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  • Synthèse

Les transports dans l’Union européenne

Les transports sont un des principaux éléments constitutifs du marché unique européen. Ils permettent la libre-circulation des personnes et des marchandises, et tendent à être libéralisés et organisés à l’échelle du continent. A l’heure actuelle, les priorités européennes pour les transports sont l’augmentation de l’efficacité et de la sécurité, ainsi que la réduction de la pollution.

Tramway à Nice
Tramway à Nice

L’Europe dans le monde

Le continent européen se caractérise par la densité de son réseau et la diversité des moyens de transport existants. Comme dans la plupart des pays du monde, la route reste de loin le moyen de transport le plus utilisé par les Européens : plus de 80% du transport de passagers (voitures personnelles et véhicules collectifs confondus) dans l’ensemble des Etats membres de l’UE. Dans un pays comme les Etats-Unis, le chiffre monte à 90%. Viennent ensuite le train et l’avion pour ce qui est des trajets longue distance. En matière de fret, aux transports routier, ferroviaire et aérien s’ajoute le transport maritime.

Les transports publics urbains sont par ailleurs assez développés en Europe, la plupart des villes disposant de réseaux importants de métros, bus ou encore tramways. Le continent se distingue à cet égard de la plupart des autres régions du monde où les transports en commun ne sont que rarement aussi développés. Hormis dans certaines villes telles que New York, Boston ou encore Chicago, les Américains se déplacent en effet très majoritairement par leurs propres moyens. A l’inverse la majorité des grandes villes japonaises disposent d’un important réseau ferré, tandis que le rail est également en pleine expansion dans les grandes zones urbaines chinoises.

La situation en Europe

Les transports représentent 9 millions d’emplois en Europe. Il existe quelques 210 000 kilomètres de voies ferrées, ou encore 52 000 kilomètres de voies navigables. 7 000 kilomètres de lignes ferroviaires à grande vitesse (permettant des vitesses supérieures à 200km/h) ont jusqu’à présent été construites. Tandis que 49 aéroports européens accueillent chacun plus de 10 millions de passagers par an.

Le réseau ferroviaire est dense dans de nombreux pays européens. C’est notamment le cas en France, en Allemagne, en Italie ou encore au Royaume-Uni, des Etats qui tendent également à encore développer leurs lignes à grande vitesse. Le transport ferroviaire est également important dans les pays scandinaves ou encore du centre de l’Europe comme l’Autriche ou la Hongrie. A l’inverse, le rail est nettement moins développé en Grèce, dans les pays baltes ou encore en Roumanie et en Bulgarie.

S’agissant du transport aérien, il est logiquement très important pour les pays insulaires comme Malte, Chypre et l’Irlande : les citoyens en dépendent pour voyager sur le continent. Au contraire, le recours à l’avion pour se déplacer est nettement moins fréquent dans les pays d’Europe orientale, à la fois pour des raisons géographiques et économiques.

Moyens de transport utilisés par les Européens dans le cadre professionnel (chiffres : Eurostat)

La politique européenne

La politique européenne des transports ne s’est développée qu’assez tardivement, avec la mise en place du marché unique en 1992. En effet, l’établissement d’un espace européen des transports est alors vu comme indispensable à la réalisation de la libre-circulation des personnes et des marchandises. Tous les types de transports, routier, ferroviaire, aérien, fluvial et maritime sont concernés par la politique européenne des transports.

La Commission européenne défend à cet égard la libéralisation du marché des transports et l’ouverture à la concurrence, alors que jusqu’à présent les réseaux de transport sont régis au niveau national par le biais d’entreprises historiques, à l’instar de la SNCF en France. Selon Bruxelles, la concurrence doit permettre le renforcement de la compétitivité des entreprises de transports, l’amélioration du service et la réduction des prix pour les usagers. De plus, la mise en œuvre d’un réseau transeuropéen de transport doit permettre d’accroître les investissements dans les infrastructures, contribuer au désenclavement de régions périphériques, et renforcer les normes de sécurité et environnementales.

