores et déjà été clôturés.

Le dialogue entre la Serbie et le Kosovo, entamé en 2011 et facilité par l’Union européenne, a été interrompu en novembre 2018 après la décision du gouvernement kosovar de doubler les droits de douane sur les produits d’importation de fabrication serbe. Suite à de nombreuses initiatives franco-allemandes pour obtenir une solution à cette crise, les discussions ont repris en juillet 2020.

Le 29 mai 2020, en réponse à la crise du Covid-19, la Commission européenne a accordé au pays un nouveau paquet de mesures de soutien en vue de la préadhésion pour un montant supérieur à 70 millions d’euros. Ce programme d’assistance s’ajoute aux enveloppes de l’instrument de préadhésion (IAP) 2020 de l’UE qui vise à aider le pays à s’aligner sur les normes européennes.

En janvier 2022, un référendum pour modifier la Constitution serbe est organisé. Il vise à retirer au parlement le droit de nommer les magistrats, qui est une des conditions à l’adhésion de l’UE. Le projet est adopté avec 60% de “oui”.

En octobre de la même année, dans le dernier rapport publié par la Commission européenne sur la question de l’élargissement, des progrès très modérés de la Serbie ont été relevés concernant l’état de droit et son adaptation législative pour se conformer à l’acquis communautaires dans certains domaines. Néanmoins, le rapport pointe du doigt la position du pays vis-à-vis de la Russie. “La Serbie n’a pas condamné explicitement l’agression russe. […] Certaines déclarations et actions de responsables serbes sont allées directement à l’encontre des positions de l’UE. […] Des responsables russes qui figurent sur les listes de sanctions de l’UE ont été reçus à Belgrade”, figurent parmi la liste des griefs.

Géographie

Au nord de la Serbie, la province de la Voïvodine s’ouvre sur la grande plaine centre-européenne et, au sud, elle s’adosse aux chaînons accidentés des Balkans. Depuis l’indépendance du Monténégro en 2006, le pays ne possède plus aucun débouché sur la mer.

Le Danube, avec ses deux principaux affluents serbes, la Tisza au nord et la Morava au sud, dessine à travers le pays un grand axe de pénétration s’étendant des confins de la Hongrie à ceux de la Bulgarie. Ce couloir de plaines fertiles a fait de la Serbie une voie de passage naturelle entre l’Europe centrale et la mer Égée. À l’approche des Carpates, il se fraye un chemin entre de hautes falaises, dessinant plusieurs passages successifs de gorges étroites (150 m), baptisés “Portes de Fer” .

La vallée de la Morava est enserrée par des massifs très accidentés, qui délimitent tout le tiers sud de la Serbie : à l’est, les prémices des Carpates et l’extrémité des Balkans proprement dits (Stara Planina, culminant au Midzor à 2 168 m) ; au sud, les Rhodopes, puis les chaînons de Mokra Gora (2 154 m) et Kopaonik (2 016 m) à l’approche du Kosovo ; à l’ouest, contre la Bosnie, les hautes collines de Zlatibor (1 496 m), principale région touristique d’altitude du pays. Ces montagnes ne sont pas très hautes, mais leur imbrication a historiquement rendu la circulation difficile (et la résistance aux envahisseurs aisée).

Economie

Dans les années 1990, l’Union européenne et l’ONU imposent un embargo économique à la Serbie, suite au massacre de civils sur le marché de Sarajevo par des milices serbes. Ces sanctions ont eu des effets particulièrement négatifs sur l’économie du pays.

Après plusieurs années de croissance, le pays a traversé trois années de récession depuis la crise de 2008 : -3,1 % en 2009, -1 % en 2012 et -1,8 % en 2014, imputables à la diminution de la demande intérieure, à l’effondrement de l’investissement ainsi qu’à une instabilité de la parité entre le dinar et l’euro. Cependant, en 2016, le PIB a de nouveau retrouvé son niveau d’avant la crise et la croissance a atteint 2,8 % en 2016 dans un environnement relativement plus favorable.

En effet, les investissements dans les infrastructures ferroviaires, routières et énergétiques s’accroissent même si le retard dans ces domaines reste important. Les exportations du pays s’améliorent notamment dans le secteur automobile (Fiat contribue aux exportations à hauteur de 8,5 %), des produits alimentaires (céréales, fruits et légumes) et chimiques ainsi que dans la vente de services IT. Membre de l’Association de libre-échange centre européen (ALECE), la Serbie a signé de nombreux accords commerciaux avec la Russie, la Turquie ou encore les Etats-Unis. La consommation des ménages soutient également la croissance malgré les resserrements budgétaires.

Dans le cadre de son processus d’adhésion à l’Union européenne, la Serbie a mis en place des mesures d’austérité pour réduire le déficit jusqu’à 1,4 % du PIB en 2016 alors qu’il s’élevait à 6,6 % en 2016 ; la dette diminue en 2016 pour la première fois depuis 2008. Cependant, elle est libellée aux trois quarts en euros et en dollars. Son niveau dépend donc de la parité entre ces monnaies et le dinar serbe. Des réformes du système fiscal et de l’administration publique doivent par ailleurs permettre d’augmenter les recettes et diminuer les dépenses.

Selon le FMI et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui apportent une aide financière et des prêts au pays, le gouvernement doit privatiser massivement les entreprises publiques - les aciéries de Smederevo ont par exemple été rachetées par un groupe chinois en 2016. Le système éducatif doit également être amélioré. En effet, le taux de chômage était de 17 % en 2016 et le nombre de travailleurs qualifiés serbes ne répond pas aux besoins de compétences du pays, d’autant plus que les jeunes sont nombreux à émigrer. Les indicateurs de développement traduisent effectivement des conditions de vie difficile dans ce pays, où le taux de pauvreté monétaire atteignait 21,2 % de la population en 2020.

La pandémie de covid a modérément impacté l’économie serbe, avec une récession de 0,9 % du PIB en 2020. Toutefois, la Serbie a été le pays le plus résilient à la crise sanitaire dans les Balkans occidentaux et l’économie est vite repartie à la hausse, avec 7,4 % de croissance en 2021. L’année 2022 a d’ailleurs marqué un record du niveau d’emploi et d’activité. Le taux d’emploi a atteint 50,3 %, notamment grâce à l’augmentation de la part des femmes à la population active. En conséquence, le taux de chômage a chuté à 8,7 % en 2022 contre 11 % en 2021. 

Source : Banque Mondiale ; DG Trésor ; Diplomatie française

Histoire

1043 : La Serbie s’affranchit du joug grec.

1165 : Étienne Nemanja consolida l’indépendance de son pays, et fonda une dynastie qui, de sa capitale, Nassa (plus tard Novi-Bazar ou Novi Pazar), s’appela Grande-Zupanie de Nassa; et ensuite royaume des Serbes, ou des Rasciens.

1389 : Les Serbes furent vaincus par le sultan ottoman Amurat Ier à la bataille dite de Cassovie ou Kosovo, perdirent leur indépendance et devinrent tributaires de l’Empire Ottoman. Cette bataille est considérée dans la mythologie nationale serbe comme l’événement clef de le défaite face aux Turcs.

1718 : La paix de Passarovitz fit passer Belgrade et la partie septentrionale de la Serbie sous l’autorité de l’Autriche, mais le traité de Belgrade en 1739 rendit le pays tout entier à la Turquie.

1804 : Djordje Petrovic mena l’insurrection contre les Turcs, fut élu Prince héréditaire des Serbes en 1808 mais finit par être battu.

1878 : La Serbie, malgré les défaites subies dans la lutte contre la Turquie, obtient, avec son indépendance, un agrandissement territorial lors du congrès de Berlin.

1903 : Pierre Ier de Serbie, arrivé sur le trône de Serbie met en place la Constitution la plus démocratique et la plus libérale en Europe après celle de Grande-Bretagne. Cette liberté favorisa un foisonnement culturel qui fît de Belgrade un phare de liberté pour tous les Serbes des Balkans.

1914 : Le 28 juillet, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Leopold Berchtold, déclara la guerre à la Serbie, en réaction à l’attentat organisé par des jeunes nationalistes yougoslaves, des serbes de Bosnie et des Musulmans, ayant provoqué la mort de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo.

1919 : A l’issue de la Première guerre mondiale et de l’explosion des vieux Empires, la Serbie (vainqueur aux côtés de la “Triple Entente” française, britannique et russe), est l’un des grands privilégiés du Traité de Versailles : le royaume serbe s’agrandit et devient “Royaume des Serbes, Croates et Slovènes” , rebaptisé “royaume des Yougoslaves” en 1929.

1921 : Avec la mise en place du régime yougoslave, la Serbie, sous l’impulsion de la France, poussa Pierre Ier à instaurer un régime plus centralisateur et plus autoritaire dans le but de lutter contre le risque de contamination communiste.

1941 : Le Royaume de Yougoslavie est envahi par l’Allemagne nazie, et la Serbie bombardée.

1945 : A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la seconde Yougoslavie est fondée le 29 novembre. Elle prendra le nom de République fédérative socialiste de Yougoslavie le 7 avril 1963.

1992 : Le 15 janvier, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine font sécession, ce qui entraine la formation de la troisième république de Yougoslavie, la République fédérale de Yougoslavie, comprenant la Serbie et le Monténégro.

2006 : Le 21 mai, à l’issue d’un référendum, le Monténégro se déclare favorablement pour l’indépendance à 55,4 % des suffrages exprimés. La Yougoslavie cesse définitivement d’exister.

2008 : Le 17 février, le Kosovo proclame unilatéralement son indépendance.

2009 : La Serbie effectue une demande d’adhésion formelle à l’Union européenne.

2011 : La Commission européenne octroie officiellement le statut de candidat à la Serbie.

2014 : Première conférence intergouvernementale de négociation pour l’adhésion à l’Union européenne.

2020 : Reprise du dialogue avec le Kosovo, après 20 mois d’interruption.

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France https://www.touteleurope.eu/pays/france/ Mon, 15 Jan 2024 16:56:27 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/france/ Tout savoir sur la France : ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.

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Politique

La Constitution de la Vème République place la France à mi-chemin entre système présidentiel et système parlementaire. Le président, élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans, dispose de pouvoirs étendus, notamment en matière de politique étrangère. Le Parlement bicaméral est composé de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Depuis le 14 mai 2017, date de son entrée en fonction, Emmanuel Macron (La République En Marche, centre) est président de la République. Au second tour de l’élection présidentielle, il devance Marine Le Pen (Front national), avec 66 % des suffrages. Il est réélu le 24 avril 2022, une nouvelle fois contre la cheffe du Rassemblement national. Emmanuel Macron obtient alors 58,5 % des voix.

Le 15 mai 2017, Edouard Philippe (issu des Républicains) est désigné Premier ministre. Il dirige un gouvernement composé de personnalités de gauche, du centre, de droite et venant de la société civile. Le 3 juillet 2020, il remet sa démission au président de la République qui nomme Jean Castex (également issu des Républicains) pour former un nouveau gouvernement. Après sa réélection en 2022, Emmanuel Macron, nomme Elisabeth Borne, Première ministre, le 20 mai. C’est la première femme à occuper ce poste depuis Edith Cresson (mai 1991-avril 1992). En janvier 2024, Gabriel Attal la remplace, devenant le plus jeune chef de gouvernement de la Ve République.

Marquées par un taux d’abstention record (57,36 % des inscrits), les élections législatives de juin 2017 ont permis à Emmanuel Macron d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale : la République en Marche a décroché 308 sièges sur 577.  

Lors des élections législatives de 2022, la majorité présidentielle obtient 245 sièges, moins que la majorité absolue (289 sièges). En cause, la progression du Rassemblement national, qui envoie 89 députés à l’Assemblée, et le bon résultat de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), rassemblement des principales forces de gauche, qui décroche 131 sièges. La majorité présidentielle ne parvient pas à former de coalition avec d’autres formations politiques à l’Assemblée nationale, mais les partis d’opposition refusent dans le même temps de s’unir pour renverser le gouvernement, ce qui lui permet de rester en place. De nombreuses motions de censure sont déposées par les différents groupes au fil des mois, mais aucune n’aboutit.

Le pays et l’UE

A l’origine du projet européen avec l’Allemagne, la France entretient des relations historiques fortes avec l’Union européenne. C’est d’ailleurs le discours d’un français, Robert Schuman, qui est aujourd’hui considéré comme le point de départ de l’Union européenne avec la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Un autre français, Jean Monnet, à l’origine de l’idée, sera le premier président de cette institution.

La France joue, avec les cinq autres pays fondateurs (Allemagne de l’Ouest, Italie, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas), un rôle décisif dans la fondation de la Communauté économique européenne (CEE). Pour autant, le pays nourrit des relations mouvementées avec l’organisation. Dès le retour du général de Gaulle à la tête de l’Etat en 1958, sa vision d’une nation forte et indépendante entre en conflit avec l’idée d’une union supranationale. Déjà, en 1953, il s’implique sans retenue dans une campagne anti-CED (Communauté européenne de défense). L’idée, pourtant d’origine française, ne verra jamais le jour en raison du veto de l’Assemblée nationale. Du 30 juin 1965 au 30 janvier 1966, la politique de la chaise vide menée par le général de Gaulle bloquera elle aussi l’approfondissement de l’intégration européenne.

Depuis, les gouvernements français se sont continuellement impliqués dans la construction européenne. Ils ont notamment défendu le traité de Maastricht en 1992. L’année 2005 marque cependant un tournant, avec la victoire du “non” au référendum pour l’adoption d’une constitution européenne. Alors que le projet était soutenu par la plupart des partis de gouvernement (UMP, PS, UDF, PRG, Les Verts), il a été rejeté par 55% des votants.

