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EU-Talk n°10 avec Olivier Pastré

“Sortir de l’euro, un suicide” déclarait Olivier Pastré lorsqu’on l’interrogeait sur la crise grecque dans Libération en 2011. Défenseur d’un “optimisme [économique] raisonné”, ce professeur d’économie membre du Cercle des économistes soutient que la sortie de la crise ne se fera pas sans un retour à la confiance. Car, selon lui, l’Europe et la France ne vont pas si mal, il faut cesser de “voir le verre à moitié vide”. A l’occasion d’un chat organisé par Touteleurope.eu mercredi 19 février, Olivier Pastré a répondu aux questions des internautes sur ce sujet.

Membre du conseil scientifique de l’Autorité des marchés financiers et administrateur de plusieurs banques, Olivier Pastré est également chroniqueur sur France Culture et Arte. Il est l’auteur de l’ouvrage “Tout va bien (ou presque). La preuve en 18 leçons”, co-écrit avec Jean-Marc Sylvestre, aux éditions Fayard.

Olivier Pastré

Retrouvez le contenu du chat ici :

10h56 Toute l’Europe :
Bonjour à tous, le chat va bientôt commencer !

11h07 Olivier Pastré :
Bonjour

11h08 Commentaire de la part de Alexandre
Ne pensez-vous pas qu’établir une union monétaire sans structure fédérale était une erreur ?

11h09 Olivier Pastré :
Bien sûr.
Le Traité de Nice a durablement pénalisé la construction européenne
Il faut faire avec

11h10 Commentaire de la part de Léa
Vous répétez à l’envi qu’il faut cesser de voir le “verre à moitié vide” , quel serait, selon vous, et concernant l’euro, une situation de “verre à moitié plein” ? En d’autres termes, quelles sont les véritables réussites économiques de l’union monétaire ?

11h13 Olivier Pastré :
La stabilité des prix. Ce n’est pas rien. Et, “accessoirement” pour la France, une monnaie qui ne soit pas sans cesse dévaluée

11h13 Commentaire de la part de Morgan
L’argument d’une monnaie unique a toujours été défendu par l’assurance de voir notre compétitivité assurée sur la scène internationale. On nous déclare maintenant le contraire : pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

11h15 Olivier Pastré :
Imaginez une sortie de la France de l’euro. Résultat ? Une dévaluation de notre monnaie de 30 à 60%. Je vous laisse imaginer la suite

11h16 Commentaire de la part de Fanny
Hier, les journaux titraient sur un sursaut de l’économie en Grèce. Est-ce grâce aux programmes imaginés par la Troika ?

11h16 Olivier Pastré :
Malheureusement, oui pour partie
Celà ne veut pas dire que la méthode de la Troïka soit toujours la bonne

11h18 Commentaire de la part de Sofya
Que répondez-vous aux économistes qui prétendent que la sortie de l’euro est la seule solution et que ceux qui s’y opposent agitent à tort un chiffon rouge ?

11h21 Olivier Pastré :
Qu’ils n’ont pas mesuré toutes les conséquences de leurs propos. En particulier pour les Français les plus fragiles qui verront le prix des principaux produits qu’ils consomment “exploser”

11h21 Commentaire de la part de Mélanie
Pourquoi dites vous que la méthode de la troïka n’est “pas toujours la bonne” ? Et quelle serait pour vous la méthode “idéale” ?

11h22 Olivier Pastré :
Ils ont été particulièrement peu démocratiques et brutaux

11h22 Commentaire de la part de Dams
Comment peut-on fonctionner avec un euro qui pénalise à ce point la compétitivité de la France et des pays du Sud ?

11h26 Olivier Pastré :
Je n’ai jamais dit que le niveau actuel de l’euro était le bon. Mais le fait d’avoir une monnaie forte et reconnue présente plein d’avantages. Par ailleurs, pour améliorer la situation, il faut accepter de faire des réformes qui rendent notre économie plus compétitive

11h26 Commentaire de la part de Gaston
Que pensez-vous du jugement de la cour de Karlsruhe sur le programme de rachat d’obligations souveraines de la BCE ?

