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Serbie Carte géographique
Drapeau Serbie

Serbie

Drapeau Serbie Dernière mise à jour le 16.01.2024

Serbie

Dernière mise à jour le 16.01.2024

Géographie et démographie

Capitale

Belgrade

Villes principales

Belgrade, Novi Sad, Niš, Zemun, Kragujevac

Découpage administratif

5 Régions, 29 Districts et 2 provinces autonomes

Population

6,66 millions d'habitants (2023)

Eurostat

Superficie

88 361 km2

Indice de développement humain

0,802 (2021)

ONU

Environnement

Émissions de gaz à effet de serre

CO2 : 6,26 tonnes/hab. (2020)

OCDE

Politique

Système politique

République parlementaire

Chef d'Etat

Aleksandar Vučić

Chef du gouvernement

Ana Brnabić

Prochaines élections

2027

Présidentielle

Économie

PIB

60,4 milliards d'euros (2022)

Eurostat

Taux de croissance

2,2% (2023)

COFACE

Taux de chômage

8,7 % (2022)

Banque mondiale

Dette publique

53,4 % (2023)

COFACE

Déficit public

-2,7 % du PIB (2023)

COFACE

Politique

La constitution de l’Etat de Serbie a été promulguée le 8 novembre 2006. Elle prend acte de sa séparation avec le Monténégro, indépendant depuis le 3 juin 2006, et instaure un régime parlementaire. Le 15 mai 2007, le Parlement serbe a approuvé, plusieurs mois après les élections législatives du 21 janvier 2007, la formation d’un gouvernement.

Le 17 février 2008, le Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance. Bien que la Serbie n’ait toujours pas reconnu formellement cette indépendance, un pas important a été réalisé le 24 février 2012, avec la conclusion d’un accord de coopération régionale entre Belgrade et Pristina. Grâce à cette amélioration des relations, exigée par l’Union européenne, la Serbie a obtenu le 1er mars 2012 le statut de candidat officiel à l’adhésion à l’UE. Actuellement, 22 des 35 chapitres de négociation ont été ouverts. 

Chef d’Etat

A l’élection présidentielle du 3 avril 2022, Aleksandar Vučić - admirateur de Viktor Orbán et de Vladimir Poutine - a revendiqué une nouvelle victoire écrasante, dès le premier tour, avec environ 60 % des suffrages exprimés.

Vučić exerce une forte emprise sur la république Serbe. Selon Florent Marciacq, co-directeur de l’Observatoire des Balkans, les médias serbes sont contrôlés par le pouvoir et “40 % du temps de diffusion” est consacré au chef de l’Etat, avec une couverture positive à “80 %”. De plus, son parti, le SNS, est fort de 700 000 adhérents, ce qui lui assure une certaine emprise sur la société serbe.

Lors des élections législatives d’avril 2014, ce nationaliste du Parti progressiste serbe avait été élu Premier ministre avant d’être reconduit en 2016 aux élections législatives anticipées. Il avait ensuite remporté l’élection présidentielle en 2017. Devenu un peu plus pro-européen tout en maintenant d’étroites relations avec la Russie, il a souhaité rapprocher son pays de l’Union européenne. 

Gouvernement

Le 29 juin 2017, Ana Brnabić est devenue Première ministre, sous la présidence d’Aleksandar Vučić. Elle a été la première femme serbe à accéder à cette fonction. Ouvertement homosexuelle, elle est également présentée comme pro-européenne.

Initialement prévues pour 2024, les élections législatives ont été avancées de deux ans pour qu’elles se déroulent le même jour que l’élection présidentielle de 2022. Avec près de 43,4 % des voix, le Parti progressiste serbe (SNS) a remporté une large victoire le 3 avril, offrant la majorité parlementaire au président Aleksandar Vučić. 