Depuis le grand élargissement de 2004, la France cherche à conserver son rôle moteur dans la construction européenne. En 2008, elle s’est ainsi impliquée aux côtés de l’Allemagne pour faire face à la crise financière. Après le vote sur le Brexit des Britanniques par référendum en 2016, la France tente de redonner un nouveau souffle à l’Union européenne, notamment au sein d’un couple franco-allemand renforcé.

La France compte 79 députés au Parlement européen, le plus grand nombre après l’Allemagne (96). Depuis 1979 et l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct, trois Français ont présidé l’assemblée : Simone Veil de 1979 à 1982 (première femme à ce poste), Pierre Pfimlin de 1984 à 1987 et Nicole Fontaine de 1999 à 2002.  A partir des élections européennes de 2024, la France disposera de deux sièges supplémentaires au Parlement européen, pour passer à 81 eurodéputés.

Depuis 1958, deux Français ont occupé le poste de président de la Commission européenne : François-Xavier Ortoli de 1973 à 1977 et Jacques Delors de 1985 à 1995. Ce dernier est connu pour avoir été l’un des “continuateurs” les plus influents de la construction européenne, à travers notamment la mise en place du marché unique et d’une politique sociale au niveau européen. Depuis le 1er décembre 2020, le commissaire français est Thierry Breton, chargé du Marché intérieur. Durant son mandat, il s’est entre autres investi dans la régulation des réseaux sociaux (DSA), des GAFAM (DMA) et de l’intelligence artificielle (AI Act).

La France a assuré la présidence du Conseil de l’Union européenne à treize reprises, la dernière fois au premier semestre 2022. Il faudra attendre le second semestre de 2035 pour voir la France présider de nouveau le Conseil de l’UE.

Géographie

La France est le pays le plus étendu d’Europe occidentale (633 000 km² dont 550 000 km² pour la seule France métropolitaine). Elle a des frontières communes avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, Monaco et Andorre, ainsi qu’avec le Brésil, le Suriname et les Pays-Bas grâce à ses territoires ultramarins (Guyane pour les deux premiers, Saint-Martin pour le dernier). Elle possède une double ouverture maritime ; à l’ouest sur la mer du Nord, la Manche et l’océan Atlantique, et au sud sur la mer Méditerranée.

Ainsi, le pays occupe une véritable position de carrefour en Europe, d’autant plus qu’il possède un bon réseau de transports. Du fait de son climat tempéré et de ses sols fertiles, la France se caractérise par une forte production agricole.

Le sous-sol français quant à lui est riche en matières premières (gravier, sable, calcaire, sel, potasse, kaolin, talc, soufre…), mais il est pauvre en produits énergétiques et en minerais.

Le point culminant du pays, le Mont-Blanc, est aussi le plus haut sommet de l’Europe occidentale 4 805,59 m). Le massif forestier français est le troisième de l’UE après ceux de Suède et de Finlande. Le territoire est drainé par cinq grands fleuves : la Loire (1 006 km), la Seine (775 km), le Rhône (545 km en France), la Garonne (523 km en France), et le Rhin (188 km en France, 1 233 km au total). Ils constituent de grands axes industriels et urbains. Des cimes enneigées de la Savoie aux falaises d’Etretat en passant par la Côte d’Azur et la plaine d’Alsace, la France offre des paysages variés très prisés des touristes. En 2022, l’hexagone en a accueilli 75 millions.

La France possède également le deuxième plus grand espace maritime mondial grâce à ses territoires non européens. Ces derniers entretiennent des liens spécifiques avec l’UE. Six d’entre eux (la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, la Martinique, Mayotte et Saint-Martin) ont le statut de RUP (Régions ultrapériphériques), défini aux articles 349 et 355 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Celles-ci sont soumises au droit européen mais leur éloignement géographique et la dépendance de leur économie à un faible nombre de produits leur confèrent un statut à part.

La France possède aussi des pays et territoires d’outre-mer (PTOM), selon le statut européen : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, les Terres australes et antarctiques françaises, Wallis-et-Futuna et, depuis 2012, Saint-Barthélemy. Le TFUE leur confère le statut de pays associés, visant à soutenir leur développement économique et social. Les PTOM ne sont donc pas membres de l’Union européenne, même si des dispositions ont été prévues dans les textes européens pour les associer à certaines politiques communes et garantir leur développement économique, social et commercial.

Autre distinction d’importance, l’ensemble de ces territoires ne font pas partie de l’espace Schengen. Enfin, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna, la monnaie d’usage n’est pas l’euro, mais le franc pacifique français (CFP).

Economie

Septième puissance économique mondiale en 2021 (PIB), la France est le sixième exportateur de biens et de services. C’est également le premier producteur et exportateur agricole européen.

Fin 2020, environ 79,7 % de la population active française travaille dans le secteur tertiaire, contre 2,3 % dans le secteur primaire et 18 % dans le secteur secondaire. Après une forte augmentation depuis 2011, le taux de chômage a repris une courbe descendante en 2016, pour atteindre 7 % en janvier 2022.

70 % des échanges commerciaux de la France se font avec des partenaires européens, son premier client et fournisseur étant l’Allemagne. Depuis 2003, la France est néanmoins en situation de déficit commercial (-46,5 milliards d’euros en 2020).

En 2020, la dépense nationale de R&D française était de 53,4 milliards d’euros, soit 2,35 % du PIB. La France possède le réseau routier le plus dense au monde et le plus long d’Europe. Elle détient le record de vitesse sur rail avec le TGV.

Il s’agit par ailleurs du pays le plus visité au monde en 2020. Le tourisme représente 6 % de son PIB en 2020 (année où la pandémie de Covid-19 a porté un coup au secteur touristique) et génère près de 1,4 million d’emplois directs dans l’Hexagone (et environ 600 000 emplois indirects).

Le déficit public du pays atteint 6,5 % du PIB en 2021 et la dette publique s’élève à 112,9 % du PIB.

Histoire

La France avant la Révolution : une lente gestation

C’est sous l’autorité des Capétiens - une dynastie qui règne sur la France du Moyen-Âge à la Révolution - que se construit progressivement le territoire français, et que se mettent en place ses institutions et administrations. A la fin du premier millénaire, les choix récurrents de Paris et Versailles comme lieux de résidence des rois de France est décisif : le territoire et l’État trouvent là un centre à partir duquel l’unité de la France se réalise.

Il est également important de noter qu’un grand brassage humain a eu lieu durant ces époques, des peuples se sont croisés, mêlés, installés dans certaines régions, avant de se fondre dans le creuset qui deviendra la France.

Le legs de la Révolution et de l’Empire

  • Les principes issus de la Révolution française

La France s’affirme comme Nation avec la Révolution de 1789. L’idéal affiché est celui de la liberté de chacun dans le respect de tous, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, d’institutions faites pour garantir le bien-être social… Ces aspirations, formulées dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789, sont héritières de la philosophie des Lumières du XVIIIe siècle et d’auteurs comme Montesquieu, qui a posé le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire dans L’Esprit des lois (1748), ou comme Jean-Jacques Rousseau qui développe les notions d’égalité politique et de souveraineté du peuple dans Du contrat social (1762).

  • L’Empire napoléonien

Ces principes ne seront cependant pas immédiatement acquis. S’ils sont inscrits en grande partie dans la première Constitution, dont la France s’est dotée en 1791, et encore plus largement dans celle de 1793, il faudra du temps, de nombreux combats politiques et des luttes sociales avant qu’ils ne deviennent des droits inaliénables. La guerre civile et les combats contre les États européens coalisés aboutissent à la mise en place de la Terreur, bien éloignée des nobles principes de 1789. Après l’exécution de Robespierre en juillet 1794, la Convention thermidorienne (1794-1795) et le Directoire (1795-1799) conduisent à la prise du pouvoir par Bonaparte, consul de 1799 à 1804 puis empereur des Français.

La monarchie, abolie en 1792, cède la place à l’Empire, bien différent dans ses structures et son organisation mais où les Français se retrouvent sujets, comme par le passé, après avoir été d’éphémères citoyens. La France tente alors d’imposer son modèle et ses institutions à une partie importante de l’Europe ; mais la volonté initiale d’apporter la liberté aux “peuples opprimés” s’est vite muée en conquêtes et en annexions. Elle perd finalement son Empire en 1815 mais ne recouvre pas pour autant liberté et démocratie puisque la monarchie est restaurée avec Louis XVIII. Même si la Révolution de 1848 met en place la IIe République, celle-ci débouche, comme la Première, sur un coup d’État : celui de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, qui instaure le Second Empire (1852-1870).

  • De profonds changements

Cependant, durant cette longue période, derrière l’instabilité politique s’opèrent des changements de fond à travers lesquels se construit la France moderne. Ils sont d’abord d’ordre territorial et administratif. La Révolution et l’Empire vont perfectionner l’œuvre centralisatrice entreprise sous l’Ancien Régime avec par exemple la création des départements.

De la Révolution au Second Empire, une profonde transformation de l’économie et de la société a lieu : développement de l’industrie, création de banques et de grands magasins qui inaugurent le système de distribution moderne, remodelage urbain, extension importante du réseau de chemins de fer, politique de reboisement et de lutte contre l’érosion… Le progrès social reste quant à lui à la traîne et, dans cette première moitié du XIXe siècle, les conditions de vie sont dures et la misère aiguë pour le prolétariat qui s’entasse dans les villes industrielles.

1870-1914 : la France républicaine, crises et consolidation

  • Le retour de la République

Après la défaite de la France devant l’Allemagne en 1870, la IIIe République apparaît comme une période de stabilisation et de consolidation, en dépit des turbulences internes qu’elle doit surmonter et de la Première Guerre mondiale qui meurtrira profondément le pays.

Jusqu’à la guerre de 1914, la République doit faire face à deux crises graves qui menacent son existence même : le boulangisme (1886-1889), qui rallie des mécontentements de toutes origines et menace les fondements parlementaires du régime, et l’affaire Dreyfus (1894-1899), qui révèle l’ampleur de l’antisémitisme en France et les divisions profondes qui partagent le corps social et les courants politiques. Ces crises sont d’autant plus menaçantes pour la République qu’elles se déroulent sur un fond de vives tensions sociales et politiques.

  • Des acquis historiques

Cependant, les acquis de cette période sont importants sur le plan institutionnel et social et dans le domaine des libertés publiques. Aux lois de 1882 et 1885 instituant l’école primaire obligatoire et gratuite, s’ajoutent les lois sur la liberté de la presse (1881), la liberté syndicale (1884), la réglementation du travail des femmes et des enfants (1892), la liberté d’association (1901), ou encore la séparation des Eglises et de l’Etat (1905). La modernisation économique se poursuit en dépit de crises conjoncturelles et la France est l’un des principaux berceaux des innovations scientifiques et techniques qui sont à l’origine de la deuxième révolution industrielle. Pendant la Belle Époque qui précède la Grande Guerre, le rayonnement international de la France est grand : elle dispose du deuxième empire colonial du monde, joue un rôle diplomatique de premier plan et s’impose comme le pays phare de l’art et de la culture.

1914-1945 : d’une guerre à l’autre

  • La Grande Guerre

Les premières années du XXe siècle voient la montée des tensions internationales en Europe. L’assassinat du prince héritier d’Autriche-Hongrie par un Serbe de Bosnie, le 28 juin 1914 à Sarajevo, alors sous domination autrichienne, est l’étincelle qui met le feu aux poudres : le système d’alliance patiemment constitué fonctionne et conduit au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Les Français sortent victorieux de ce conflit long de quatre années mais le bilan est lourd pour le pays comme pour les autres États d’Europe qui ont participé à la guerre. Le nord et l’est du territoire ont été dévastés, l’effort de guerre a épuisé les finances et interrompu les progrès sociaux engagés ; mais surtout, la guerre se solde par un véritable désastre humain : près d’1,5 million d’hommes jeunes ont été tués et près de 3 millions blessés.

  • L’entre-deux-guerres

La vie politique des années vingt est ensuite dominée par des coalitions de droite, à l’exception de la période 1924-1926 où le Cartel des gauches, unissant socialistes et radicaux, est au pouvoir. Cependant, la crise économique des années trente, les difficultés financières et sociales, la détérioration de la situation internationale avec l’arrivée au pouvoir du fascisme en Italie et du nazisme en Allemagne, aggravent les divisions dans le pays et favorisent la montée de nombreux mouvements antiparlementaires, conservateurs nationalistes et d’extrême droite qui s’organisent en “ligues” .

Ces organisations multiplient les manifestations violentes, comme celle du 6 février 1934 qui suscite en réaction une alliance antifasciste rassemblant les socialistes, les communistes et les radicaux et donne naissance au Front populaire. La gauche réunie triomphe aux élections de 1936 et le gouvernement de Front populaire, avec Léon Blum à sa tête, réalise d’importantes réformes : semaine de travail de quarante heures, conventions collectives, congés payés, premières nationalisations… Toutefois, les divisions intérieures et surtout les difficultés extérieures ne sont pas réglées.

  • La Seconde Guerre mondiale

Après avoir cru échapper aux hostilités par les concessions faites à Hitler à Munich, en 1938, le nouveau président du Conseil, Édouard Daladier, engage la France, aux côtés des Britanniques, dans la Seconde Guerre mondiale (3 septembre 1939).