11h29 Olivier Pastré :
La cour de Karlsruhe joue son rôle en Allemagne. Elle devrait parfois tenir compte des contraintes qui s’imposent à la gouvernance européenne.

11h29 Commentaire de la part de Jarry
Les différences de compétitivité et de structures de production des différents pays sont-elles immuables ? Comment faire converger les économies des pays de la zone euro ?

11h33 Olivier Pastré :
Non. Malheureusement, la convergence est plus facile à souhaiter qu’à réaliser ! Retour aux réformes structurelles, au renforcement de la gouvernance européenne et, à partir de là, à la lutte contre la concurrence fiscale et sociale entre membres de l’UE

11h34 Commentaire de la part de Toffie
Dans le contexte actuel quels sont les risques à court terme auxquels la zone euro, et partant, l’UE elle-même, fait face ?

11h36 Olivier Pastré :
Les mêmes que ceux d’hier. Avec une intensité un peu moindre. Momentanément au moins. D’où l’importance à accorder à la poursuite des réformes

11h36 Commentaire de la part de Armelle
Vous disiez en 2011 que sortir de l’euro serait un « suicide » : êtes-vous encore convaincu de cela ?

11h40 Olivier Pastré :
Plus que jamais. Encore une fois, ce sont les Français les plus fragiles qui en souffriraient : ce sont eux qui consomment le plus de produits importés (essence, habillement,…). Ceux qui occultent ce fait sont, au mieux, incompétents ; mais je crains que ce ne soit pire…

11h40 Commentaire de la part de Oscar
Y a-t-il des précédents de retour à des monnaies nationales ?

11h43 Olivier Pastré :
Pas à ma connaissance. Mais celle-ci n’est pas encyclopédique. Appel aux internautes plus cultivés que moi…

11h43 Commentaire de la part de Steph
Un éclatement de la zone euro changerait-il quelque chose pour la Livre sterling ?

11h46 Olivier Pastré :
Surement. Selon toute vraisemblance, celà se traduirait par une hausse, au moins temporaire, de la livre et donc une récession anglaise. Enfin un point positif de l’éclatement (je plaisante…).

11h46 Commentaire de la part de Joël
Quelles décisions de sortie de crise peut-on prendre sans aggraver la défiance des citoyens ? Ne risque-t-on pas soit un blocage en l’absence de décisions « radicales » (par peur de l’impopularité) soit un rejet violent si l’on se dirige vers plus d’intégration au mépris de l’expression citoyenne ?

11h53 Olivier Pastré :
Difficile question. Il faudrait une dizaine de pages au moins pour y répondre de manière argumentée. Voir mes livres sur le sujet… Plus sérieusement, nous n’avons pas le choix. Il faut poursuivre les réformes pour redonner à la France sa compétitivité. En expliquant sans cesse aux citoyens, et mieux qu’aujourd’hui, ce en quoi ces réformes sont porteuses de progrès pour eux

11h54 Commentaire de la part de BabelW
Ne peut-on pas envisager le retour à une monnaie commune et non plus unique ? Ne serait-ce pas plus efficace ?

11h55 Olivier Pastré :
Toutes les pistes sont à creuser. Mais on ne fera pas l’économie d’une intégration plus poussée et d’un renforcement de la gouvernance (peut-être à deux vitesses) de la zone euro

11h56 Commentaire de la part de Jéraldine
Que pensez-vous du manifeste pour une union politique de la zone euro porté par plusieurs économistes ? Y avez-vous adhéré ?

11h59 Olivier Pastré :
La direction me semble la bonne Mais : 1) je ne partage pas tous les attendus de ce manifeste ; 2) je ne signe pas beaucoup de manifestes. Celà n’empêche pas de s’engager comme j’essaie de le faire

12h05 Olivier Pastré :
Désolé, je suis obligé de vous quitter. Pitié : il faut se bagarrer pour une Europe, plus intelligente certes (il y a de la marge…,) mais une Europe quand même. Car d’autres se bagarrent contre l’Europe, ce qui pénalisera les plus fragiles en général, et les jeunes en particulier. Bon combat…

12h06 Toute l’Europe :
Ce chat prend fin… merci à Olivier Pastré d’avoir répondu aux questions des internautes !

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