Le 1er novembre 2023, Aleksandar Vučić, sur fond de tensions avec le Kosovo et après une tuerie dans une école, dissout le parlement. Le 17 décembre, les Serbes se rendent aux urnes et reconduisent le SNS avec plus de 40 % des voix, loin devant la liste d’opposition unie qui peine à dépasser les 20 %.

Le pays et l’UE

A l’instar de cinq autres Etats des Balkans, la Serbie a été identifiée comme candidate potentielle à l’adhésion à l’UE en 2003, lors du sommet de Thessalonique. En octobre 2004, le Conseil ouvre un processus de négociation relatif à un accord de stabilisation et d’association (ASA), qui sera finalement signé le 29 avril 2008.

Le 19 décembre 2009, l’Union européenne octroie aux citoyens serbes une exemption de visa dans l’espace Schengen pour de courts séjours. Quelques jours plus tard, la Serbie effectue une demande d’adhésion formelle à l’Union européenne. La Commission rend un avis favorable sur l’attribution de son statut de candidat par le Conseil le 12 octobre 2011, notamment grâce à la meilleure coopération du pays avec le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Le 1er mars 2012, le Conseil suit l’avis de la Commission et la Serbie obtient le statut de candidat officiel à l’adhésion à l’Union européenne.

Grâce à la normalisation des relations du pays avec le Kosovo, la Commission européenne recommande d’ouvrir les négociations d’adhésion avec le pays en 2013. Le Conseil l’approuve et la première conférence intergouvernementale de négociation a lieu en janvier 2014. Depuis, 18 des 34 chapitres ouverts à la négociation ont été ouverts. Deux d’entre eux (“science et recherche” et “éducation et culture”) ont d’ores et déjà été clôturés.

Le dialogue entre la Serbie et le Kosovo, entamé en 2011 et facilité par l’Union européenne, a été interrompu en novembre 2018 après la décision du gouvernement kosovar de doubler les droits de douane sur les produits d’importation de fabrication serbe. Suite à de nombreuses initiatives franco-allemandes pour obtenir une solution à cette crise, les discussions ont repris en juillet 2020.

Le 29 mai 2020, en réponse à la crise du Covid-19, la Commission européenne a accordé au pays un nouveau paquet de mesures de soutien en vue de la préadhésion pour un montant supérieur à 70 millions d’euros. Ce programme d’assistance s’ajoute aux enveloppes de l’instrument de préadhésion (IAP) 2020 de l’UE qui vise à aider le pays à s’aligner sur les normes européennes.

En janvier 2022, un référendum pour modifier la Constitution serbe est organisé. Il vise à retirer au parlement le droit de nommer les magistrats, qui est une des conditions à l’adhésion de l’UE. Le projet est adopté avec 60% de “oui”.

En octobre de la même année, dans le dernier rapport publié par la Commission européenne sur la question de l’élargissement, des progrès très modérés de la Serbie ont été relevés concernant l’état de droit et son adaptation législative pour se conformer à l’acquis communautaires dans certains domaines. Néanmoins, le rapport pointe du doigt la position du pays vis-à-vis de la Russie. “La Serbie n’a pas condamné explicitement l’agression russe. […] Certaines déclarations et actions de responsables serbes sont allées directement à l’encontre des positions de l’UE. […] Des responsables russes qui figurent sur les listes de sanctions de l’UE ont été reçus à Belgrade”, figurent parmi la liste des griefs.

Géographie

Au nord de la Serbie, la province de la Voïvodine s’ouvre sur la grande plaine centre-européenne et, au sud, elle s’adosse aux chaînons accidentés des Balkans. Depuis l’indépendance du Monténégro en 2006, le pays ne possède plus aucun débouché sur la mer.

Le Danube, avec ses deux principaux affluents serbes, la Tisza au nord et la Morava au sud, dessine à travers le pays un grand axe de pénétration s’étendant des confins de la Hongrie à ceux de la Bulgarie. Ce couloir de plaines fertiles a fait de la Serbie une voie de passage naturelle entre l’Europe centrale et la mer Égée. À l’approche des Carpates, il se fraye un chemin entre de hautes falaises, dessinant plusieurs passages successifs de gorges étroites (150 m), baptisés “Portes de Fer” .

