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Guy Verhofstadt : “le statut des Britanniques résidant dans l’UE et celui des Européens vivant au Royaume-Uni est une priorité”

A l’occasion de la 12e édition de la fête de l’Europe, la Commission européenne et le Parlement européen se sont associés pour proposer samedi 13 mai, à Paris, une journée de débats, de concerts et de rencontres. Représentant du Parlement européen sur le Brexit, le député belge Guy Verhofstadt a participé, devant une salle comble, à une conférence intitulée “Conjuguer l’Europe au futur : vers une Union à plusieurs vitesses ?”. L’occasion pour Touteleurope.eu d’interviewer l’un des principaux acteurs de l’UE sur les négociations sur le Brexit.

Guy Verhofstadt - Fête de l'Europe 2017

Touteleurope.eu : Le sort des citoyens européens en Grande-Bretagne et des ressortissants britanniques dans les pays de l’UE préoccupe grandement le Parlement européen, en quoi la résolution de cette question constitue-t-elle un prérequis aux négociations ?

Guy Verhofstatdt : Le Parlement européen a adopté le 5 avril une résolution fixant officiellement les principes et les conditions du Parlement en vue de l’approbation de l’accord de retrait du Royaume-Uni. C’est le point prioritaire à traiter dans ces négociations. 
Député européen belge et président du groupe ALDE, Guy Verhofstadt est surnommé “le troisième homme du Brexit” . Il a pour tâche de représenter le Parlement européen lors des discussions relatives à la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Son rôle est d’autant plus important que le Parlement européen devra approuver l’accord final obtenu entre les Britanniques et les Européens au terme de deux années de négociations. Il s’est dit déterminé à boucler les négociations d’ici 2019.

Il faut se pencher à la fois sur le traitement des citoyens européens et celui des citoyens britanniques qui vivent en Europe, il faut de la réciprocité entre les deux. Nous devons aller le plus loin possible dans la sauvegarde de leurs droits, pas seulement au niveau de leur lieu de résidence mais aussi sur le plan de la sécurité sociale, des droits sociaux, des soins de santé. Il faut aussi trouver des solutions sur les qualifications réciproques et la reconnaissance des diplômes.

Au début du mois de septembre, nous espérons conclure un accord qui pourra ensuite constituer un chapitre sur les droits des citoyens dans l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Le Parlement est prêt à stopper les négociations en l’absence d’accord sur ce chapitre…

Naturellement. On ne voit pas comment continuer à parler du prochain statut de la relation future entre l’UE et la Grande-Bretagne si ce point n’est pas résolu.

Vous avez encouragé Theresa May à être “réaliste” quant aux difficultés que représente le Brexit. Qu’entendez-vous par-là ?

Il faut arrêter les attaques mutuelles telles que nous les avons connues ces dernières semaines. La meilleure chose pour en finir est de commencer à négocier. Avant qu’une négociation ne débute, la pression monte des deux côtés, ce n’est pas inhabituel mais maintenant il faut avancer.

Pensez-vous que les élections législatives anticipées en Grande Bretagne vont avoir un impact sur les négociations du Brexit ?

Pour nous, Européens, non. Peut-être qu’au niveau de la politique intérieure britannique beaucoup de choses changeront. Mais même si Theresa May obtient un plus grand soutien de la part des conservateurs, cela ne change rien à notre ténacité, notre volonté d’aboutir à un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Vous qui êtes un fédéraliste convaincu, l’élection d’Emmanuel Macron est-elle une bonne nouvelle pour l’intégration européenne ?

C’est une chance inespérée d’avoir un président français qui ait une vision très pro-européenne, qui souhaite davantage d’intégration européenne avec cette vision communautaire et non intergouvernementale.

La position typique d’un président français est souvent de dire “Je suis pour l’UE si c’est la France qui la mène” . Ce n’est pas la position d’Emmanuel Macron. Son message est plutôt en faveur d’une Europe fédérale, communautaire, forte.
Et il faut espérer qu’il y ait un nouveau couple franco-allemand avec une vision commune de l’avenir de l’UE.

Propos recueillis par Alexandra Lesur

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