La débâcle de l’armée devant l’invasion nazie, en mai 1940, jette des millions de civils sur les routes de l’exode. L’armistice est signé le 22 juin 1940. La France est divisée en deux zones, l’une occupée et l’autre libre. La IIIe République s’effondre ; le 10 juillet 1940, le Parlement donne tout pouvoir au maréchal Pétain, héros de la Première Guerre mondiale, qui met en place à Vichy, capitale provisoire, un régime nouveau, l’État français : régime à caractère personnel, autoritaire, corporatiste et discriminatoire à l’égard des Juifs. La collaboration avec l’Allemagne nazie est engagée le 24 octobre 1940 par l’entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler. Elle conduit le régime de Vichy à apporter son appui aux vainqueurs en soutenant l’effort de guerre allemand, en traquant les opposants au nazisme et en livrant les Juifs à la déportation.

Cependant, la Résistance qui s’est manifestée dès les premiers jours de l’Occupation sera le ferment d’une France nouvelle qui prend les rênes du pays après la guerre. On peut dresser son acte de naissance au 18 juin 1940, quand le général de Gaulle appelle de Londres les Français à poursuivre le combat aux côtés des Alliés. Le Conseil national de la résistance (CNR) unit les principales organisations de résistants ; de Gaulle, alors installé à Alger, met sur pied le gouvernement provisoire de la République française, issu du CNR.

La guerre se termine avec la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945. L’action de la Résistance, personnifiée par de Gaulle, a permis à la France pourtant militairement vaincue, de conserver son rang sur la scène internationale.

La reconstruction : 1945-1958

  • L’élan économique

Deux guerres en trente ans ont représenté pour la France une période d’épreuves. Les pertes humaines françaises ont été moindres pendant la Seconde Guerre (600 000 morts environ) que pendant le premier conflit mondial. Mais les pertes matérielles sont beaucoup plus lourdes. Combats et bombardements ont détruit villes, usines, ponts, gares et voies ferrées. S’y ajoutent les pertes causées par l’exploitation intensive par l’occupant, d’une économie asservie.

Cependant, on peut parler de véritable élan dans la remise sur pied du pays ; les temps sont difficiles mais la paix restaure la confiance en l’avenir, comme en témoigne la vigoureuse reprise démographique du baby-boom, et l’aide américaine du plan Marshall permet de parer au plus pressé.
Dès 1945 et bien que la situation soit difficile, des mesures d’urgence sont prises : nationalisations de grandes entreprises (Renault) et de secteurs clés de l’économie (énergie, transport aérien, banques de dépôt, assurances) ; création de la Sécurité sociale ; création des comités d’entreprise ; et mise en œuvre d’une planification économique dont la responsabilité est confiée à Jean Monnet.

  • La IVe République

De Gaulle quitte le gouvernement en janvier 1946 n’étant plus soutenu par les forces politiques issues de la Résistance. Il faut ensuite deux assemblées constituantes élues au suffrage universel (le vote des femmes a été instauré en 1944) et trois référendums pour que soit enfin adoptée la Constitution de la IVe République, promulguée le 27 octobre 1946, qui institue une Assemblée nationale toute-puissante et un Président aux pouvoirs limités.

Aux divisions politiques internes s’ajoutent bientôt celles nées de la guerre froide et de la décolonisation. Malgré l’opposition des communistes, la France affirme son atlantisme et se range résolument dans le camp occidental. Par ailleurs, après la division de l’Allemagne, la France opte pour une politique d’entente avec la RFA qui sera à la base de la construction européenne.

  • Les relations internationales sous tension

La IVe République devra faire face à une grave crise engendrée par la décolonisation. Celle-ci commence en Indochine, d’où la France doit se retirer après huit années d’une guerre difficile. Pierre Mendès France, président du Conseil, met fin au conflit (accords de Genève, le 20 juillet 1954). Le Maroc et la Tunisie deviennent indépendants en 1956, tandis qu’une décolonisation pacifique s’amorce en Afrique noire. La décolonisation de l’Algérie, en revanche, donne lieu à un conflit qui durera de 1954 à 1962 et sera fatal à la IVe République.

La France depuis 1958

  • La Ve République

A la suite d’émeutes de Français d’Algérie, le 13 mai 1958 à Alger, le général de Gaulle est appelé par le président de la République, René Coty, à assumer la direction du gouvernement. Il met en chantier l’élaboration du texte constitutionnel qui va organiser le nouveau mode de fonctionnement des institutions. La Constitution de la Ve République est adoptée par référendum le 28 septembre 1958. Elle accorde une place éminente au président de la République. De Gaulle est investi de cette fonction suprême par un collège de députés, sénateurs et élus locaux, le 21 décembre 1958.

  • La décolonisation et les Trente Glorieuses

C’est à partir de 1960 que les pays d’Afrique française accèdent à l’indépendance et vont garder avec la France des liens privilégiés. Les accords d’Evian approuvés massivement par un référendum le 8 avril 1962 mettent fin au conflit algérien en accordant l’indépendance à ce pays. Par ailleurs, de Gaulle fait adopter l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct. Il est élu président le 19 décembre 1965.

La prospérité économique et l’assainissement monétaire permettent au général de Gaulle de mener une politique extérieure très active. Son but est d’affirmer l’indépendance et le rôle mondial de la France. Cependant, au cours des années soixante, les profondes mutations de l’économie française, ainsi que les changements sociologiques importants qu’enregistre le pays suscitent des inquiétudes et des aspirations sociales nouvelles. Les évènements de mai-juin 1968 catalysent ces revendications. Moins d’un an plus tard le général de Gaulle quitte définitivement le pouvoir.

  • La République après de Gaulle

Georges Pompidou lui succède (élection du 15 juin 1969). Après la mort prématurée de ce dernier, Valéry Giscard d’Estaing est élu président de la République, le 19 mai 1974. Le septennat de V. Giscard d’Estaing s’accomplit sur fond de changement économique radical, la forte croissance des Trente Glorieuses s’achevant au milieu des années soixante-dix et la France entrant dans une crise durable. D’importantes réformes sont cependant accomplies : majorité à dix-huit ans, autorisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), fin de la censure au cinéma et dans l’audiovisuel.

Alors que la majorité au pouvoir connaît des dissensions politiques croissantes, l’opposition met en place, dans les années soixante-dix, une stratégie de conquête du pouvoir sous la direction de François Mitterrand et, pour la première fois sous la Ve République, la gauche accède au pouvoir, avec l’élection de F. Mitterrand à la présidence de la République en mai 1981. Il est élu pour un second septennat en 1988. Ses deux septennats sont marqués par un ensemble de mesures sociales, et l’abolition de la peine de mort, en 1981.

En 1995, Jacques Chirac (RPR) est élu à la présidence de la République. De 1997 à 2002, la cohabitation a sans doute constitué la plus grande nouveauté politique de la période récente : d’un côté, le président de la République était issu de la droite ; et de l’autre, les législatives provoquées par une dissolution de l’Assemblée nationale avaient porté la gauche au gouvernement, dirigé par Lionel Jospin (Parti socialiste).

Jacques Chirac est réélu en mai 2002 pour cinq ans. Nicolas Sarkozy (UMP) lui succède de 2007 à 2012, son mandat étant marqué par la crise de la zone euro.

De 2012 à 2017, la France est dirigée par le deuxième président socialiste de la Ve République : François Hollande. Parmi les mesures phares de son quinquennat, la loi de 2013 autorisant le mariage homosexuel, ou encore l’accord de Paris sur le climat, signé par 195 pays en décembre 2015 à la COP21.

Pour l’élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron, ancien ministre de François Hollande, se désolidarise du Parti socialiste et fonde un nouveau parti au centre de l’échiquier politique : la République en marche. Il devient président de la République française, avant d’être réélu pour un second mandat en 2022.

Drapeau et hymne

Le drapeau tricolore français a été créé en 1789, dessiné sous sa forme actuelle en 1794 par le peintre David, et définitivement adopté en 1848. Le blanc symbolise la royauté et, par extension, l’Etat. Le bleu et le rouge étant les couleurs du peuple parisien, encadrant donc la dynastie. A l’origine du drapeau : le roi Louis XVI, le général de La Fayette et Jean-Sylvain Bailly, maire de Paris en 1789. L’emblème se civilise en 1848, sous la IIe République, et devient un attribut national à part entière. Il apparaît aujourd’hui sur tous les bâtiments publics et la transmission du drapeau, lors de la Fête nationale du 14 juillet, constitue toujours un moment fort du sentiment patriotique français. Le drapeau français a inspiré celui de la Belgique, de l’Italie, de la Roumanie, ainsi que certains d’Amérique du Sud ou d’Afrique francophone.

La Marseillaise, hymne français composé à Strasbourg en 1792 par Rouget de l’Isle et initialement intitulé « Chant de guerre pour l’armée du Rhin », a été utilisée pour galvaniser les troupes affrontant la Prusse et l’Autriche, soucieuses de rétablir la monarchie en France. En 1879, la IIIe République établit la Marseillaise comme l’hymne national. Si ses paroles sont critiquées par certains pour leur caractère guerrier, l’hymne est parfois repris à l’étranger par des combattants de la liberté, de l’indépendance ou de la révolte publique. Son apprentissage est obligatoire en France depuis 2005.

Lire l’étude de l’Institut Jacques Delors

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Kosovo https://www.touteleurope.eu/pays/kosovo/ Fri, 05 Jan 2024 15:53:29 +0000 https://www.touteleurope.eu/?post_type=pays&p=42976 Tout savoir sur le Kosovo, pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne : son régime, ses politiques, ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie et son histoire.

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Politique

Après des années de pourparlers, le Parlement kosovar a proclamé l’indépendance de la République du Kosovo le 17 février 2008. Le même mois, l’UE a approuvé le lancement d’une mission de police et de justice de 2 000 hommes dans le nouvel Etat. Baptisée Eulex, cette force civile européenne reprend les responsabilités judiciaires et policières de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), organe des Nations unies en charge du Kosovo depuis 1999, au terme d’une période transitoire de 120 jours suivant l’indépendance.

Pendant neuf ans, le statut du Kosovo a été régi par la résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui plaçait cette province sous administration internationale. Celle-ci devait pouvoir assurer une autonomie substantielle au peuple du Kosovo au sein de la République Fédérale de Yougoslavie (devenue, par le jeu de la succession d’Etats, la Serbie-et-Monténégro), dans l’attente de la définition du statut futur. Le 23 janvier 2012, 87 pays membres de l’ONU ont formellement reconnu le Kosovo comme un Etat indépendant et souverain.

La Constitution promulguée le 15 juin 2008 établit un régime parlementaire, avec des droits dérogatoires pour les minorités et notamment pour la communauté serbe du Kosovo (système de double majorité). Le président de la République du Kosovo est élu par l’Assemblée du Kosovo.

En novembre 2020, le président Hashim Thaçi démissionne à la suite de son inculpation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés durant la guerre d’indépendance (1998-1999). Il est remplacé par Vjosa Osmani le 5 novembre, qui exerce la fonction par intérim pendant cinq mois. Le 4 avril 2021, cette ancienne professeure de droit à l’Université de Pristina, âgée de 38 ans, est élue cheffe d’Etat. Elle gouverne aux côtés du Premier ministre Albin Kurti qui a remporté une large victoire (plus de 50 % des voix) lors des élections législatives du 14 février 2021.

Les relations entre le Kosovo et la Serbie connaissent des tensions régulières. En novembre 2022, la décision du gouvernement kosovar de ne plus reconnaître les plaques d’immatriculation serbes engendre une vague de démission d’élus locaux. En réaction, la majorité serbe dans le nord du pays boycotte les élections municipales en avril 2023. Ainsi, malgré un très faible taux de participation (3,5 %), des élus kosovars entrent en fonction dans cette partie de l’Etat kosovar, provoquant de vives protestations de la part de la population serbe. Les heurts nécessitent le déploiement de forces supplémentaires de l’Otan, pour maintenir la sécurité dans le pays.

Le pays et l’UE

Les relations entre le Kosovo et l’Union européenne prennent forme lorsque celle-ci reconnaît la l’indépendance du pays en 2008. La même année, un représentant spécial de l’UE au Kosovo est nommé.

Depuis 2011, des rapports annuels sont publiés sur l’avancée des réformes du candidat potentiel à l’adhésion à l’Union européenne. Se prononçant sur celui de 2022, le Parlement européen souligne l’amélioration du classement du Kosovo, qui figure désormais parmi les pays les plus démocratiques de la région des Balkans occidentaux et qui a engagé d’importantes réformes en matière de lutte contre la corruption, notamment la loi sur l’Agence pour la prévention de la corruption.

Initié en 2013 sous l’égide de l’Union, le dialogue entre la Serbie et le Kosovo était interrompu depuis 2018. En juillet 2020, le président serbe Aleksandar Vučić et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti conviennent d’une reprise du dialogue. La normalisation des relations entre les deux pays fait partie des conditions fixées par l’UE dans le cadre du processus d’adhésion de la Serbie (chapitre 35). Néanmoins, les tensions entre les deux pays ressurgissent de manière récurrente.

L’année 2016 marque une avancée notable dans les relations UE-Kosovo. En avril, l’accord d’association et de stabilité entre en vigueur, ce qui représente la première relation contractuelle entre l’Union et le pays.

Le 15 décembre 2022, le Premier ministre Albin Kurti présente formellement la candidature du Kosovo pour adhérer à l’Union européenne. Le processus devrait toutefois prendre beaucoup de temps pour Pristina. Notamment car l’indépendance du pays n’est reconnue que par 22 Etats membres de l’UE, dont la France. Cinq autres ne la reconnaissent toujours pas : l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre.

