Répondant à un déficit d’investissement après la crise financière de 2008, le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) a été mis en place en septembre 2015. Il a pour ambition, au cœur du “Plan Juncker” , de pallier la frilosité des investisseurs privés en s’engageant dans des projets viables mais qui n’auraient pas trouvé de financements autrement.
Aux 21 milliards de garantie de l’Union européenne et de la BEI s’ajoutent ainsi de nouveaux financements privés : la Commission européenne prévoit un multiplicateur d’investissement de l’ordre de 15 fois la somme investie. Cela doit, selon le plan initial de la Commission, déboucher sur un total de 315 milliards d’investissements d’ici septembre 2018.
Selon les conclusions de la réunion du conseil d’administration de la BEI du 16 mai, les investissements réalisés jusqu’ici devraient générer des investissements de 194 milliards d’euros dans les 28 États membres, soit plus que la moitié (62%) des 315 milliards d’euros prévus initialement, à un peu plus de la moitié de la période.
Les opérations approuvées au titre du FEIS représentent un volume de financement total d’un peu moins de 37 milliards d’euros et sont situées dans l’ensemble des 28 États membres. L’octroi de la garantie du fonds ne répond ni à des critères géographiques ni thématiques. Il se concentre sur le financement des infrastructures stratégiques comme les réseaux numériques, les transports ou les énergies, l’éducation, la recherche-développement et l’innovation, l’efficacité énergétique ou le soutien aux PME et aux ETI.
A ce jour, 224 projets ont été approuvés et 275 conventions de financement des PME ont été validées. Avec 57 projets retenus dans le cadre du plan Juncker, la France est, après l’Italie et devant l’Espagne, le principal pays bénéficiaire du plan Juncker.
Compte tenu du succès du plan, le président de la Commission européenne Jean Claude Juncker a annoncé que la proposition d’étendre et de renforcer le FEIS (“FEIS 2.0”) figurait parmi les principales priorités législatives de la Commission. Cette prolongation, proposée en septembre 2016 mais qui n’a toujours pas été définitivement adoptée, fixe un nouvel objectif de 500 milliards d’investissement d’ici 2020. Elle a été adoptée par la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen le 15 mai 2017, et doit encore obtenir l’approbation du Parlement en plénière ainsi que du Conseil.