A cet égard, l’objectif que se sont fixé les Européens est de baisser de 60% les émissions de gaz à effet de serre de l’Union liées aux transports d’ici à 2050. Pour ce faire, selon la Commission européenne, il sera nécessaire de supprimer les véhicules à carburant traditionnel dans les villes, porter la part des carburants durables à 40% pour le secteur aérien, réduire de 40% les émissions des transports maritimes, et faire en sorte que 50% du transport routier de passager et du fret passe au rail ou au maritime.

Plus spécifiquement, dans le secteur aérien, l’Union européenne défend le projet de “ciel unique européen” depuis 1999. Ses objectifs ? Mieux organiser le trafic civil et militaire, le rendre plus efficace, plus sûr et plus rentable. La Commission souhaite ici s’inspirer du système américain, de taille comparable et qui, avec un trafic plus dense, est presque deux fois moins coûteux. La Commission européenne entend dès lors inciter les Etats membres à se regrouper au plan régional pour mutualiser leurs espaces aériens et contrôler le trafic en commun. De plus, le projet SESAR est lancé pour améliorer la gestion du trafic avec de meilleures technologies satellites, météorologiques et de télécommunications. Toutefois, si des progrès ont été réalisés depuis 1999, le “ciel unique européen” n’est pas encore opérationnel à ce jour.

Plus ancienne encore est la volonté de l’UE de mettre en place un espace ferroviaire européen. En effet, suite au déclin du rail face aux autres moyens de transport depuis les années 1970, la Commission propose de mettre progressivement un terme aux monopoles des Etats membres sur leurs réseaux ferrés. Selon Bruxelles, ce changement serait de nature à réaliser davantage d’investissements d’infrastructure, à améliorer la compétitivité des entreprises, à réduire les prix et à proposer un meilleur service aux usagers. En 1991, la séparation des activités de gestion de l’infrastructure et d’exploitation est décidée. En France, cela s’est traduit par la création de Réseau ferré de France (RFF) en 1997, devenu ensuite SNCF Réseau en 2015. En 2001, l’ouverture à la concurrence pour le fret devient une réalité. En 2007, c’est au tour du transport international de passagers d’être libéralisé. Et en 2016, les Européens se sont entendus pour ouvrir les marchés domestiques à la concurrence au cours des prochaines années. En France, les lignes à grande vitesse seront les premières concernées, en 2020, puis les trains régionaux à partir de 2023.

Trains à grande vitesse français et allemand

Débats et perspectives

La libéralisation des transports européens et leur ouverture à la concurrence, aujourd’hui en passe d’être achevées, ne sont pas sans susciter des débats importants. S’agissant du transport aérien, les aiguilleurs du ciel français craignent en effet que les réformes européennes ne mettent en péril leur statut actuel relevant de la fonction publique. De même, les syndicats ont été nombreux, dans le secteur ferroviaire, à déplorer que l’ouverture à la concurrence se fasse sans que les employés ne soient réellement consultés. Toutefois, les Européens semblent très largement favorables à cette libéralisation. Les usagers estiment en effet que cette réforme est de nature à faire baisser les prix et à favoriser l’émergence de compagnie low-cost comme dans le secteur aérien. Selon un sondage européen (Eurobaromètre) de 2012, parmi les Vingt-Huit seuls les Néerlandais étaient en majorité contre la libéralisation du rail.

Par ailleurs, les révélations relatives au Dieselgate, à l’automne 2015, sont venues mettre les enjeux environnementaux dans le secteur des transports sur le devant de la scène. Volkswagen, ainsi que d’autres constructeurs automobiles européens dont le Français Renault, sont en effet accusés d’avoir eu recours à des logiciels pour truquer les tests de pollution. De nombreux modèles de véhicules diesel, lorsqu’ils sont utilisés en conditions réelles, pollueraient donc plus que ce que les performances officielles indiquent. Un scandale retentissant susceptible de ternir durablement la réputation et la bonne santé économique des constructeurs concernés, ainsi que de précipiter la fin du diesel. Des enquêtes sont actuellement en cours, l’une d’elle venant d’être achevée par le Parlement européen. Ce dernier recommande notamment la création d’une agence d’homologation européenne indépendante dans la mesure où les autorités nationales sont suspectées d’avoir été complaisantes vis-à-vis d’entreprises nationales qui pèsent très lourd sur le plan économique et social.

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