Le 18 avril 2023, une proposition visant à ajouter le Kosovo sur la liste d’exemption de l’obligation de visa pour l’espace Schengen est adoptée. Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, elle permet aux Kosovars de ne plus avoir à demander de visas pour entrer sur le territoire Schengen pour des séjours d’une durée allant jusqu’à 90 jours sur une période de 180 jours. Dans les mois précédents son entrée en vigueur, le gouvernement a d’ailleurs mené une campagne de sensibilisation pour inciter la population à ne pas abuser de la liberté de voyager en recherchant un emploi dans l’UE.

Géographie

Le Kosovo, bordé de montagnes au sud, à l’ouest et au nord, constitue un petit territoire enclavé au cœur de la péninsule balkanique, sans débouché commercial important. Il dispose de quelques ressources minières (notamment cinquièmes réserves mondiales de lignite). Par sa langue et sa religion, le Kosovo entretient des relations privilégiées avec l’Albanie. Pristina est la capitale du Kosovo.

Economie

L’économie kosovare repose en grande partie sur les remises d’expatriés (transferts financiers effectués par la diaspora vers le Kosovo). En alimentant la demande et les investissements internes, ces flux massifs de capitaux permettent de soutenir la croissance économique qui atteignait 3,5 % en 2022.

Avant la crise du Covid-19, les prévisions de croissance étaient favorables et portées par des projets d’infrastructures, tels que l’autoroute entre Pristina et Skopje (Macédoine du Nord) ou encore la construction d’une station d’épuration à Pristina. Les infrastructures et l’appareil de production sont effectivement peu développées, ce qui accentue la dépendance de la croissance aux ressources extérieures. Le pays a recours aux importations pour répondre à la plupart de ses besoins.

D’autres obstacles à surmonter sont la corruption et le manque d’indépendance de la justice, qui nuisent à l’insertion économique internationale du pays. Le Kosovo était ainsi classé 87ème au monde en matière de perception de la corruption par l’ONG Transparency International en 2021. L’économie informelle y représente par ailleurs environ un tiers du PIB.

Le Kosovo reste le pays le plus pauvre des Balkans occidentaux, avec un PIB par habitant de 5 269 $ par an en 2021 selon la Banque mondiale. Le chômage atteignait 20,6 % en 2021. Celui-ci touche fortement les jeunes qui émigrent massivement vers l’UE du fait de la difficulté des conditions de vie. Par ailleurs, moins d’un tiers des 15-65 ans se trouve en activité, avec un taux d’emploi des femmes particulièrement faible (16 %).

Source : DG Trésor

Histoire

1389 : après avoir fait partie de la Serbie depuis le XIIème siècle, la région est conquise, administrée et islamisée par l’Empire Ottoman qui gouverne la province jusqu’en 1912.

1912 : à la suite des guerres balkaniques, la province est intégrée à la Serbie.

1945 : création de la République populaire fédérale de Yougoslavie, composée de six républiques et deux provinces autonomes, dont le Kosovo (dont le statut de province n’est reconnu qu’en 1965), qui ne bénéficie pas d’une réelle autonomie.

1974 : à la suite des émeutes de 1968, qui avaient réclamé le statut de République autonome au sein de la fédération, le Kosovo obtient une large autonomie avec la nouvelle Constitution : il devient une réelle entité politique, avec une Assemblée et un gouvernement propres. Au cours des années 1980, la revendication du statut de République se poursuit : c’est l’émergence du mouvement nationaliste albanais qui débouche sur la création en 1989 de la Ligue Démocratique du Kosovo (LDK), parti politique prônant la résistance pacifique et la non-participation.

1989 : Slobodan Milosevic, président de la ligue communiste de Serbie, supprime le statut d’autonomie du Kosovo : c’est la “serbisation”. Le bilinguisme est suspendu et l’armée fédérale se déploie dans la province.

1991 : la LDK répond à la politique de discrimination systématique menée par le régime serbe de Milosevic par la mise en place de structures parallèles dans les domaines de la santé et de l’éducation. Un gouvernement en exil s’est également constitué en Allemagne, tandis que la plupart des membres de l’assemblée, passés dans la clandestinité depuis 1989, quand ils avaient proclamé l’indépendance, fuient dans plusieurs pays étrangers.

1999 : les négociations diplomatiques, menées à Rambouillet, n’ayant pas permis de déboucher sur un accord de paix, l’Otan intervient, en menant des opérations militaires contre les forces serbes pour mettre fin à la répression dont faisait l’objet la population albanaise, dont environ un million de personnes a dû fuir le Kosovo depuis l’année précédente. La résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU permet à la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) de lancer le processus de construction démocratique et de faciliter le processus politique de détermination du futur statut du Kosovo. Selon cette même résolution, une présence militaire, assurée par la KFOR, sous commandement de l’Otan se met en place à l’été 1999. Les violences commises par les Albanais en guise de représailles en 1999 provoquent le départ de plusieurs dizaines de milliers de Serbes.

2001 : la mise sur pied d’institutions provisoires doit permettre à la région de s’auto-administrer : Assemblée, Président du Kosovo, Gouvernement, Cour suprême et Médiateur.

2004 : les élections aboutissent à la formation d’une nouvelle coalition, qui ne fait plus l’objet d’un aussi large consensus, mais le Premier ministre, inculpé par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie pour crimes de guerre, se voit contraint de démissionner en mars 2005.

2006 : après le décès en janvier d’Ibrahim Rugova, le président kosovar, figure historique de la résistance pacifique, et la démission du Premier ministre, Bajram Kosumi, une nouvelle équipe se met en place à la tête des institutions provisoires du Kosovo. Le nouveau Premier ministre, Agim Ceku, est l’ancien chef de la guérilla albanaise. Ces événements interviennent dans un moment crucial : le début des pourparlers sur le statut futur du Kosovo, menés par Martti Ahtisaari, ancien Président finlandais, Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies. A la demande d’indépendance du Kosovo que réclament les Albanais, Belgrade propose une large autonomie de la province. Les négociations s’avérant délicates, elles ont commencé sur des sujets concrets, tels que la décentralisation, la protection des minorités et du patrimoine religieux. Les compétences de la MINUK sont progressivement transférées aux institutions provisoires du Kosovo en fonction de leur capacité à les assumer et dans le but de mieux les responsabiliser. Les premières négociations entre Serbes et Albanais ont eu lieu en février 2006 à Vienne. La participation des Serbes du Kosovo aux institutions de la province leur permettrait de mieux faire entendre leur voix et faire valoir leurs droits.

2007 : les élections législatives et municipales au Kosovo se déroulent le 17 novembre. Entre juillet et la fin de l’année, la troïka composée de l’UE, des Etats-Unis et de la Russie, tente de trouver un compromis sur le statut du Kosovo.

2008 : le Parlement kosovar proclame l’indépendance du Kosovo le 17 février. La force civile européenne Eulex reprend peu à peu les responsabilités judiciaires et policières de la MINUK, au terme d’une période transitoire de 120 jours suivant l’indépendance.

2013 : début du dialogue entre la Serbie et le Kosovo sous l’égide de l’UE, en vue d’une reconnaissance du pays.

2022 : le Kosovo dépose sa candidature d’adhésion à l’Union européenne.

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Suisse https://www.touteleurope.eu/pays/suisse/ Fri, 05 Jan 2024 15:46:57 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/suisse/ L'essentiel sur la Suisse et ses relations avec l'Union européenne.

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Politique

La Suisse, aussi appelée Confédération helvétique, est un Etat fédéral au sein duquel les cantons et les communes jouent un rôle important dans la définition des politiques publiques. Le Conseil national est composé de conseillers élus au suffrage proportionnel tous les quatre ans. Le Conseil fédéral gouverne le pays de façon collégiale : sept personnes issues des différents partis politiques composent le gouvernement, qui est dirigé par un président de la Confédération, élu pour une année. En 2024, la présidente de la Confédération est Viola Amherd, issue du canton du Valais.

La Suisse a introduit une dose de démocratie directe dans le fonctionnement de ses institutions. Il y est possible de contester une décision du Parlement en lançant un référendum. Si les assemblées modifient la constitution, le référendum est alors obligatoire. Un droit d’initiative existe par ailleurs pour les citoyens à tous les niveaux du pays.

En octobre 2023, le Conseil national (la Chambre basse du Parlement suisse) a été renouvelé à la suite des élections fédérales. Avec plus de 28 % des voix, l’Union du centre (UDC, droite populiste) est arrivée en tête du scrutin, comme à chaque élection fédérale depuis 1999.

Le pays et l’UE

La Suisse et l’Union européenne entretiennent des relations étroites.

Après le rejet en 1992 du référendum pour l’adhésion à l’Espace économique européen (EEE), la Suisse et l’Union européenne ont conclu deux accords bilatéraux. Le premier est ratifié en 1998 (“bilatéraux I”) et le deuxième en mai 2004 (“bilatéraux II”). Ces accords couvrent une large série de secteurs, comme la libre circulation des personnes, les entraves techniques au commerce, les marchés publics, l’agriculture, les transports, la fiscalité des revenus d’épargne, la lutte contre la fraude…

La Suisse est en effet associée à différentes politiques européennes. Elle participe notamment au système de Dublin qui régit la gestion des demandes d’asile. Elle collabore également aux programmes de recherche et de mobilité de l’Union européenne et prend part à des missions et opérations européennes en matière de gestion civile des crises.

En ce qui concerne les relations économiques, la Suisse est aujourd’hui le quatrième partenaire commercial de l’Union européenne, après les Etats-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. L’Union européenne est quant à elle le premier partenaire commercial de la Suisse.

Après une votation populaire en 2005, la Suisse a décidé de participer à l’espace Schengen. L’adhésion est devenue effective en 2008. Les marchandises continuent cependant d’être contrôlées car le pays n’a pas conclu d’union douanière avec l’Union européenne. Cette adhésion à l’espace Schengen a été remise en question par l’initiative “contre l’immigration de masse”, adoptée par référendum en février 2014 d’une très courte majorité (50,3 %). Celle-ci a entraîné l’introduction dans la constitution suisse d’un article fixant des contingents “en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse”. Cette initiative n’a cependant jamais été mise en application.

Le 27 septembre 2020, les Suisses ont dit non (à 62 %) à la limitation de l’immigration des ressortissants de l’Union européenne, proposée par l’Union démocratique du centre (UDC), parti de droite populiste. Celle-ci visait à conforter la précédente initiative et à résilier l’accord sur la libre circulation des personnes signé avec l’Union européenne en 1999.

En mai 2021, la Suisse a rompu les négociations qui devaient redéfinir ses relations avec l’Union européenne. L’accord avait pour objectif d’homogénéiser le cadre juridique régissant la participation de la Suisse au marché unique européen. Des différends sur la question de la libre circulation des personnes expliquent en partie cette décision. Les Suisses craignaient également que l’accord ne les oblige in fine à élargir à tous les Européens l’accès aux prestations sociales helvètes.

Géographie

La Suisse est composée de trois grands ensembles géographiques : le Jura, la plateau (Mittelland) ainsi que les Alpes. Plus de 60 % du pays est occupé par ces dernières. Connue pour ses lacs (Léman, Constance, Zurich), la Suisse abrite également la majeure partie des glaciers de la chaîne alpine. Le pays présente ainsi une grande diversité paysagère, entre montagnes, pâturages et terres cultivées.

Tourisme

Nichée au cœur des Alpes, la Suisse offre de nombreuses possibilités de randonnées au gré des parcs, des lacs et des montagnes helvétiques. Genève ou Zurich sont aussi des villes agréables pour des balades. Des itinéraires sur l’histoire protestante ou sur les origines de la Croix-Rouge sont organisées à Genève. La Vieille-Ville y est dominée par la cathédrale Saint-Pierre, construite au XIIe siècle. Des plages bordent le lac Léman. Celui-ci s’étend jusqu’à Montreux, en passant par Lausanne, qui accueille le Musée olympique depuis 1993. Située entre Berne et Zurich, la petite ville de Lucerne a de son côté conservé son architecture médiévale typique, avec le fameux Pont de la Chapelle orné de tableaux.

A cheval sur l’Italie et la Suisse, le lac Majeur a quant à lui de quoi surprendre les curieux. Côté italien, l’Isola Madre y abrite un jardin botanique célèbre pour ses oliviers. Saint-Pancrace, la plus grande des deux îles de Brissago, est accessible aux visiteurs par bateau.

Bon plan : Genève est accessible en train depuis Paris, Lyon ou Marseille. Le “Swiss Travel Pass” donne un accès illimité aux trains, cars et bateaux durant plusieurs jours en Suisse, dès 232 francs. Il comprend aussi le “Passeport Musées Suisses”, qui permet de visiter gratuitement plus de 500 musées du pays !

Economie

Avec une économie fortement liée à celle de l’Union européenne et un important PIB par habitant (89 000 euros), la Suisse fait partie des pays les plus riches au monde. Près de la moitié de ses exportations étaient à destination de l’UE en 2020, avec l’Allemagne comme premier partenaire commercial. La Confédération s’appuie sur une industrie forte, produisant notamment des équipements industriels ainsi que sur un secteur pharmaceutique prospère. Le pays est le premier exportateur mondial dans le domaine de l’horlogerie. Enfin, environ 10 % de la valeur ajoutée suisse provient du secteur financier. Métaux précieux et pierres précieuses représentent par ailleurs plus de 20 % des exportations comme des importations.

Education

La scolarité obligatoire suisse dure onze ans. Les cantons de la Confédération sont toutefois compétents en matière d’éducation, les règles peuvent donc changer selon les régions. L’école enfantine accueille les élèves à partir de 4 ans. Les enfants se rendent ensuite à l’école primaire pendant six ans. A l’âge de 12 ans, les Suisses peuvent aller au Secondaire I pour trois années.

