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La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires dans la campagne présidentielle

Alors que l’élection présidentielle française approche, la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires apparaît comme l’un des multiples sujets de discorde entre les candidats. Signée par la France en 1999 par Lionel Jospin, le Conseil constitutionnel avait invalidé la ratification au motif qu’elle porterait atteinte aux principes d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français. S’il est élu, François Hollande a déclaré qu’il procèderait à la ratification en modifiant la Constitution.

Cinq candidats à l’élection présidentielle française ont inclus le sujet de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires dans leur programme. François Bayrou, Eva Joly et François Hollande se sont prononcés en faveur de la ratification. Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy, eux, s’y opposent.

Défendre les langues régionales au nom du patrimoine culturel

Selon le candidat du MoDem, les langues régionales font partie intégrante du patrimoine culturel français. Lors de son meeting de Toulouse, le 10 mars dernier, François Bayrou s’est même adressé au public en béarnais.

La candidate d’Europe Ecologie - Les Verts va encore plus loin, estimant que les langues régionales font partie du patrimoine de l’humanité. Elle souhaite donc que toutes les régions puissent définir leur langue régionale “comme co-officielle avec le français” . Pour ce faire, elle défend le projet d’une loi-cadre établissant un “statut juridique stable et ambitieux en termes de moyens mis en œuvre” .

En France, parmi les langues régionales ou minoritaires, il est possible de citer le breton, le basque, le languedocien, le catalan, le corse ou encore l’alsacien, ainsi que des langues des territoires d’outre-mer comme les créoles caraïbes et réunionnais, les langues kanak, les langues polynésiennes - comme le tahitien - et les langues de Mayotte.


Enfin, François Hollande s’est engagé à modifier la Constitution s’il est élu, afin de procéder à la ratification, précisant que chacun a “le droit de parler sa langue, le droit de l’utiliser dans les médias et pour les démarches administratives” .

Le risque du communautarisme

Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, partage l’avis du Conseil constitutionnel. Selon le candidat du Front de Gauche, les articles de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires “nuisent à l’unité et l’indivisibilité de la république en ce sens qu’ils créent des droits particuliers pour des locuteurs d’une langue particulière” .

La position de Nicolas Sarkozy est semblable. Le président sortant craint que la ratification de la Charte ne soit facteur de communautarisme. “Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la Charte des langues régionales qui n’a pas pour but de faire vivre les langues régionales dans lesquelles je crois, mais de reconnaître des droits linguistiques à toutes les minorités et de les placer sous le contrôle d’une Cour européenne qui jugera sans tenir compte de notre histoire nationale et de notre tradition républicaine” . Pour l’UMP, ratifier la Charte reviendrait à mettre fin à la construction de la république et de l’unité de la nation. “Dans la République, la France est une et indivisible. Il n’y a que des citoyens libres et égaux en droit et en devoir, il n’y a pas de minorités” , a déclaré Henri Guaino, conseiller de Nicolas Sarkozy.


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