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Les Roms en Europe

Le Conseil de l’Europe estime que 10 à 12 millions de Roms vivraient sur le continent européen, et plus de 6 millions au sein des 28 Etats membres de l’Union européenne. Minorité ethnique la plus importante, la communauté Rom ne représente cependant que 1,2% de la population de l’UE.

Roms, Manouches, Gitans…

Pour le Conseil de l’Europe, le terme “Rom” inclut non seulement les Roms à proprement parler, mais aussi les Sintés (Manouches), les Kalés (Gitans), les groupes de population apparentés en Europe, dont les Voyageurs (Travellers) et les branches orientales (Doms, Loms), ainsi que les personnes qui s’auto-identifient comme “Tsiganes” et celles que l’on désigne comme “Gens du voyage” . On doit cependant distinguer d’une part les Roms, Sintés (régions germanophones, Bénélux, pays nordiques, nord de l’Italie et sud de la France) et Kalés (péninsule ibérique et nord du pays de Galles), originaires du nord de l’Inde et partageant une identité socio-ethnique commune, des communautés autochtones : Travellers (Irlande, Royaume-Uni), Yéniches (Suisse et pays limitrophes), Gens du Voyage… Enfin, rappelons que les noms que se donnent ces différents groupes eux-mêmes sont généralement différents de ceux utilisés par les non-Roms et les pouvoirs publics. La langue rom, le romani, est dérivé d’une langue du nord de l’Inde, proche du sanskrit.

Au sens large (voir encadré sur la définition du Conseil de l’Europe), les Roms - pour la plupart citoyens de l’UE - sont présents dans la quasi-totalité des Etats de l’Union, et particulièrement en Roumanie (1 850 000, soit 8,6% de la population), en Bulgarie, (750 000, soit 10,33 % de la population), en Hongrie (750 000, soit 7,49% de la population), en Espagne (750 000, mais seulement 1,63% de la population), ainsi qu’en Slovaquie (490 000, soit 9,02% de la population). En France, leur nombre est estimé à 400 000 (0,62% de la population).

Aujourd’hui présents dans la grande majorité des Etats membres, les Roms seraient arrivés en Europe entre le XIIe et le XIVe siècle, pour des raisons encore incertaines. Leurs ancêtres semblent avoir quitté l’Inde à partir du IXème siècle pour migrer via la Perse, l’Arménie et l’Empire byzantin pour atteindre l’ensemble du continent européen. La migration des Roms de l’Europe de l’Est vers l’Europe de l’Ouest (ainsi que vers les Etats-Unis, le Canada et l’Australie) s’effectue en plusieurs temps à partir du XVème siècle, la dernière vague débutant dans les années 1960 dans le cadre des migrations de travail.

Cependant, la grande majorité des Roms en Europe (80-85%) est aujourd’hui sédentaire. Les quelques populations nomades (France, Benelux, Suisse, Irlande et Royaume-Uni) sont en voie de sédentarisation.

Les communautés roms sont depuis très longtemps victimes de persécutions et de discriminations. Aujourd’hui, elles souffrent partout en Europe de difficultés importantes dans l’accès à l’éducation, à l’emploi, au logement et aux soins de santé. La moitié des enfants n’ont jamais été scolarisés, tandis que chez les adultes le taux d’analphabétisme dépasse souvent 50%. L’espérance de vie des Roms est, elle, inférieure de 8 à 15 ans à celle des populations majoritaires des pays dans lesquels ils vivent.

En 2011, l’Union européenne a adopté un cadre incitant les Etats membres à mettre en œuvre des mesures pour mieux intégrer les Roms. Dans son dernier rapport de suivi, paru le 26 juin 2013, la Commission constate que de nombreux États ont instauré des mécanismes pour mieux coordonner leurs efforts et approfondir le dialogue avec les autorités locales et régionales, mais que des progrès restent à faire concernant la participation des organisations de la société civile, l’adoption de méthodes rigoureuses de suivi et d’évaluation et l’allocation d’un budget suffisant (fonds structurels) à la mise en œuvre de leur stratégie.

Elle souligne néanmoins les bonnes pratiques de certains Etats et collectivités, telles le plan d’action régional pour l’inclusion des Roms du Land de Berlin, la coopération entre autorités nationales et acteurs locaux en France, le travail accompli en Bulgarie pour mieux utiliser les fonds de l’UE, le système d’évaluation de la Hongrie, la formation anti-discrimination de forces de police en Espagne ou encore la réservation de 15 000 places aux Roms dans les écoles, universités et centres de formation professionnelle en Roumanie.

Le 4 avril 2014, la Commission organise le troisième sommet européen sur les Roms qui doit dresser un bilan de l’état d’avancement de la mise en oeuvre des stratégies nationales d’intégration des Roms dans les Etats membres. Un important rapport d’évaluation sur l’intégration des Roms dans les 28 Etats membres sera publié à l’issu de ce sommet et présentera pour la première fois les avancées réalisées depuis la mise en place du cadre de l’UE en 2011.

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