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Theresa May demande un nouveau report du Brexit au 30 juin

Dans l’impasse, Theresa May a fait connaître, vendredi 5 avril, dans une lettre adressée à Donald Tusk, sa volonté de reporter la date du Brexit au 30 juin, initialement fixée au 29 mars puis au 12 avril.

La Première Ministre britannique à Downing Street - Crédits :  Number 10 / Flickr CC BY-NC-ND 2.0
La Première Ministre britannique à Downing Street - Crédits : Number 10 / Flickr CC BY-NC-ND 2.0

Par le biais d’une lettre officielle de trois pages, adressée à Donald Tusk, président du Conseil européen, la Première ministre britannique Theresa May a demandé, vendredi 5 avril, une nouvelle extension de l’article 50, au 30 juin au plus tard.

Cette extension aurait vocation à laisser du temps à la dirigeante en vue de convaincre les députés britanniques d’accepter enfin son accord lors d’un quatrième vote, les trois premiers ayant été largement infructueux. D’ailleurs, actuellement en discussion avec le Labour, Theresa May a affirmé que conservateurs et travaillistes reconnaissent la “nécessité d’adopter l’accord” de retrait juridiquement contraignant obtenu en novembre, mais qu’ils ne sont pas parvenus à un “consensus sur les relations futures” .

Vers des élections européennes au Royaume-Uni ?

Là où le bât blesse, c’est que la cheffe du gouvernement britannique a déjà adressé la même demande le mois dernier au Conseil européen, qui lui avait été refusée lors du sommet des 21 et 22 mars. Dans ce contexte, il paraît donc probable que les Européens, qui devront se prononcer à l’unanimité lors du Conseil exceptionnel du 10 avril, ne donneront pas suite à sa requête. Les Européens sont en effet soucieux de ne pas multiplier les reports courts dans l’urgence et de ne pas parasiter les élections européennes (23-26 mai).

Sur ce dernier point, Theresa May s’efforce de rassurer ses partenaires, déclarant que “le gouvernement voudra convenir d’un calendrier de ratification qui permettra au Royaume-Uni de se retirer de l’UE avant le 23 mai 2019 et donc d’annuler les élections au Parlement européen, mais il continuera à faire des préparatifs responsables pour la tenue des élections si cela s’avère impossible” .

Extension flexible

Pour Donald Tusk, une “extension flexible de longue durée” , au cours de laquelle le Royaume-Uni pourrait partir en cas d’accord, serait préférable. Une option jusqu’ici écartée par Theresa May, même si cette dernière pourrait être amenée à revoir sa position le 10 avril si elle se trouve dos au mur. L’ancien Premier ministre polonais devrait ainsi soumettre ce plan vendredi 5 avril aux Vingt-Sept : un report “flexible” du Brexit pourrait aller jusqu’à 12 mois.

De manière prévisible, ce type de prolongation du Brexit, qui impliquerait que le Royaume-Uni continuerait d’être soumis au droit européen, a déclenché la furie des Brexiters. “Si une longue prolongation nous laisse coincés dans l’UE, nous devrions être aussi difficiles que possible. Nous pourrions opposer notre veto à toute augmentation du budget, faire obstruction à l’armée européenne et bloquer les projets intégrationnistes de M. Macron” a écrit Jacob Rees-Mogg, figure du camp du Leave, sur son compte Twitter le 5 avril.

D’ici au 10 avril, et toujours dans l’optique d’éviter un no deal, les discussions avec l’opposition travailliste se poursuivent et devraient continuer pendant le week-end, en vue “d’obtenir une solution commune à proposer au Conseil européen” .

Le président français a d’ailleurs bien insisté sur ce point. Jugeant la demande du Royaume-Uni “un peu prématurée” , Emmanuel Macron exige en effet un “plan crédible” pour toute demande d’extension.

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