La vallée de la Morava est enserrée par des massifs très accidentés, qui délimitent tout le tiers sud de la Serbie : à l’est, les prémices des Carpates et l’extrémité des Balkans proprement dits (Stara Planina, culminant au Midzor à 2 168 m) ; au sud, les Rhodopes, puis les chaînons de Mokra Gora (2 154 m) et Kopaonik (2 016 m) à l’approche du Kosovo ; à l’ouest, contre la Bosnie, les hautes collines de Zlatibor (1 496 m), principale région touristique d’altitude du pays. Ces montagnes ne sont pas très hautes, mais leur imbrication a historiquement rendu la circulation difficile (et la résistance aux envahisseurs aisée).

Economie

Dans les années 1990, l’Union européenne et l’ONU imposent un embargo économique à la Serbie, suite au massacre de civils sur le marché de Sarajevo par des milices serbes. Ces sanctions ont eu des effets particulièrement négatifs sur l’économie du pays.

Après plusieurs années de croissance, le pays a traversé trois années de récession depuis la crise de 2008 : -3,1 % en 2009, -1 % en 2012 et -1,8 % en 2014, imputables à la diminution de la demande intérieure, à l’effondrement de l’investissement ainsi qu’à une instabilité de la parité entre le dinar et l’euro. Cependant, en 2016, le PIB a de nouveau retrouvé son niveau d’avant la crise et la croissance a atteint 2,8 % en 2016 dans un environnement relativement plus favorable.

En effet, les investissements dans les infrastructures ferroviaires, routières et énergétiques s’accroissent même si le retard dans ces domaines reste important. Les exportations du pays s’améliorent notamment dans le secteur automobile (Fiat contribue aux exportations à hauteur de 8,5 %), des produits alimentaires (céréales, fruits et légumes) et chimiques ainsi que dans la vente de services IT. Membre de l’Association de libre-échange centre européen (ALECE), la Serbie a signé de nombreux accords commerciaux avec la Russie, la Turquie ou encore les Etats-Unis. La consommation des ménages soutient également la croissance malgré les resserrements budgétaires.

Dans le cadre de son processus d’adhésion à l’Union européenne, la Serbie a mis en place des mesures d’austérité pour réduire le déficit jusqu’à 1,4 % du PIB en 2016 alors qu’il s’élevait à 6,6 % en 2016 ; la dette diminue en 2016 pour la première fois depuis 2008. Cependant, elle est libellée aux trois quarts en euros et en dollars. Son niveau dépend donc de la parité entre ces monnaies et le dinar serbe. Des réformes du système fiscal et de l’administration publique doivent par ailleurs permettre d’augmenter les recettes et diminuer les dépenses.

Selon le FMI et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui apportent une aide financière et des prêts au pays, le gouvernement doit privatiser massivement les entreprises publiques - les aciéries de Smederevo ont par exemple été rachetées par un groupe chinois en 2016. Le système éducatif doit également être amélioré. En effet, le taux de chômage était de 17 % en 2016 et le nombre de travailleurs qualifiés serbes ne répond pas aux besoins de compétences du pays, d’autant plus que les jeunes sont nombreux à émigrer. Les indicateurs de développement traduisent effectivement des conditions de vie difficile dans ce pays, où le taux de pauvreté monétaire atteignait 21,2 % de la population en 2020. 

La pandémie de covid a modérément impacté l’économie serbe, avec une récession de 0,9 % du PIB en 2020. Toutefois, la Serbie a été le pays le plus résilient à la crise sanitaire dans les Balkans occidentaux et l’économie est vite repartie à la hausse, avec 7,4 % de croissance en 2021. L’année 2022 a d’ailleurs marqué un record du niveau d’emploi et d’activité. Le taux d’emploi a atteint 50,3 %, notamment grâce à l’augmentation de la part des femmes à la population active. En conséquence, le taux de chômage a chuté à 8,7 % en 2022 contre 11 % en 2021. 