Le Secondaire II se divise en trois filières de formation ou d’études : le gymnase, l’école de culture générale ou la formation professionnelle. Le gymnase est comparable au baccalauréat général français. L’école de culture générale oriente pour sa part vers les secteurs de la santé, de la pédagogie, du travail social, des arts et du design ou encore de la musique et de la communication. Plébiscitée par les Suisses, l’apprentissage se déroule en alternance entre l’école et l’entreprise. Des grandes écoles existent par ailleurs après le Secondaire II (études polytechniques, universités…).

Les principales langues d’enseignement en Suisse sont l’allemand, le français, l’italien et l’anglais.

La Suisse est considérée comme un pays tiers non associé au programme Erasmus+ de l’Union européenne. Cela signifie qu’elle peut participer à certaines actions du programme, mais sous réserve de conditions ou de critères particuliers. La Confédération a développé son propre programme de mobilités étudiante et professionnelle.

Le coût de la vie en Suisse est l’un des plus élevés d’Europe. Le budget mensuel d’un étudiant peut ainsi atteindre les 2 000 francs suisses. Les “taxes d’études” dues par les étrangers sont plus chères que celles payées par les étudiants du pays chaque semestre. Les frais peuvent aller jusqu’à 3 100 francs suisses pour un master à l’université de St Gallen.

Personnalités

La Suisse a vu naître de nombreux auteurs et intellectuels. D’origine genevoise, Jean-Jacques Rousseau a par exemple marqué la philosophie politique au-delà du XVIIIe siècle dont il est issu. Il a défini un “état de nature”, qui lui a permis de penser le contrat social fondé sur la liberté, l’égalité et la volonté générale. Il repose au Panthéon, à Paris, où son corps a été transféré 14 ans après sa mort en 1778.

Plus récemment, l’architecte Le Corbusier a développé une esthétique moderne tout au long de sa carrière au XXe siècle. Connu pour ses habitats collectifs, il a également participé à la conception du siège des Nations unies (New York) et à plusieurs bâtiments de la Cité internationale universitaire de Paris. Nombre de ses réalisations sont inscrites au patrimoine mondiale de l’Unesco et son visage figure sur le billet de 10 francs suisses.

Célèbre pour sa série de bandes-dessinées Titeuf, l’auteur Zep est né en 1967 à Onex, dans le canton de Genève. Son pseudonyme rend hommage au groupe de rock Led Zeppelin.

Agée de seulement 16 ans en 1997, la tenniswoman Martina Hingis a remporté l’Open d’Australie. Une consécration qui a fait d’elle la plus jeune numéro un mondiale de l’histoire de ce sport. Après plusieurs mises en retrait, elle a terminé sa carrière professionnelle en 2017.

Né à Bâle en 1981, Roger Federer est aussi entré dans l’histoire du tennis. Détenteur de plusieurs records et de nombreux titres internationaux, il a remporté 20 tournois du Grand Chelem. A 41 ans, le joueur a annoncé sa retraite sportive en septembre 2022.

De nombreuses personnalités ont par ailleurs pris la nationalité suisse, à l’image du scientifique Albert Einstein, de l’acteur Alain Delon ou de la chanteuse Tina Turner.

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Belgique https://www.touteleurope.eu/pays/belgique/ Fri, 05 Jan 2024 10:10:51 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/belgique/ Tout savoir sur la Belgique : ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.

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Politique

La Belgique est une monarchie constitutionnelle fédérale au régime parlementaire, régie par la Constitution de 1831. Son gouvernement fédéral, ainsi que son parlement bicaméral, siègent en sa capitale, Bruxelles.

Gouvernement

Après près de deux ans de crise politique, la Belgique dispose d’un nouveau gouvernement fédéral depuis le 1er octobre 2020. Il est dirigé par le libéral Alexander de Croo (Open VLD) et est composé de sept partis issus de quatre familles politiques, d’où son surnom de “Vivaldi” (en hommage aux Quatre Saisons).

La nouvelle coalition gouvernementale comprend ainsi :

  • des socialistes (Parti socialiste belge “PS” et Parti socialiste flamand “SP.A”)
  • des libéraux (Mouvement réformateur “MR” et “Open VLD”)
  • des écologistes (parti écologiste “Ecolo” et parti écologiste flamand “Groen”)
  • des chrétiens-démocrates (parti chrétien démocrate flamand CD&V)

Alexander de Croo succède ainsi à la tête du pays au libéral francophone Charles Michel dont la coalition gouvernementale avait volée en éclats en décembre 2018. Le 27 octobre 2019, l’ancienne ministre Sophie Wilmès avait été nommée Première ministre par intérim, dans l’attente de la formation d’un gouvernement ou de nouvelles élections.

La Belgique n’en était pas à sa première crise gouvernementale…

De 1999 à 2008 Guy Verhofstadt, libéral-démocrate flamand (issu du parti Open-VLD), a dirigé un gouvernement regroupant pour la première fois libéraux, socialistes et écologistes.

Après sa démission le 20 mars 2008, son successeur désigné Yves Leterme a échoué à former un gouvernement et a démissionné à son tour. Le 19 décembre 2008, le roi Albert II de Belgique a nommé le chrétien-démocrate flamand Herman Van Rompuy au poste de Premier ministre. Mais ce dernier a été choisi pour devenir le premier président permanent du Conseil européen à compter du 1er janvier 2010.

Il a alors été remplacé par Yves Leterme, dont le retour au gouvernement fut cependant bref : la Belgique traversait une nouvelle crise politique au printemps 2010 suite à un conflit entre francophones et néerlandophones sur des questions linguistiques.

Le 22 avril 2010, Yves Leterme a présenté de nouveau sa démission, que le roi a accepté le 26 avril après une tentative avortée de médiation. Des élections anticipées sont prévues pour le 13 juin 2010, quelques semaines avant que la Belgique prenne pour six mois la présidence du Conseil de l’Union. Elles sont remportées par le parti pour l’indépendance flamande, mais ce dernier est tenu de former une coalition avec le Parti Socialiste. L’incapacité de parvenir à une entente a entraîné une crise politique sans précédent en Belgique, celle-ci étant privée de gouvernement pendant 541 jours.

Pour y remédier, le Roi a nommé Elio Di Rupo formateur le 16 mai 2011. Il a fallu attendre le 26 novembre 2011 pour qu’un accord soit finalement trouvé avec les Chrétiens démocrates flamands (CD-V) et francophones (CDH), les libéraux francophones du MR et flamands du parti Open-VLD, ainsi que les socialistes francophones. Le nouveau gouvernement belge est entré en fonction le 10 décembre 2011.

Au lendemain des élections fédérales et régionales du 25 mai 2014 - qui a vu arriver en tête le parti indépendantiste flamand (N-VA), le pays a connu un nouvel été sans nouveau gouvernement. Après 135 jours, Charles Michel, président du mouvement réformateur (MR), a réussi à constituer un gouvernement de coalition avec les chrétiens démocrates, les libéraux et les séparatistes de la N-VA, qui sont entrés pour la première fois au gouvernement fédéral. En décembre 2018, les nationalistes flamands avaient quitté cette grande coalition en raison d’un désaccord profond concernant la politique migratoire et le pacte de l’ONU signé à Marrakech. Charles Michel a donc géré les affaires courantes jusqu’aux élections fédérales du 26 mai 2019, le même jour que les élections européennes. Le scrutin ayant de nouveau donné lieu à un éparpillement des voix, une percée de l’extrême droite flamande et un recul des partis de la coalition, la formation d’un gouvernement s’est avérée plus compliquée.

Chef d’Etat

La Belgique est une monarchie constitutionnelle fédérale. Philippe de Belgique en est le roi depuis le 21 juillet 2013, après 20 ans de règne d’Albert II.

Doté d’un pouvoir exécutif, le “roi des Belges” nomme et révoque les ministres. Concrètement, il nomme un “formateur” qu’il charge de composer un ministère. Au-delà du choix du Premier ministre, c’est indirectement sur la nature de la coalition gouvernementale que le monarque se prononce, dans la mesure où le ministère doit être approuvé par le Parlement, élu à la proportionnelle.

Il dispose également d’un pouvoir législatif qu’il partage avec le Parlement. Celui-ci est constitué d’une Chambre des représentants et d’un Sénat. Son rôle se limite toutefois à la promulgation des lois. S’il peut sanctionner (s’opposer) à certains textes, son avis n’est juridiquement pas contraignant pour le Parlement.

Le reste des affaires courantes est réparti entre l’échelon fédéral, les Régions et les Communautés. L’Etat fédéral exerce essentiellement les fonctions régaliennes. Parmi les six entités fédérées, les trois Régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles-capitale) sont compétentes dans les domaines économique et territorial, et les trois Communautés (flamande, française et germanophone) sont responsables de la culture, de l’enseignement et de la langue.

Le pays et l’UE

L’Europe, fondement de l’identité belge

A la croisée de trois grandes cultures d’Europe de l’ouest (néerlandaise, française et allemande), la Belgique est l’un des six pays fondateurs des Communautés européennes. Ce petit pays a des siècles durant attisé les convoitises de ses puissants voisins et a été le champ de bataille de l’Europe ; c’est donc tout naturellement que la Belgique a vu dans la construction européenne un facteur de paix et de stabilité, ainsi qu’un garant de l’indépendance des petites nations.

Sa capitale, Bruxelles, abrite les principales institutions européennes : la Commission y a son siège permanent, le Parlement s’y réunit en alternance avec Strasbourg et le Conseil de l’Union européenne s’y retrouve habituellement. Bruxelles est également le siège du Comité économique et social européen, du Comité des Régions de l’Union européenne et du service européen pour l’action extérieure. La capitale belge est enfin le lieu de rassemblement de la “bulle européenne” , où toutes les entreprises, pays, régions et ONG disposent en général de représentations afin de défendre leurs intérêts auprès des institutions.

Un engagement en faveur d’une Europe intégrée

La Belgique reste attachée à une certaine conception fédéraliste de l’Europe, conçue comme une union politique forte, respectueuse des cultures politiques nationales. L’UE est perçue comme un démultiplicateur de puissance politique et économique pour tous ses membres, y compris les plus modestes. Comme la plupart des petits pays de l’UE, elle redoute l’émergence d’un “directoire” des grands Etats et prône le renforcement des institutions européennes. Assez proche toutefois des conceptions françaises, la vision belge de l’Europe est celle d’une Union politiquement intégrée qui ne se limiterait pas à un simple marché.

La Belgique compte de grands serviteurs de l’idée européenne. Parmi eux, Paul-Henri Spaak, ministre des affaires étrangères, a joué un rôle essentiel dans la création du marché commun. Un autre Belge, Jean Rey, a présidé la Commission européenne de 1967 à 1970. On doit à Etienne Davignon et Léo Tindemans la rédaction, en 1970 et 1975, de rapports importants préconisant une plus grande coopération politique entre les pays européens. Plus récemment, l’ancien Premier Ministre Jean-Luc Dehaene a secondé Valéry Giscard d’Estaing au sein du Présidium de la Convention sur l’avenir de l’Europe. La Présidence belge de l’UE (1er juillet 2001-31 décembre 2001) est d’ailleurs à l’origine de cette Convention, dont l’idée fut émise dans la déclaration de Laeken de décembre 2001.

Le poste de Président du Conseil européen a été occupé par le Belge Herman Van Rompuy de décembre 2009 à novembre 2014. Depuis le 1er décembre 2019 c’est de nouveau un Belge, Charles Michel, qui occupe cette fonction.

Guy Verhofstadt, grand défenseur du fédéralisme, a été président du groupe centriste ADLE au Parlement européen de 2009 à 2019.

La Belgique dispose de 21 députés au Parlement européen. Elle a exercé à 12 reprises la présidence du Conseil de l’UE, la dernière fois en 2010.

Depuis le 1er janvier 2024 et jusqu’au 30 juin, la Belgique assure la présidence du Conseil de l’UE pour la 13ème fois de son histoire. Son ambition est de “Protéger, renforcer, prévoir”, notamment concernant l’Etat de droit, la compétitivité ou encore la transition écologique et la santé.

Géographie

Avec son territoire aux dimensions limitées (30 000 km²), la Belgique est délimitée au nord par les Pays-Bas et la mer du Nord, à l’est par l’Allemagne et au sud par la France et le Luxembourg. Elle partage avec les Pays-Bas et le Luxembourg, avec lesquels elle a formé de façon précoce une union, le Benelux, la caractéristique d’une forte densité du peuplement (330 habitants par km², le triple de la France).

L’intérieur du pays est formé de régions fertiles, de landes et de forêts. Le signal de Botrange, à 694 m, est le point culminant de ce pays au relief peu marqué, incliné des collines du sud-est jusqu’aux terres basses et à la côte au nord-ouest.

Tourisme

La Belgique offre un climat généralement doux, avec des étés frais et des hivers modérés. Les pluies régulières tout au long de l’année maintiennent une atmosphère verdoyante.  

La Belgique est célèbre pour ses chocolats exquis. Les bières belges renommées méritent également une dégustation, tout comme la visite des brasseries pour en apprendre davantage sur leur processus de fabrication. Ne quittez pas la Belgique sans avoir savouré des moules-frites, des gaufres et d’autres spécialités locales dans les restaurants traditionnels 

Les sites historiques comme le château de Bouillon et la cathédrale Notre-Dame à Tournai vous transportent dans le passé fascinant de la Belgique. Les Ardennes belges vous invitent à explorer ses paysages forestiers et à profiter des randonnées et des activités de plein air. Les villes thermales telle que Spa offrent une pause relaxante avec leurs eaux aux multiples vertus.  

