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Federica Mogherini, ancienne haute représentante de l’Union européenne

L’italienne Federica Mogherini a été, du 1er novembre 2014 au 1er décembre 2019, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.

Federica Mogherini

Née le 16 juin 1973 à Rome, Federica Mogherini est la fille du réalisateur, scénariste et costumier Flavio Mogherini.

Diplômée de sciences politiques à l’université de Sapienza (Rome) après un séjour Erasmus à Aix-en-Provence, elle parle couramment l’anglais, le français et l’espagnol. Elle est l’auteure d’un mémoire sur les rapports entre religion et politique dans les pays islamiques.

Mme Mogherini est membre du Parti démocrate italien (PD), au sein duquel elle a exercé plusieurs responsabilités concernant essentiellement les questions internationales.

Mme Mogherini est, entre autres, membre de l’Institut des Affaires internationales (IAI) italien, du Réseau du leadership européen pour le désarmement nucléaire multilatéral (ELN) et du groupe de personnalités éminentes (GEM) de la commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Sa carrière politique

L’engagement politique de Federica Mogherini débute en 1988, lorsqu’elle adhère aux jeunesses communistes (FGCI). Elle rejoint ensuite l’organisation de jeunesse du Parti démocrate de la gauche (PDS, tendance social-démocrate majoritaire issue de la dissolution du Parti communiste en 1991, qui devient les Démocrates de gauche - DS - en 1998).

En 2001, elle intègre les instances dirigeantes du parti des Démocrates de gauche : le Conseil national, puis le Bureau exécutif et le comité politique.

C’est en 2003 qu’elle commence à travailler pour le département des affaires étrangères du parti, dont elle devient ensuite coordinatrice. Elle se voit ensuite confier la responsabilité des questions internationales au cabinet de Piero Fassino, alors président des Démocrates de gauche.

Après la création du Parti démocrate italien (PD) en 2007, elle intègre le cabinet du président Walter Veltroni, dont elle était déjà l’assistante lorsque ce dernier était maire de Rome.

A 35 ans, en 2008, elle est élue pour la première fois à la Chambre des députés. Elle siège à la commission des Affaires étrangères, accède au poste de secrétaire de la commission de la Défense et prend place au sein des délégations italiennes pour l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et l’Union de l’Europe occidentale (UEO).

En février 2009, elle devient responsable de la politique d’égalité des chances (“Pari Opportunità”) au bureau exécutif du parti démocrate, sous la direction de son président Dario Franceschini.

La même année, elle œuvre à la l’adhésion du parti démocrate au groupe des sociaux-démocrates au Parlement européen (le PD était précédemment affilié aux libéraux).

Réélue en 2013, elle continue de siéger dans les commissions des Affaires étrangères et de la Défense, mais également au sein de la délégation italienne auprès de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, dont elle obtiendra la présidence. Elle coordonne par ailleurs le groupe interparlementaire pour la coopération au développement.

En décembre 2013, le nouveau président du parti Matteo Renzi confie à Federica Mogherini la responsabilité des questions européennes au sein du bureau exécutif national. Devenu président du Conseil, il la propulse au poste de ministre des Affaires étrangères le 22 février 2014, où elle succède à Emma Bonino.

Fort de son succès aux élections européennes de mai 2014, le jeune chef de l’exécutif italien pousse alors la candidature de Mme Mogherini à la tête de la diplomatie européenne. Un choix finalement approuvé par le Conseil européen du 30 août 2014, malgré les réticences de plusieurs pays d’Europe de l’Est qui craignent de sa part un manque de fermeté vis-à-vis de la Russie.

Une ministre russophile ?

Avant de devenir haute représentante de l’Union, Mme Mogherini s’est en effet forgé une réputation de “russophile” (la présidente de Lituanie a employé le terme de “pro-Kremlin”). En cause : sa visite en juillet à Moscou, la publication sur son blog d’une photo avec Vladimir Poutine et l’invitation faite à ce dernier de participer à un sommet économique à Milan.

Mais d’autres analystes ont considéré que les positions “conciliantes” de Mme Mogherini vis-à-vis de la Russie correspondaient avant tout aux intérêts de l’Italie, très dépendante du gaz russe, et devaient évoluer différemment au poste de haut-représentant de l’Union.

D’autres encore ont pu souligner son manque d’expérience, Mme Mogherini n’ayant été ministre que six mois. Une accusation dont elle s’est défendue, en soulignant qu’elle s’était occupée des questions internationales pendant 20 ans.

Fer de lance de la diplomatie européenne

Dès sa prise de fonction comme haute-représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini insiste sur sa volonté de placer l’Union européenne en position de médiatrice sur la crise ukrainienne, afin de parvenir à une issue diplomatique. Si la division européenne a empêché l’UE de parler d’une voix et relégué la négociation aux Etats membres comme la France et l’Allemagne, Mme Mogherini s’illustre en revanche un an plus tard dans la négociation d’un accord sur le nucléaire iranien, censé prévenir le développement par le pays d’un programme nucléaire militaire.

Son mandat se caractérise également par un virage européen en faveur de la défense. C’est notamment à Mme Mogherini que l’Union doit sa Stratégie Globale, présentée en 2016 comme un plan d’action pour faire progresser la coopération en matière de sécurité et de défense. Celui-ci se concrétise en partie dès décembre 2017, avec l’activation de la Coopération structurée permanente, un programme de coopération renforcée entre plusieurs Etats membres souhaitant avancer ensemble sur ce sujet.

Cependant, elle quitte ses fonctions en laissant une diplomatie européenne fragilisée par de nouvelles menaces (tensions avec la Russie, la Turquie, instabilité au Sahel et en Afrique du Nord…) et l’érosion des relations avec les Etats-Unis de Donald Trump. L’échec de l’accord iranien, la constance des tensions avec la Russie, la perte du poids diplomatique britannique causée par le Brexit et les divergences de point de vue entre les Etats membres sur l’avenir de la diplomatie et de la défense européenne sont autant de défis à relever pour le successeur de Federica Mogherini, Josep Borrell. Celui-ci est entré en fonctions le 1er décembre 2019.

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