Source : Banque Mondiale ; DG Trésor ; Diplomatie française

Histoire

1043 : La Serbie s’affranchit du joug grec.

1165 : Étienne Nemanja consolida l’indépendance de son pays, et fonda une dynastie qui, de sa capitale, Nassa (plus tard Novi-Bazar ou Novi Pazar), s’appela Grande-Zupanie de Nassa ; et ensuite royaume des Serbes, ou des Rasciens.

1389 : Les Serbes furent vaincus par le sultan ottoman Amurat Ier à la bataille dite de Cassovie ou Kosovo, perdirent leur indépendance et devinrent tributaires de l’Empire Ottoman. Cette bataille est considérée dans la mythologie nationale serbe comme l’événement clef de le défaite face aux Turcs.

1718 : La paix de Passarovitz fit passer Belgrade et la partie septentrionale de la Serbie sous l’autorité de l’Autriche, mais le traité de Belgrade en 1739 rendit le pays tout entier à la Turquie.

1804 : Djordje Petrovic mena l’insurrection contre les Turcs, fut élu Prince héréditaire des Serbes en 1808 mais finit par être battu.

1878 : La Serbie, malgré les défaites subies dans la lutte contre la Turquie, obtient, avec son indépendance, un agrandissement territorial lors du congrès de Berlin.

1903 : Pierre Ier de Serbie, arrivé sur le trône de Serbie met en place la Constitution la plus démocratique et la plus libérale en Europe après celle de Grande-Bretagne. Cette liberté favorisa un foisonnement culturel qui fît de Belgrade un phare de liberté pour tous les Serbes des Balkans.

1914 : Le 28 juillet, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Leopold Berchtold, déclara la guerre à la Serbie, en réaction à l’attentat organisé par des jeunes nationalistes yougoslaves, des serbes de Bosnie et des Musulmans, ayant provoqué la mort de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo.

1919 : A l’issue de la Première guerre mondiale et de l’explosion des vieux Empires, la Serbie (vainqueur aux côtés de la “Triple Entente” française, britannique et russe), est l’un des grands privilégiés du Traité de Versailles : le royaume serbe s’agrandit et devient “Royaume des Serbes, Croates et Slovènes” , rebaptisé “royaume des Yougoslaves” en 1929.

1921 : Avec la mise en place du régime yougoslave, la Serbie, sous l’impulsion de la France, poussa Pierre Ier à instaurer un régime plus centralisateur et plus autoritaire dans le but de lutter contre le risque de contamination communiste.

1941 : Le Royaume de Yougoslavie est envahi par l’Allemagne nazie, et la Serbie bombardée.

1945 : A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la seconde Yougoslavie est fondée le 29 novembre. Elle prendra le nom de République fédérative socialiste de Yougoslavie le 7 avril 1963.

1992 : Le 15 janvier, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine font sécession, ce qui entraine la formation de la troisième république de Yougoslavie, la République fédérale de Yougoslavie, comprenant la Serbie et le Monténégro.

2006 : Le 21 mai, à l’issue d’un référendum, le Monténégro se déclare favorablement pour l’indépendance à 55,4 % des suffrages exprimés. La Yougoslavie cesse définitivement d’exister.

2008 : Le 17 février, le Kosovo proclame unilatéralement son indépendance.

2009 : La Serbie effectue une demande d’adhésion formelle à l’Union européenne.

2011 : La Commission européenne octroie officiellement le statut de candidat à la Serbie.

2014 : Première conférence intergouvernementale de négociation pour l’adhésion à l’Union européenne.

2020 : Reprise du dialogue avec le Kosovo, après 20 mois d’interruption.

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