Pour explorer le reste du pays, ne manquez pas les merveilles qu’offrent Bruges, avec ses canaux pittoresques et son architecture médiévale. Gand, quant à elle, séduit par son histoire riche en art et en culture. Anvers est renommée pour sa scène artistique dynamique, ses musées et son architecture flamande.  

Enfin, Bruxelles regorge de lieux d’exception avec notamment sa magnifique Grand-Place, la curieuse statue du Manneken-Pis, le quartier européen abritant les institutions de l’Union européenne et le musée de la Bande Dessinée pour plonger dans l’univers des célèbres héros belges. 

Economie

La Belgique revendique son rôle de “plaque tournante de l’Europe”. Dans un rayon de 500 kilomètres autour du pays vivent 200 millions de consommateurs potentiels atteignables grâce aux infrastructures de transports de qualité proposées par le pays. 65 % de ses exportations sont à destination des Etats membres. Parmi ceux-ci, l’Allemagne (17 %), la France (14 %), et les Pays-Bas (12 %) figurent en tête. Des pays avec lesquels la Belgique entretien des relations d’interdépendance commerciale, puisqu’il s’agit également des trois principaux Etats en termes d’importations. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis comptent aussi parmi ses partenaires commerciaux les plus importants. Sa position géographique centrale en Europe et sa main d’œuvre globalement qualifiée, multilingue et productive en font un partenaire commercial recherché.

La Wallonie reste profondément marquée par le déclin de l’industrie lourde et du secteur minier. La Flandre, outre sa spécialisation dans l’industrie pétrochimique, a bénéficié du développement d’activités de services et d’industries de haute technologie et est aujourd’hui plus prospère, notamment grâce à son accessibilité au port d’Anvers. Ainsi, si le chômage a légèrement diminué à l’échelle nationale pour atteindre 5,6% au troisième trimestre 2023, ce chiffre cache d’importantes disparités. A la même période, le chômage est de 10% à Bruxelles, 8,3% en Wallonie et 3,5% en Flandre (Statbel). Il touche particulièrement les personnes les moins qualifiées ou issues de l’immigration.

La Belgique peut toutefois s’appuyer sur un dense réseau de métropoles commerciales (Anvers, Gand, Bruxelles, Liège, Courtrai, Namur) qui ont, depuis le Moyen Age, fortement contribué à la prospérité de la région. Anvers est toujours la capitale mondiale du commerce du diamant mais c’est également la seconde place portuaire européenne avec 254 millions de tonnes de marchandises transbordées en 2022. Le port fait cependant face à une explosion du trafic de cocaïne.  De 4,5 tonnes de cocaïne saisies en 2013, on est passé à 110 tonnes en 2022. D’après l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), 45 % de tout la cocaïne saisie dans l’UE en 2021 l’a été en Belgique.

En 2008, la crise des subprimes aux Etats-Unis a fortement déstabilisé l’économie mondiale. Également impactée, la Belgique a relativement bien surmonté la crise. Après avoir connu une récession en 2009 (-2 %), le produit intérieur brut est reparti à la hausse dès 2010, avec 1,6 % de croissance annuelle moyenne sur la période 2010-2019. Et ce, malgré une légère récession en 2013. Le chômage a quant à lui modérément augmenté, avant d’entamer une décrue à partir de 2015, passant de 8,5 % à 5,4 % en 2019. La dette publique a suivi la même trajectoire en dépassant les 100% du PIB avant de retomber à 98% en 2019.

La pandémie de Covid-19 a eu davantage d’impact, forçant la mise à l’arrêt de l’activité économique. En 2020, le PIB s’est contracté de 5,3 % et la dette publique a atteint 112 % du PIB. Alors que l’économie retrouvait le chemin de la croissance (6,9 % de croissance en 2021), l’inflation a rapidement augmenté à cause de la guerre en Ukraine (10 % en 2022). En 2023, l’inflation a reflué et est même devenue négative (-0,8 % en novembre), mais la croissance est désormais atone (0,4 % au troisième trimestre).

Source : ministère fédéral belge de l’Economie

Éducation

L’instruction est obligatoire de 5 à 18 ans. L’organisation de l’enseignement, à tous les niveaux, est assurée par les entités fédérées, les communautés.

L’école maternelle commence à partir de 2 ans et demi, et dure trois années. Elle n’est pas obligatoire. Puis, les élèves entrent au primaire, de 6 à 12 ans. À la fin de chaque année, ils doivent passer un examen, leur permettant d’accéder à la classe supérieure. À la fin de la 6e année, les élèves passent le Certificat d’Études de Bases (CEB). La validation de ce certificat leur permet d’accéder au secondaire, qui dure six années, de 12 à 18 ans. Les élèves y passent un examen à la fin de chaque année. À partir de la 3e année, des filières sont proposées : général, technique, artistique, professionnel.  

La Belgique fait partie du programme Erasmus+, et est renommée pour l’excellence académique de ses universités, notamment dans les domaines de la biotechnologie, de la gestion et des sciences politiques. De plus, le pays offre une expérience unique en raison de sa position géographique centrale en Europe et de la présence des institutions européennes.  

Histoire

Un champ de bataille uni aux Pays-Bas

  • 57-51 av. J.C. : César conquiert la Belgique des tribus celtes. Elle prend une place importante dans le dispositif commercial et administratif de l’Empire romain des siècles suivants.
  • 1477 : Par le mariage de Marie de Bourgogne (fille de Charles le Téméraire) avec Maximilien de Habsbourg, les Habsbourg héritent d’une partie des terres bourguignonnes, dont la Flandre et ses cités commerçantes prospères (Anvers, Bruges, Gand). La Flandre est réunie aux actuels Pays-Bas au sein du Saint Empire Romain Germanique.
  • 1648 : La Guerre de Trente Ans entérine la scission entre les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) à majorité protestante et les Pays-Bas espagnols puis autrichiens (actuelle Belgique) à dominante catholique.
  • 1635-1713 : Les guerres successives entre les Habsbourg d’Espagne et la France se déroulent pour l’essentiel sur le théâtre d’opérations flamand, transformant une grande partie du pays en glacis militaire. Le traité d’Utrecht remet l’administration des Pays Bas catholiques aux Habsbourg d’Autriche.
  • 1794 : À la suite de la bataille de Fleurus, les Pays-Bas autrichiens sont annexés par la France qui fait de ce territoire des départements français.
  • 1815 : Le Congrès de Vienne décide de la création d’un Royaume des Pays-Bas réunissant les anciennes Provinces-Unies au nord et les anciens Pays-Bas autrichiens au sud. Le sud majoritairement catholique et francophone manifeste rapidement son mécontentement à l’égard du pouvoir hollandais.

Le Royaume de Belgique face aux guerres mondiales et à l’intégration européenne

  • 1830 : A la suite de la révolution brabançonne et du départ des hollandais, naissance du Royaume de Belgique. Léopold 1er est sacré roi des Belges en 1831.
  • 1865 : Lépold II succède à son père à la tête du Royaume. Il colonise l’actuelle République Démocratique du Congo (RDC) et y exploite le caoutchouc. De nombreux Congolais sont forcés de collecter cette ressource sous la surveillance de la force publique. Cette milice veille aux intérêts du Roi et terrorise une partie des populations ; elle torture, viole, tue et coupe les mains de villageois.
  • 1914 : En dépit de sa neutralité, la Belgique est envahie par les troupes allemandes. Au total “1,5 million de Belges furent déplacés, 1/5 e de la population masculine en bonne santé fut mobilisé, 200 000 d’entre eux furent envoyés dans des camps de travail forcé en Allemagne” (Chambre des représentants de Belgique).
  • Le même scénario se reproduit en 1940.
  • 1950-1957 : La Belgique fait partie des six membres fondateurs des Communautés européennes.
  • 1977-1993 : Un processus de révision constitutionnelle fait de la Belgique une fédération comprenant trois régions : la Flandre (néerlandophone), la Wallonie (francophone) et Bruxelles. Malgré cette réforme, les rivalités entre communautés linguistiques demeurent vivaces, d’autant que la Flandre, plus peuplée, est aussi désormais plus riche que la Wallonie.

Drapeau et hymne

Le drapeau national belge a été créé en 1830 et adopté un an plus tard. Il a accompagné l’instauration de la monarchie constitutionnelle dans le pays et demeure depuis inchangé. Le rouge et le jaune représentent le Lion d’or tandis que le noir symbolise le duché du Brabant.

L’hymne belge, intitulé La Brabançonne en français, a été écrit par Jenneval et composé par François Van Campenhout en 1830, puis adopté en 1921. Le titre a été donné en mémoire de la province du Brabant, située autour de Bruxelles. La Branbançonne a d’abord été chanté, en français, par les insurgés belges réclamant l’indépendance, en 1830, face à la domination hollandaise. Le texte, plusieurs fois modifié, n’a plus changé depuis 1921.

Lire l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

Personnalités

En Belgique, des personnalités éminentes ont émergé dans divers domaines artistiques et sportifs. 

La peinture belge est indissociable du célèbre René Magritte (1898-1967), le maître du surréalisme. Ses œuvres iconiques, comme “La Trahison des images” et “Les Mystères de l’horizon”, ont captivé le monde avec leur imagination débridée et leurs messages intrigants. 

En littérature, Georges Remi, plus connu sous le nom d’Hergé (1907-1983), a laissé une marque indélébile grâce à ses créations dans la bande dessinée. Les aventures de Tintin, son œuvre phare, ont propulsé le reporter à la houppette au rang d’icône mondiale. 

Dans le monde de la musique, deux artistes belges ont marqué l’histoire de la chanson. Jacques Brel (1929-1978), auteur-compositeur-interprète et acteur, a envoûté le public avec ses chansons intenses et poétiques, dont “Ne me quitte pas”, “Amsterdam”, “Ces gens-là” et “Vesoul”. Stromae (né en 1985), quant à lui, a conquis le monde avec son style unique mêlant musique électronique, hip-hop et textes profonds. Des titres tels que “Papaoutai”, “Formidable” et “Alors on danse” ont marqué la musique contemporaine. 

Sur la scène sportive, la Belgique a donné naissance à des légendes du cyclisme. Eddy Merckx (né en 1945), surnommé “Le Cannibale”, est l’un des plus grands cyclistes de tous les temps.

Dans le tennis, Justine Hennin (née en 1982) a brillé avec sept victoires en Grand Chelem, une médaille d’or olympique et deux titres de championne aux Masters. Son talent et sa détermination ont fait d’elle l’une des plus grandes joueuses de tennis de l’histoire. 

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Pologne https://www.touteleurope.eu/pays/pologne/ Mon, 18 Dec 2023 09:22:24 +0000 https://www.touteleurope.eu/non-classe/pologne/ Tout savoir sur la Pologne : ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.

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Politique

La Pologne (Polska) est une République semi-présidentielle, dans laquelle le Président, élu pour cinq ans au suffrage universel, dispose de pouvoirs étendus. Mais le Premier ministre est responsable devant les deux chambres du Parlement, la Diète (Sejm) et le Sénat, tous deux élus au suffrage universel direct.

En mai 2015, c’est Andrzej Duda, membre du parti Droit et Justice (PiS, conservateur et eurosceptique) qui remportait l’élection présidentielle, face au président sortant Bronisław Komorowski (Plate-forme civique, centre droit). Le 12 juillet 2020, M. Duda a été réélu avec 51,21 % des voix.

Le 13 décembre 2023, Donald Tusk est redevenu Premier ministre après avoir déjà occupé cette fonction entre 2007 et 2014. Il est à la tête d’une coalition avec les partis Troisième voie (chrétiens-démocrates) et Lewica (sociaux-démocrates). Il succède à Mateusz Morawiecki, également membre du PiS.

Le PiS au pouvoir durant 8 ans

Entre les deux mandats de Donald Tusk, le parti Droit et Justice a tenu le gouvernement polonais durant huit ans.

Le 16 novembre 2015 Beata Szydło, membre du parti Droit et Justice, a pris les commandes du gouvernement. La direction du parti a décidé le 7 décembre 2017 de la remplacer par Mateusz Morawiecki.

Ce dernier est arrivé en tête des élections législatives le 15 octobre 2023, avec 35,4% des suffrages. Mais l’opposition est tout de même sortie victorieuse du scrutin. La Coalition civique (KO), liste libérale et pro-européenne menée par Donald Tusk, a récolté 30,7 % des voix, et ses alliés Troisième voie (chrétiens-démocrates) et Lewica (sociaux-démocrates) ont réuni respectivement 14,4% et 8,6% des voix.

Le pays et l’UE

De même que pour les autres pays d’Europe centrale et orientale, la vocation européenne de la Pologne s’est exprimée dès l’annonce de la chute du régime communiste. En 1988, les premières relations diplomatiques entre le pays et les Communautés européennes sont ainsi nouées. Le pays formule sa demande d’adhésion en 1994 et les négociations officielles débutent en 1998. Avec son entrée dans l’Union européenne le 1er mai 2004 et son adhésion à l’OTAN en 1999, la Pologne atteint son objectif prioritaire d’intégration dans les structures euro-atlantiques.

En 1991, la Pologne fonde, avec la Hongrie et la Tchécoslovaquie, le groupe de Visegrád. Celui-ci doit leur permettre d’adopter des positions communes afin d’obtenir plus de poids au sein des décisions européennes.

Après son entrée dans l’UE en 2004, la Pologne s’affirme comme un acteur important en Europe. Son influence grandissante dans les affaires européennes se ressent notamment lors de la Révolution orange en Ukraine (fin 2004 - début 2005), lorsque Varsovie incite ses partenaires à soutenir l’opposition. Avant même son adhésion, la Pologne négocie avec vigueur le nombre de voix qui lui sera attribué au Conseil de l’UE. Elle obtient ainsi la révision de l’organisation et du fonctionnement du Conseil à la signature du traité de Nice en 2003, ce qui lui permet d’obtenir 27 voix lors de son adhésion, soit autant que l’Espagne et seulement 3 de moins que l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni.

