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L’Allemagne à l’approche des élections fédérales

Dimanche 22 septembre, 61,8 millions d’Allemands sont appelés aux urnes pour choisir les nouveaux membres du Bundestag. Une fois renouvelée, la chambre basse du parlement élira le prochain chancelier fédéral. Angela Merkel est en tête d’après les derniers sondages, mais elle devra probablement trouver un allié pour pouvoir gouverner. L’Allemagne se présente à ce rendez-vous électoral en très bonne santé économique, mais selon l’hebdomadaire Die Zeit, les données statistiques cacheraient une partie de la vérité.

Bundestag

Angela Merkel, favorite mais en coalition

39% contre 26%. Selon les derniers résultats publiés par l’institut de sondages Emnid le 15 septembre dernier, le parti d’Angela Merkel, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), serait largement en tête face aux Sociaux-Démocrates (SPD) de Peer Steinbrück. Quant aux autres partis, les Verts devraient remporter 10% des voix, la gauche (Die Linke) 9% et les libéraux (FDP) 5%. Le Parti des Pirates et les eurosceptiques d’Alternative pour l’Allemagne (AFP) ne devraient pas dépasser le seuil de 5%, nécessaire pour rentrer au Parlement.

L’élection du Bundesrat

bundesrat

Le 22 septembre 2013, les Allemands voteront aux élections fédérales pour le renouvellement du Bundestag. La deuxième chambre du parlement, le Bundesrat, suit au contraire le calendrier des élections des Länder.

Alors qu’en Bavière le scrutin a eu lieu le 15 septembre 2013, les autres Etats fédérés voteront ainsi : Bade-Wurtemberg (2016), Berlin (2016), Brandebourg (2014), Brême (2015), Hambourg (2015), Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (2016), Basse-Saxe (2018), Rhénanie du-Nord-Westphalie (2017), Rhénanie-Palatinat (2016), Sarre (2017), Saxe (2014), Saxe-Anhalt (2016), Schleswig-Holstein (2017) et Thuringe (2014).

En Hesse, les élections se tiendront le 22 septembre 2013, en même temps que le vote fédéral.

La chambre que les électeurs allemands sont appelés à réélire est le Bundestag, renouvelé tous les quatre ans et actuellement composé par 621 députés (le nombre peut varier selon les élections). Aujourd’hui, la majorité des sièges est assurée par la coalition entre la CDU de Merkel et son alliée traditionnelle l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), ainsi que les libéraux du FDP. Ensemble ces trois partis ont 331 députés, contre les 146 du SPD, les 76 de Die Linke et les 68 des Verts. Au Bundesrat, par contre, la coalition CDU-CSU-FDP n’est actuellement pas majoritaire. Sur le total de 69 membres qui composent la chambre des représentants des seize Länder, seuls 15 appartiennent à la coalition fédérale au pouvoir.

Malgré le grand écart qui sépare la CDU du SPD, le gouvernement qui sortira des élections devra très probablement s’appuyer sur une coalition parlementaire. Et si l’alliance CDU/CSU-FDP n’obtenait pas la majorité des voix, comme annoncé par les sondages, Merkel devrait alors chercher d’autres partenaires : les Verts, ou encore le SPD. A défaut d’une große Koalition, comme en 2005, l’Allemagne pourrait se retrouver avec un gouvernement instable, écrit Wolfgang Munchau, éditorialiste au Financial Times. Et selon le journaliste allemand, si les eurosceptiques de l’AFD ne parviennent pas à rentrer au parlement, il y a peu de chances que la CDU et le SPD s’allient.

Le “modèle allemand” en discussion

“Depuis des décennies, celle-ci est la première campagne électorale où la question du chômage ne joue aucun rôle” , écrit Roland Kirbach, journaliste à Die Zeit. Les chômeurs allemands sont en effet beaucoup moins nombreux qu’en France : 5,4% contre 11% d’après Eurostat (chiffres juillet 2013). Mais cela n’a pas toujours été le cas : fin 2004, l’Allemagne enregistrait un taux de chômage de 11,2%. Quel est donc le secret du modèle allemand ?

La réponse semble être unanime : les réformes. En particulier, le paquet de lois nommé “Agenda 2010″ et entré en vigueur entre 2003 et 2005 sous le gouvernement de Gerhard Schröder. L’objectif de ces réformes était de réduire le nombre des chômeurs, à travers l’introduction de nouveaux types de contrat plus flexibles. Mais, alors que le nombre des demandeurs d’emploi a effectivement baissé, la part de la population embauchée avec des “contrats atypiques” et avec des salaires de plus en plus bas a, au contraire, grimpé.

Dans son article publié dans Die Zeit, Roland Kirbach décrit les “dommages collatéraux” de l’Agenda 2010. Entre 2002 et 2012, les travailleurs intérimaires (un contrat renouvelé tous les 3 ou 6 mois) sont passés de 310 000 à 820 000. En outre, poursuit Kirbach, on compte aujourd’hui environ 7,5 millions de mini-jobs, un travail payé au maximum 450 euros par mois et dont seul un sur sept aboutit à un contrat à plein temps. Enfin, 22% des travailleurs allemands (environ 7,3 millions personnes) gagnent moins de 9,54 euros brut de l’heure. Seules la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie et la Pologne enregistrent un nombre de salaires minimum plus élevé que l’Allemagne.

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