Les premiers contacts entre l’UE et la Turquie ne datent pas d’hier. Dès 1959, Ankara formule sa première demande d’association avec la Communauté économique européenne (CEE). Quatre ans plus tard, un accord d’association est signé. Il faudra attendre près de 25 ans pour que la Turquie dépose formellement sa candidature pour l’adhésion à la CEE.
10 ans et un refus européen seront nécessaires à l’obtention du statut de candidat à la CEE, entretemps devenue Union européenne, en 1999. Dès 1996, une union douanière est cependant scellée entre l’UE et la Turquie. En 2005, les négociations d’adhésion débutent officiellement. Mais celles-ci ne se déroulent pas sans accroc, notamment à cause de la question de la souveraineté de Chypre sur son territoire, contestée par Ankara. Les discussions sont par exemple bloquées plusieurs mois en 2006-2007 pour cette raison.
Mars 2016 constitue une date clé dans la relation UE-Turquie, avec la signature du pacte migratoire. Mais quelques mois plus tard, une tentative de coup d’Etat militaire a lieu à l’encontre du président turc Recep Tayyip Erdoğan, favorisant un tour de vis autoritaire du régime. Les négociations patinent depuis, en raison de la question du respect de l’état de droit, tandis qu’Ankara se sert plusieurs fois de l’accord migratoire pour faire pression sur les Européens. Le président et le gouvernement turcs menacent à plusieurs reprises de le suspendre. Cette menace est concrètement mise à exécution en février 2020, lorsque la Turquie ouvre sa frontière avec l’UE aux migrants. A cela s’ajoute la problématique des incursions turques dans les eaux territoriales grecques, vivement condamnées par l’UE.