Le pays entretient néanmoins des relations difficiles avec les institutions européennes depuis la nouvelle victoire du parti Droit et Justice, ouvertement eurosceptique, aux élections législatives de novembre 2015. Après l’entrée en vigueur de deux lois controversées portant atteinte à l’indépendance des médias et de la justice, la Commission européenne décide le 13 janvier 2016 d’entamer un “dialogue structuré” avec la Pologne, alors simple avertissement. Avant de déclencher finalement, en décembre 2017, l’article 7 du TUE, qui peut théoriquement entraîner le retrait des droits de vote du pays au Conseil. Depuis 2017, le pays fait l’objet de plusieurs procédures d’infractions de la part de la Commission européenne, celle-ci se montrant très critique vis-à-vis des réformes du système judiciaire polonais initiées par le gouvernement.

Bruxelles et Varsovie se livrent également à un bras de fer sur la question de la primauté du droit européen. Le 7 octobre 2021, le tribunal constitutionnel polonais affirme dans un arrêt que certains articles des traités européens sont incompatibles avec la Constitution nationale, alors que la Cour de justice de l’Union conteste la compatibilité de la réforme de la justice dans le pays avec le droit de l’UE. La Commission refuse également de valider le plan de relance polonais, au motif que la Pologne n’a pas mis en œuvre les recommandations européennes visant à garantir l’indépendance de la justice et l’efficacité des mécanismes de lutte contre la corruption, gelant ainsi l’octroi des sommes allouées.

Le pays a également été mis en cause par les institutions européennes pour son refus de coopérer dans la gestion de la crise des migrants de 2015, matérialisé par le rejet du plan de relocalisation des demandeurs d’asile alors mis en place. A l’époque, le pays n’a en effet relocalisé aucun migrant sur son territoire depuis l’Italie et la Grèce.

La Pologne compte 52 députés au Parlement européen. Elle a endossé la présidence du Conseil de l’UE lors du deuxième semestre de 2011. Plusieurs Polonais ont rempli des fonctions clés au sein des institutions depuis l’adhésion du pays. Jerzy Buzek a notamment été président du Parlement européen de 2009 à 2012. Janusz Wojciechowski est le commissaire européen de la Pologne chargé de l’Agriculture dans la Commission dirigée par Ursula von der Leyen (2019-2024). En octobre 2023, l’opposition menée par l’ancien président du Conseil européen (2014-2019), Donald Tusk, remporte les élections législatives marquant un tournant dans les relations entre l’UE et le pays.

Géographie

La Pologne est située au centre de l’Europe. Sa superficie est de 312 685 km². Elle est délimitée au nord par la Mer baltique, au sud par les Carpates, les Beskides et les Sudètes. Au nord et au centre du pays s’étend une grande plaine, constellée de lacs dans le nord-est (Mazurie). Le pays compte de nombreuses réserves naturelles et ses parcs nationaux hébergent une faune riche et rare : loups, ours et troupeaux de bisons.

La Pologne est un pays de plaines, avec 75 % du territoire se situant au-dessous de 200 mètres d’altitude. Le pays comprend trois régions naturelles : au nord une plaine côtière et un relief de basses collines avec de nombreux lacs, au centre une région uniforme et plate et au sud un relief qui s’élève, avec des plateaux sédimentaires et des chaînes montagneuses (la chaîne des Carpates au sud-est, les monts des Sudètes au sud-ouest). Le point culminant est le mont Rysy (2 499 mètres) dans les Hautes Tatras, à l’extrême sud du pays.

La Pologne compte deux grands fleuves : la Vistule, qui traverse le pays du sud au nord, baigne Cracovie et Varsovie et se jette dans la Baltique par un delta dans la baie de Gdańsk, et l’Oder, né en République Tchèque, qui traverse la Silésie polonaise, sert de frontière naturelle avec l’Allemagne et rejoint la mer Baltique par la baie de Szczecin. Leurs vallées sont encaissées et fertiles.

Le climat est continental : durant l’hiver, particulièrement rigoureux, les températures peuvent atteindre -30°C.

Les 37,97 millions d’habitants sont assez fortement urbanisés : 61,5 % de la population sont répartis dans un réseau urbain assez développé et un maillage territorial plutôt équilibré. L’industrialisation, en particulier au cours de l’époque communiste, a renforcé le poids démographique du sud du pays, sur une ligne allant de Wrocław à Cracovie, les villes principales avec Varsovie, Łódź, Poznań et Gdańsk.

Tourisme

Architecture médiévale, riche patrimoine culturel et religieux… la Pologne comporte de nombreux atouts pour y passer ses vacances. En particulier Varsovie. Des promenades autour de la place de la vieille ville ou au parc Łazienki et son lac, entre autres, offrent un aperçu séduisant de la capitale polonaise. La “ville phénix” est également connue pour son imposant château royal, reconstruit dans les années 70 après sa destruction durant la Seconde Guerre mondiale. A l’inverse, l’immense palais de Wilanów fait partie des rares monuments historiques à avoir échappé aux ravages du XXIe siècle. Enfants comme adultes apprécient également les nombreuses expositions interactives du Centre des Sciences Copernic, du nom du célèbre astronome.

A 250 kilomètres de là, Cracovie fascine par la beauté de sa place du marché (“Rynek Główny”) et du Sukiennice, la halle aux draps, deux anciens lieux de commerce emblématiques de la ville. Le musée Czartoryski, quant à lui, expose les œuvres de grands peintres, tels que De Vinci ou Rembrandt.

La visite de l’église Sainte-Marie de Gdańsk, ou les places et les quais de la ville, la plupart reconstruits après 1945, valent le coup d’œil. Autres étapes conseillées : la jetée de la station balnéaire de Sopot, et l’architecture onirique de la “Maison Tordue”, construite en 2004.

Les plus aventureux se plairont à explorer la mine de sel Wieliczka”, ou la forêt de Białowieża, un vaste parc national situé à la frontière avec la Biélorussie.

Economie

La Pologne a été le premier pays d’Europe centrale à retrouver, en 1995, son niveau de production de 1989, avant de connaître un fort développement économique dans la deuxième moitié des années 1990 (5,5 % de croissance en moyenne entre 1994 et 2000). C’est par ailleurs le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir connu de récession en 2009, avec un PIB en hausse de 3,5 % en 2010.

Le secteur industriel, qui représente un peu moins d’un tiers du PIB, concerne la fabrication de machines, le transport et les technologies de l’information et de la communication (TIC). Bien que le secteur agricole emploie 10 % de la population, il ne représente que 2 % du PIB. Représentant 57 % de l’économie, le secteur des services est quant à lui en forte expansion. Il est orienté vers la logistique et les services financiers. L’économie polonaise est par ailleurs très ouverte sur le commerce extérieur, et 75 % de ses exportations sont destinées aux pays de l’UE, du fait de sa position géographique stratégique.

Avec une main d’œuvre de plus en plus qualifiée dont le coût horaire est parmi les plus faibles de l’UE, le pays attire effectivement les investissements étrangers. Malgré une diminution de ces derniers depuis 2014 et la crise russo-ukrainienne, la reprise des économies voisines et l’intensification du crédit permettent à la Pologne de compter sur la demande externe pour soutenir son économie. Ses industries électromécaniques, par exemple, sont très intégrées à l’industrie allemande.

Entre 2021 et 2027, le pays reçoit la plus grosse dotation de l’UE liée à la politique de cohésion, à hauteur de 76,5 milliards d’euros sur six ans afin de soutenir, entre autres, certaines régions peu développées par la construction d’infrastructures de transport, la promotion des énergies renouvelables et les politiques d’éducation.

Frappée par la pandémie de Covid-19, l’économie polonaise a connu en 2020 sa première période de récession depuis 30 ans. Malgré tout, la Pologne est restée l’un des Etats membres les moins affectés par la crise sanitaire, selon la Banque mondiale. Le taux de croissance est ainsi reparti à la hausse en 2021 puis a de nouveau chuté en raison de la guerre en Ukraine.

Education

Le système scolaire polonais est divisé en plusieurs grands cycles : l’enseignement préprimaire (0 à 7 ans), primaire (7 à 14 ans) et secondaire (15 à 18-19 ans). La scolarité est obligatoire de 6 à 15 ans, bien que les élèves aient l’obligation de faire l’un des trois parcours du secondaire, qu’il soit général (4 ans), technique (5 ans) ou professionnel (stage I de trois ans suivis du stage II de deux ans) jusqu’à leurs 18 ans. Les Polonais peuvent aussi intégrer une école post-secondaire de leurs 19 à 21 ans (“szkoły policealne”), laquelle forme à une profession précise.

Le système est demi-centralisé : même s’il est nationalisé, l’administration des établissements est locale. Les établissements sont majoritairement publics. A la fin du primaire et du secondaire, un examen national est organisé (équivalents du brevet et du baccalauréat). Il est également possible pour les étudiants de passer leur “egzamin zawodowy”, une certification professionnelle.

L’enseignement supérieur en Pologne peut s’effectuer à temps plein ou à temps partiel. Le rythme correspond à celui du processus de Bologne : une licence d’une durée de trois ans, un master de deux ans et trois à cinq années de doctorat. Le système de points de crédit national est compatible avec le système européen de transfert de crédits (ECTS).

La Pologne fait partie du programme Erasmus+. Les études supérieures en Pologne sont gratuites pour les citoyens de l’UE. En 2020, près de 80 000 étudiants ont réalisé un échange en Pologne, selon le site Statista. Bien qu’il y ait des frais administratifs pour tous les étudiants, ceux-ci reçoivent une aide financière de l’Etat, qui peut être directe (subvention selon les besoins et le mérite de l’élève, et prêts pour les étudiants nationaux) ou indirecte, sous la forme soit d’un allégement fiscal pour les parents ou les étudiants avec revenu, soit d’allocations familiales. Il faut noter que le coût de la vie en Pologne est moins important qu’en France, le budget mensuel d’un étudiant s’élevant à environ 575 euros par mois.

Histoire

Naissance d’une grande Pologne catholique

  • Xe siècle : fondation du Royaume de Pologne. Au Moyen-Age, la Pologne constitue un poste avancé de la chrétienté à la lisière des mondes orthodoxe et catholique. Elle subit également la poussée vers l’Est du monde germanique.
  • 1569 : par son alliance avec la Lituanie (Union de Lublin), la Pologne devient pour deux siècles l’un des Etats les plus puissants d’Europe centrale.

Le pays disparaît à plusieurs reprises

  • 1772-1795 : le royaume est dépecé par ses puissants voisins, la Russie tsariste, la Prusse et l’Autriche-Hongrie. Le sentiment national naissant du XIXe siècle s’appuie largement sur le ressentiment de cette période noire de l’histoire de la nation.
  • 1791 : au cours d’une brève période d’indépendance, la Pologne ratifie sa première Constitution. Puis elle disparaît de la carte d’Europe pendant tout le XIXe siècle, partagée entre la Russie, la Prusse et l’Autriche.
  • 1918 : le pays ne retrouve son indépendance qu’après la Première Guerre mondiale. Le régime initialement démocratique devient de plus en plus autoritaire sous la férule de Józef Piłsudski.

La Seconde Guerre mondiale et l’Union soviétique

  • 1er septembre 1939 : la Pologne est envahie par l’Allemagne. Cet évènement marque le début de la Seconde Guerre mondiale. Le pays est profondément marqué par le conflit, notamment par la Shoah au cours de laquelle trois millions de Juifs périssent, soit 90 % de la population juive polonaise. Au total, près de six millions de Polonais perdent la vie pendant la Seconde Guerre mondiale. A l’issue du conflit, la Pologne est occupée par l’Armée Rouge et bascule dans le camp soviétique.
  • 1979-1980 : le premier voyage de Jean-Paul II dans son pays natal et les grandes grèves animées par le syndicat Solidarité (Solidarność) annoncent la chute du régime.

La quête de l’indépendance

  • 31 août 1980 : la signature des accords de Gdańsk marque la première reconnaissance, dans un pays communiste, d’un syndicat libre, Solidarność.
  • 1989 : la Pologne est le premier pays du bloc de l’Est à se détacher de Moscou (pour adhérer à l’OTAN dix ans plus tard). En décembre 1990, Lech Wałęsa, prix Nobel de la paix en 1983 et figure historique de Solidarność, est élu président de la République.
  • 2004 : la Pologne adhère à l’Union européenne

Drapeau et hymne

Le drapeau polonais est l’un des derniers au monde à être directement inspiré de blasons du Moyen-Age : les armoiries du Royaume de Pologne et du Grand-duché de Lettonie. Au-delà de cette origine historique, le blanc est issu de l’aigle polonais, emblème du pays depuis le XIIIe siècle. Le rouge représente le sang versé pour la patrie.

Le drapeau a connu une histoire aussi tumultueuse que le pays qu’il symbolise. Proclamé en 1830 lors de l’insurrection, il disparaît en même temps que la Pologne, en 1831, jusqu’en 1919 où le nouvel Etat polonais l’instaure à nouveau. 20 ans plus tard, il est une fois de plus retiré suite à l’invasion germano-soviétique, pour réapparaître en 1947. Son utilisation par la république populaire de Pologne est alors l’enjeu d’une lutte entre le régime et ses opposants. Depuis 2004, les Polonais sont autorisés à afficher leur drapeau en toute occasion.

