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Festival de Cannes 2017 : 12 films européens en compétition

Cette année encore, le cinéma européen sera massivement représenté au festival de Cannes 2017, qui démarre aujourd’hui mercredi 17 mai. Au sein de la compétition principale, 12 des 19 films sélectionnés sont des (co)productions européennes. Parmi les favoris : Happy End de l’Autrichien Michael Haneke, deux fois primé par le passé, ou encore Le Redoutable du Français Michel Hazanavicius sur la vie de Jean-Luc Godard. Le verdict sera rendu par Pedro Almodovar, président du jury, le 28 mai prochain.

Cannes 2017

La passe de 6 pour les Européens ? Le cinéma européen peut en effet engranger, en cas de nouveau triomphe le 28 mai, une sixième Palme d’or consécutive après celles attribuées à Michael Haneke - à nouveau sélectionné cette année - en 2012 pour Amour, à Abdellatif Kechiche en 2013 pour La Vie d’Adèle, ou encore à Ken Loach en 2016 pour Moi, Daniel Blake.

Et force est de constater que les chances du Vieux Continent sont élevées, car 12 des 19 films en compétition officielles sont, cette année encore, des (co)productions européennes.

Haneke, Hazanavicius, Ozon…

Aux côtés des 12 films européens, 7 autres longs-métrages sont en lice pour la Palme d’or. 4 sont américains : The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach (Frances Ha), Les Proies de Sofia Coppola (Lost in Translation), Wonderstruck de Todd Haynes (Carol) et Good Time des frères Safdie (Lenny and the kids). 2 sont sud-coréens : Okja de Bong Joon-ho (Le Transperceneige) et Le Jour d’après de Hong Sang-soo (In another country). Et le dernier est japonais : Vers la lumière de Naomi Kawase (Les Délices de Tokyo).

Parmi les « poids lourds », l’Autrichien Michael Haneke cherchera donc à battre un record en remportant une troisième palme : il l’avait également gagnée en 2009 pour Le Ruban blanc. Chose relativement rare, il est le seul sélectionné à avoir déjà été primé par le passé. Avec Happy End, qui aborde la crise des migrants, il fera face à plusieurs autres cinéastes bien connus. Comme Michel Hazanavicius qui, après l’immense succès de The Artist en 2011 présente cette année Le Redoutable, qui retrace la passion entre Jean-Luc Godard et Anne Wiazemsky. Ou comme François Ozon, qui est à la recherche d’une première récompense à Cannes avec le thriller L’Amant double, après avoir été sélectionné en 2003 pour Swimming Pool et en 2013 pour Jeune et jolie.

D’autres cinéastes européens défendront leurs chances. C’est le cas du Germano-Turc Fatih Akin (Prix du scénario à Cannes en 2007 pour De l’autre côté) ; des Français Robin Campillo (coscénariste d’Entre les murs, Palme d’or 2008) et Jacques Doillon (déjà sélectionné à Cannes en 1979 et 1984) ; du Grec Yorgos Lanthimos (Prix du jury à Cannes en 2015 pour The Lobster) ; de la Britannique Lynne Ramsay (en compétition à Cannes en 2011 pour We Need To Talk About Kevin) ; et du Russe Andrei Zviaguintsev (Prix du scénario à Cannes en 2014 pour Léviathan).

Happy End

Happy End, de Michael Haneke - Crédits : Les Films du Losange

Enfin, trois autres metteurs en scène européens, certainement moins connus du grand public, complètent cette liste. Il s’agit de l’Ukrainien Serguei Loznitza, du Hongrois Kornel Mundruczo et du Suédois Ruben Östlund, auteur de Snow Therapy en 2014. Sélectionnés par le passé dans les compétitions secondaires du festival de Cannes, comme Un certain regard où concourent généralement de jeunes cinéastes, ils sont désormais en lice pour la Palme d’or.

Des films souvent soutenus par Europe Créative et Eurimages

Des profils, des âges et des univers cinématographiques résolument différents. Mais des films qui partagent souvent le fait d’être des coproductions européennes et, ou, d’avoir reçu un soutien financier des programmes Europe Créative de la Commission européenne ou Eurimages du Conseil de l’Europe. C’est le cas notamment d’Une femme douce, de Serguei Loznitsa, qui est une coproduction de six pays (Ukraine, Allemagne, France, Lituanie, Pays-Bas et Russie) et qui a été sélectionné à la fois par Europe Créative et Eurimages. Ou encore de Mise à mort du cerf sacré de Yorgos Lanthimos, pour lequel des sociétés grecque, britannique, irlandaise et américaine ont collaboré et qui a bénéficié de fonds d’Europe Créative.

Au total, 7 films en compétition officielle ont été soutenus par ce programme de la Commission européenne, et 13 autres ont été retenus pour des projections spéciales ou dans le cadre des sélections secondaires. Parmi ces derniers, Les Fantômes d’Ismaël, réalisé par Arnaud Despleschin (Rois et reine, Un conte de Noël…), choisi par les organisateurs pour être le film d’ouverture. S’agissant d’Eurimages, 5 films en compétition pour la Palme d’or ont bénéficié de ce programme, et 12 au total dans l’ensemble du festival, dont Zombillénium, réalisé par Arthur de Pins et Alexis Ducors, qui sera le seul film d’animation projeté cette année.

Redoutable

Redoutable, de Michel Hazanavicius - Crédits : Wild Bunch

A cet égard, en marge de la compétition principale, qui attire logiquement la majeure partie de la lumière médiatique, de nombreux cinéastes européens à la réputation établie, bénéficieront de séances spéciales. Ce sera le cas de Roman Polanski, récipiendaire de la Palme d’or 2002 pour Le Pianiste, et qui présentera D’après une histoire vraie, adapté du roman de Delphine de Vigan, ou encore de Claude Lanzmann, auteur de Shoah en 1985 et qui vient d’achever Napalm, un documentaire sur la Corée du Nord.

Enfin, notons également que le jury de ce 70e festival de Cannes aura également une forte consonance européenne. C’est l’Espagnol Pedro Almodovar qui en sera le président (Tout sur ma mère, Parle avec elle…). Il sera accompagné de la réalisatrice allemande Maren Ade (Toni Erdmann), de l’actrice et réalisatrice française Agnès Jaoui (Le Goût des autres), du réalisateur italien Paolo Sorrentino (La Grande Bellezza), du compositeur français Gabriel Yared (Juste la fin du monde), ainsi que de l’actrice américaine Jessica Chastain (The Tree of Life), de l’actrice chinoise Fan Bingbing (X-Men, Days of Future Past), du réalisateur coréen Park Chan-wook (Old Boy), et de l’acteur américain Will Smith (Ali).

Par Jules Lastennet

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