L’hymne polonais, Mazurek Dąbrowskiego, soit La marche de Dombrowski, n’avait pas pour vocation de devenir un hymne national. Ecrit en 1797 par le poète Wybicki, il était alors intitulé Chant des légions polonaises en Italie et avait été composé pour les soldats polonais menés par le général Dombrowski après le troisième partage de la Pologne par Napoléon Bonaparte, qui avait promis de rétablir un Etat polonais. Ce chant est devenu populaire durant les insurrections du XIXe siècle, avant d’être officiellement reconnu comme hymne national en 1927.

Lire l’étude de l’Institut Jacques Delors

Personnalités

La Pologne a vu naître des personnalités exceptionnelles qui ont marqué le monde dans divers domaines tels que la littérature, la musique, la science, le sport et le cinéma.

Olga Tokarczuk, lauréate du prix Nobel de littérature en 2018, s’est distinguée par ses œuvres comme Les Pérégrins (2007), une réflexion sur le voyage, ou Sur les ossements des morts (2009), dont l’action se déroule dans un village polonais. Née en 1962, cette romancière est une artiste engagée dans son pays.

Deux illustres pianistes viennent de Pologne. Tout d’abord, Frédéric Chopin (18130-1849), compositeur et pianiste talentueux du XIXe siècle, a laissé un héritage inestimable dont sa fameuse “Marche funèbre”. Ensuite, Artur Rubinstein (1887-1982), considéré comme l’un des principaux pianistes du XXe siècle, a connu un triomphe dans l’après-guerre.

Difficile de parler de la Pologne sans citer Marie Skłodowska-Curie (1867-1934), physicienne et chimiste de renommée mondiale, qui a découvert deux nouveaux éléments radioactifs, le polonium et le radium. Elle est la première femme à avoir obtenu un prix Nobel et la seule à en avoir reçu deux (physique puis chimie). 

Le sport polonais a également vu émerger des légendes. En alpinisme, Jerzy Kukuczka (1948-1989) a réalisé l’exploit remarquable de gravir les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres de haut, en seulement huit ans, un record à l’époque. Il perd la vie lors de l’ascension du sommet du Lhotse, dans l’Himalaya, au pied duquel il est enterré. Dans le domaine de l’athlétisme, Robert Korzeniowski a remporté quatre titres olympiques et trois titres de champion du monde, établissant aussi un record du monde de 50 km qui lui a valu une reconnaissance internationale.

Enfin, dans le monde du cinéma, Andrzej Wajda (1926-2016), réalisateur, scénariste et metteur en scène de théâtre de renom, a légué des œuvres cinématographiques historiques comme Cendres et diamants (1959). Katyń (2007), concernant le massacre commis par l’URSS sur le territoire polonais en 1940, est l’un des derniers films d’Andrzej Wajda.

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Lettonie https://www.touteleurope.eu/pays/lettonie/ Wed, 29 Nov 2023 10:47:16 +0000 https://www.touteleurope.eu/?post_type=pays&p=114133 Tout savoir sur la Lettonie : son régime politique et ses dirigeants, ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.

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Politique

La Lettonie est une république parlementaire. Des trois Etats baltes, il est celui dont la structure démographique a été la plus modifiée par l’annexion soviétique. Le pays compte environ 35 % de russophones.

Si le président letton est commandant en chef des forces armées, nomme le Premier ministre et a le droit de proposer ou renvoyer des lois au Parlement monocaméral, c’est le Premier ministre qui représente la Lettonie lors des sommets de l’Union européenne.

Gouvernement

Le 15 septembre 2023, Evika Siliņa a été désignée Première ministre. Membre du parti Nouvelle Unité (centre droit), elle est à la tête d’une coalition avec l’Union des verts et des paysans (écologistes) et les Progressistes (sociaux-démocrates). Elle succède à Arturs Krišjānis Kariņš qui occupait le poste depuis le 7 janvier 2019. Ce dernier gouvernait avec l’aide de quatre autres partis, dont l’Alliance nationale (extrême droite).

Chef d’Etat

Le 31 mai 2023, la Saiema (Parlement letton) a élu Edgars Rinkēvičs en tant que président de la République. Investi le 8 juillet 2023, il était auparavant ministre des Affaires étrangères depuis octobre 2011.

De 2019 à 2023, le président letton était Egils Levits (indépendant). Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères (1993-1994), il avait par la suite été juge de la Cour de justice de l’Union européenne de 2004 à 2019.

Le pays et l’UE

Dès 1992, un an après son indépendance, la Lettonie a été intégrée au programme PHARE, à l’instar des autres Etats baltes. Entre 1992 et 1995, des accords commerciaux ont été conclus entre la Lettonie et les Communautés européennes. En 1995, le pays a officiellement déposé sa candidature pour rejoindre l’Union. Il a conclu un partenariat d’adhésion avec les Communautés européennes en 1998.

Le pays a peu à peu rempli les critères politiques et économiques édictés à Copenhague, avec des progrès constants en ce qui concerne la transposition en droit national de la législation communautaire. Une politique active de simplification des procédures de naturalisation a été menée afin de permettre l’intégration de la minorité russe, qui était une des conditions posées à son entrée dans l’Union. Le pays a finalement adhéré à l’UE le 1er mai 2004 et est devenu membre de la zone euro en 2014.

La Lettonie compte 8 députés européens. L’ancien Premier ministre Valdis Dombrovskis (PPE) est vice-président exécutif de la Commission européenne en charge de l’économie, fonction qu’il occupe depuis 2014 (d’abord sous la direction de Jean-Claude Juncker de 2014 à 2019, puis d’Ursula von de Leyen). Il est également commissaire européen au Commerce.

La Lettonie a exercé la présidence du Conseil de l’UE pour la première fois lors du premier semestre 2015.

Géographie

D’une superficie de 64 600 km², la Lettonie est bordée à l’ouest par la mer Baltique, au nord par l’Estonie, à l’est par la Russie, au sud-est par la Biélorussie, au sud par la Lituanie.

Les forêts recouvrent 44 % du territoire (pins, épicéas, bouleaux et trembles). On y trouve beaucoup de cerfs, de sangliers sauvages et de nombreuses variétés d’oiseaux dont les cigognes noires.

Près d’un tiers des habitants de la Lettonie résident à Riga, qui domine largement l’économie, la politique et la culture du pays. La division de la population entre Lettons d’origine lettone et minorité russe, de plus d’un tiers des habitants, apparaît notamment à travers leur répartition géographique, la plupart des russophones résidant dans les villes.

Tourisme

Lors d’un voyage dans les pays Baltes, un passage par la Lettonie et sa capitale Riga, dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est incontournable. Vous pourrez y visiter la Cathédrale du Dôme de Riga, le marché central (Centrāltirgus) et ses cinq bâtiments des années 30, ou encore le Kara muzejs, musée de la guerre qui retrace également l’histoire de la ville. Déambuler dans la capitale, en admirant l’architecture de style Art nouveau, est tout aussi agréable. Etapes conseillées : la Lïvu laukums, une place très vivante la nuit, ou les jardins Bastejkalns, au croisement de la ville moderne et de la vieille ville.

Bon plan : Bien que la ville se visite sans problème à pied, le Riga Pass permet une utilisation illimitée des transports en commun ainsi que la gratuité de certains musées.

A 25 km à l’Ouest de Riga, la ville de Jūrmala est connue pour sa station balnéaire et son haut niveau de vie. Plus à l’intérieur des terres, à l’Est de la capitale, se trouve Sigulda, surnommée la “Suisse lettone”. La ville constitue la porte d’entrée vers le Parc national de la Gauja et son patrimoine culturel exceptionnel, composé de plus de 500 monuments : châteaux, églises et sites archéologiques.

Economie

L’UE est le premier partenaire commercial de la Lettonie, et notamment ses voisins baltes vers lesquels le pays exporte des produits alimentaires, du bois et des meubles ou encore des téléphones et de l’électroménager. Le secteur tertiaire représente environ trois quarts du PIB.

L’économie lettone a fortement été impactée par la crise du Covid-19. Selon un rapport du FMI, la Lettonie a connu le plus fort ralentissement économique parmi les Etats baltes en 2020. En 2022, le pays est également directement victime des conséquences de l’invasion russe en Ukraine. En raison notamment de sa proximité géographique avec Moscou et de sa dépendance énergétique, le pays est touché par l’une des plus fortes inflations sur le continent. Celle-ci y a atteint un pic à 22 % en septembre 2022.

Education

L’enseignement général en Lettonie suit un rythme comparable à l’enseignement français. Douze années d’école sont nécessaires en tout. Elles sont divisées en deux parties : neuf première années d’école pour acquérir une éducation de base, puis trois années d’enseignement secondaire qui peuvent être soit générales, soit spécialisées dans les mathématiques, les sciences naturelles ou sciences humaines et sociales. Pour recevoir un certificat de l’enseignement secondaire général (équivalent du baccalauréat en France), les Lettons doivent passer des examens centralisés qui servent également de base pour être admis dans l’enseignement supérieur.

Les études supérieures en Lettonie sont structurées selon le processus de Bologne et divisées en trois parties : les études de licence (en principe trois ans), de maîtrise (généralement deux ans) et le doctorat. Le système de points de crédit national est compatible avec le système européen de transfert de crédits (ECTS).

La Lettonie fait partie du programme Erasmus +. La quasi totalité des étudiants se retrouvent dans la capitale Riga, où le coût de la vie est l’un des moins importants de la zone euro. Il faut ainsi compter en moyenne 430 euros par mois pour un appartement.

Hors programme Erasmus + qui dispense des frais de scolarité, ceux-ci varient considérablement en fonction du domaine et de l’année d’études. A titre d’exemple, ils sont en moyenne de 1 600 euros par an pour un diplôme en sciences humaines mais peuvent monter jusqu’à 15 000 euros par an pour un diplôme de médecine. Des bourses conçues pour attirer les étudiants et les chercheurs du monde entier peuvent être octroyées par le gouvernement letton.

Histoire

  • Xe siècle : apparition des tribus Lives et Estes dans la région.
  • XIIIe siècle : l’Etat de Livonie est instauré et se perpétue deux cents ans durant. Il regroupe à peu près les territoires de l’Estonie et de la Lettonie d’aujourd’hui.
  • 1561 : la guerre de Livonie oppose la Pologne à la Russie. Plusieurs provinces lettones passent sous le contrôle de la Pologne, tandis que le pays est divisé en deux.
  • 1621 : après de nombreux conflits, les Suédois se partagent les territoires avec les Polonais.
  • 1710 : à la suite de la Grande Guerre nordique, Pierre le Grand, tsar de Russie, annexe la Livonie.
  • 1918 : la Lettonie déclare son indépendance le 18 novembre.
  • 1920 : la signature du Traité de Riga par la Russie reconnaît l’indépendance de la Lettonie, consacrée par l’adoption d’une Constitution en 1922.
  • 1944 : annexé, le pays subit l’occupation soviétique jusqu’en 1991.
  • 20 janvier 1991 : Coup d’Etat, déclaration d’indépendance. La Constitution de 1922 entre à nouveau en vigueur. Les troupes russes se retirent définitivement en 1994.
  • 2004 : la Lettonie rejoint l’Otan puis l’UE.

Hymne et drapeau

L’hymne letton fait son apparition en 1873, lors de la Fête nationale du chant à Riga. Ecrit et composé par le professeur Kārlis Baumanis, membre du mouvement “jeunes Lettons” , cette mélodie tranquille est représentative de l’importance du chant, véritable vecteur d’identité du peuple letton.

L’Unesco a inscrit la célébration des chants et danses baltes à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Le drapeau remonte au XIIIe siècle, ce qui en fait l’un des plus ancien du monde, au moins concernant le concept esthétique. La couleur rouge rappellerait celle du jus de mûre servant à teinter les vêtements des guerriers lettons. Une version précise encore que ces couleurs ont été choisies lorsque, blessé lors d’une bataille, un chef fut transporté par ses soldats dans un drap blanc, le sang colorant alors ce drap de rouge sur ses côtés. L’étoffe ainsi maculée servit de bannière et mena les guerriers à la victoire, devenant l’emblème de la Latvie, future Lettonie.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

Personnalités

La Lettonie compte certains des plus grands auteurs du continent, à l’image de l’écrivain Rainis (fin XIXe - début XXe siècle) et de la poétesse Vizma Belševica (XXe siècle), dont les noms avaient été évoqués pour le prix Nobel de littérature.

Plus récemment, l’écrivain letton Jānis Joņevs a été remarqué avec son roman Jelgava ’94, qui lui a valu d’être l’un des lauréats du Prix de littérature de l’Union européenne 2014. Il a par la suite participé à l’écriture de l’ouvrage collectif Le Grand Tour, dirigé par Olivier Guez et paru en 2022.

Décédé en 2019, Mariss Jansons était une grande figure musicale, reconnu comme l’un des plus grands chefs d’orchestre de sa génération. Spécialiste de la musique russe, il a notamment enregistré toutes les symphonies de Chostakovitch. Il a par ailleurs collaboré avec le prestigieux orchestre philharmonique de Vienne, pour lequel il a dirigé à trois reprises le fameux concert du Nouvel An.

Côté sport, la Lettonie s’est illustrée avec le joueur de tennis Ernest Gulbis, qui a atteint la 10e place mondiale en 2014, et Kristaps Porziņģis, qui évolue actuellement en NBA, la prestigieuse Ligue de basket nord-américaine. L’équipe de basket 3x3 lettone a d’ailleurs décroché le titre olympique lors des Jeux Olympiques de Tokyo en août 2021, en s’imposant en finale face au Comité olympique russe.

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